Chapitre 17

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Les mois passèrent à Sourireve, renforçant le liens entre les villageois et les nouveaux arrivants. Le temps sui s'écoulait, apportait son lot de routines apaisantes et de découvertes partagées. Will, Jack, Fayanne, Rivelis et Dorias s'étaient parfaitement intégrés au village, chacun trouvant sa place et contribuant à la communauté selon ses capacités et ses talents. Les rires résonnaient à chaque coin de rue, les jeux d'enfants égayant les journées comme une mélodie joyeuse qui n'avait de cesse de se renouveler.

Lisia, bien que réservée au départ, avait gagné l'affection de tous. Sa douceur, sa capacité d'écoute, et son désir sincère de s'impliquer dans la vie du village avaient conquis le cœur des habitants. Elle s'était faite à cette nouvelle vie simple, loin des fastes et des intrigues qui avaient autrefois marqué son existence. Maintenant, elle passait ses journées à aider dans les champs, à enseigner aux plus jeunes, ou encore à partager des moments de tranquillité au bord de la mer, là où elle trouvait un semblant de paix intérieure.

Pourtant, une ombre persistait sur ce tableau idyllique. Harland, avec sa sagesse et sa clairvoyance, ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter. Son esprit était constamment tourmenté par la menace latente que représentait l'armée écarlate, ces hommes impitoyable qui, il le savait, ne tarderait pas à revenir sur l'île. Cette armée, que les villageois avaient appris à appeler les Gardiens écarlate, était connue pour sa détermination à capturer tout ce qui menaçait l'ordre établi, et Lisia, avec son passé mystérieux, en faisait partie.

Chaque jour, Harland montait jusqu'à son bureau, situé au dernier étage du manoir, d'où il avait une vue imprenable sur les alentours de l'île. De là, il pouvait observer l'horizon, scrutant la mer à la recherche du moindre signe d'approche de l'armée écarlate. Son regard perçant balayait les vagues et les cieux, cherchant le moindre navire ou mouvement suspect, une ride d'inquiétude marquant son front. Loin de la tranquillité qui régnait en contrebas, Harland portait sur ses épaules le poids d'une angoisse croissante.

 Loin de la tranquillité qui régnait en contrebas, Harland portait sur ses épaules le poids d'une angoisse croissante

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Il savait que Lisia ne pouvait pas rester ici indéfiniment. Sa présence, bien que source de bonheur pour les villageois, constituait un danger pour eux tous. Les Gardiens écarlate ne se contenteraient pas de chercher Lisia ; s'ils découvraient qu'elle avait trouvé refuge à Sourireve, ils n'hésiteraient pas à mettre l'île à feu et à sang pour atteindre leur objectif.

Assis à son bureau, Harland se perdait dans ses pensées, jouant distraitement avec le parchemin devant lui. Il se rappelait les premiers jours où Lisia était arrivée, de l'incertitude qu'il avait perçue dans ses yeux, et de la force de caractère qu'elle avait progressivement révélée. Chaque jour, il se demandait s'il devait lui demander de partir pour protéger le village. Mais à chaque fois, il se souvenait de l'attachement des villageois pour elle, de l'aide précieuse qu'elle apportait à la communauté, et il n'avait pas le cœur à la pousser dehors, vers une existence incertaine.

Parfois, Harland descendait dans le village pour observer Lisia de loin. Il la voyait rire avec les enfants, travailler aux champs aux côtés de Païs, ou encore enseigner aux plus jeunes avec une patience infinie. Il se rendait alors compte que, malgré les risques, sa présence avait apporté quelque chose de précieux à Sourireve. Elle avait trouvé ici plus qu'un refuge ; elle avait trouvé une famille, un sens à sa vie, tout comme ceux qui étaient venus avant elle.

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