Chapitre 23

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Yoga observa le regard de Lisia s'adoucir légèrement, signe qu'elle était prête à s'ouvrir. Sans qu'elle ne prononce un mot, les souvenirs commencèrent à l'envahir, des fragments de son passé refaisant surface.

Dans son esprit, l'image du royaume de Rubisbell prit forme, un lieu autrefois paisible et prospère. Situé au pied des montagnes de Rubis, le royaume rayonnait d'une beauté naturelle époustouflante. Son château, imposant et majestueux, était taillé dans des pierres de rubis scintillantes, qui reflétaient la lumière du soleil comme un feu éternel. De jour comme de nuit, le château brillait tel un phare, rappelant à tous la grandeur et la richesse de Rubisbell.

Les villages environnants, avec leurs toits en tuiles rouges et leurs rues pavées, étaient bordés de champs verdoyants et de vergers luxuriants. Chaque saison apportait son lot de couleurs : les cerisiers en fleurs au printemps, les champs dorés de blé en été, les vignes pourpres à l'automne, et les forêts enneigées en hiver. Les marchés regorgeaient de fruits frais, d'épices rares, et d'artisanat raffiné, témoignant de la prospérité du royaume.

Le peuple de Rubisbell vivait dans une harmonie rare. Les rivières cristallines traversant les terres apportaient non seulement de l'eau potable mais aussi une abondance de poissons. Les enfants jouaient librement dans les ruelles, leurs rires se mêlant aux mélodies des bardes qui chantaient les exploits des rois passés. Les fêtes de récolte étaient des événements majeurs, rassemblant les habitants autour de festins somptueux et de danses joyeuses sous les étoiles.

Au centre de tout cela se tenait le roi Aldric, dont la sagesse et la bienveillance étaient le ciment de cette paix. Il parcourait les terres de son royaume, veillant à ce que chacun ait de quoi vivre dignement. Les portes du château étaient toujours ouvertes à ceux qui cherchaient audience, et les murs de la cité résonnaient des chants de prospérité. Chaque année, il rendait visite aux paysans, admirant leurs récoltes et louant leur dévouement.

 Chaque année, il rendait visite aux paysans, admirant leurs récoltes et louant leur dévouement

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Parmi ces paysans, un homme se distinguait particulièrement : Elias. C'était un fermier d'une grande renommée, connu pour ses récoltes abondantes et de grande qualité. Mais au-delà de ses talents de cultivateur, Elias était surtout un père aimant, dévoué à sa fille unique, Lisia. Depuis la perte tragique de sa femme, décédée en donnant naissance à Lisia, Elias avait tout sacrifié pour offrir à sa fille la meilleure vie possible. Leur lien était fort, un mélange d'amour profond et de respect mutuel.

Lisia était une jeune femme d'une beauté rare, avec ses longs cheveux noirs et ses yeux verts en amande. Mais ce n'était pas seulement sa beauté qui la distinguait : elle était travailleuse, humble, et faisait preuve d'un grand courage. Elle passait ses journées à aider son père dans les champs, partageant son amour de la terre et son désir de bien faire.

Chaque année, le roi Aldric venait féliciter Elias, admirant son travail acharné et la prospérité qu'il apportait à Rubisbell. Mais cette année-là, une ombre obscurcit cette visite annuelle. Le roi était accompagné de son fils, le prince Eldric, un jeune homme qui n'avait pas hérité des vertus de son père. Contrairement à Aldric, Eldric méprisait ceux qu'il considérait comme étant en dessous de lui. Habitué à voir tous ses caprices satisfaits, le prince nourrissait une arrogance démesurée et un profond mépris pour le peuple qu'il était censé un jour gouverner.

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