Chapitre 9

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Bienvenue à Sourireve

Yoga redressa une table renversée, deux chaises et un tabouret. Il donna un coup de mouchoir rapide sur la table et les chaises avant de dire : « Tout le monde autour de la table, j'ai à vous parler. »

Fayane s'assit sur une chaise et prit Dorias sur ses genoux. Rivelis prit l'autre chaise. Will fit rouler un tonneau près de la table pour que Jack puisse s'asseoir. Yoga tourna un lit délabré pour pouvoir s'asseoir et invita Will à faire de même.

« Allez les enfants, c'est important de se reposer un peu, ne serait-ce que le temps de la discussion, » dit Yoga. « Après tout, vous devez être fatigués. Que pensez-vous d'aller dans un lieu où vous serez en sécurité ? »

Les enfants, qui n'avaient nul endroit où vivre, le regardèrent avec espoir. Ils savaient pertinemment qu'ils ne pouvaient plus rester dans ce royaume, car s'ils étaient capturés, c'était la peine de mort qui les attendait. Et même si la sentence était meilleure que ces caveaux où ils étaient enfermés, ils n'avaient aucune envie de retourner en prison. Ils posèrent des questions sur l'endroit : s'ils seraient seuls, si Yoga resterait avec eux, s'il y aurait à manger...

Sachez que là-bas, il y aura d'autres enfants. Vous aurez une famille, à boire, à manger et même une éducation, » répondit Yoga.

« Je veux y aller, » dit Fayane. « De toute façon, nous n'avons plus le droit de vivre sur ces terres. Alors oui, je veux y aller, s'il vous plaît, emmenez-moi. »

Tous les autres enfants s'exclamèrent : « Moi aussi ! Moi aussi, je veux y aller ! »

La joie s'affichait sur le visage de tous ces pauvres enfants rompus par la fatigue et la douleur. L'espoir leur redonnait du baume au cœur. Tous, sauf Will. Il tenait ses deux mains entre ses genoux, la tête baissée, tout penaud, triste de n'avoir pu revoir ses parents. Il ne disait rien.

Yoga posa une main sur l'épaule de Will et dit : « Ne pleure pas, mon garçon, je te promets que tu auras des jours meilleurs. »

Tous s'accordèrent à suivre Yoga, leur sauveur en qui ils avaient une confiance absolue.

Le voyage vers Sourireve fut long et parsemé de défis. Yoga et les enfants traversèrent plusieurs contrées, vallons, forêts, et villages. Ils parcoururent des routes escarpées, tantôt en calèche, tantôt à pied, et traversèrent des rivières en bateau.

Yoga prenait son temps, ne voulant perdre personne. À leur rythme, ils avançaient. Lorsqu'ils étaient fatigués ou apeurés, Yoga les apaisait et les rassurait. Lorsqu'ils étaient attaqués par des bêtes ou des malfrats, il les protégeait. Il prenait toujours le temps de trouver leur nourriture. Il leur apprenait à chasser, à pêcher, et comment survivre dans la nature.

Les enfants découvrirent que la nature offrait tout ce dont ils avaient besoin : à manger, à boire et même de quoi se soigner. Pendant ce long périple, Yoga leur enseigna comment survivre et s'organiser. Ils étaient en piteux état au départ, mais devinrent très vaillants au fil du voyage.

« Regardez, » dit Yoga un soir autour du feu de camp, montrant comment reconnaître les plantes médicinales. « Cette plante peut soigner les blessures. Et celle-ci, » ajouta-t-il en désignant une autre, « aide à soulager la douleur. »

Les enfants écoutaient attentivement, fascinés par les connaissances de Yoga. Il leur apprit à fabriquer des outils simples, à construire des abris et à allumer un feu. Chaque jour apportait son lot d'enseignements et de défis.

« Vous voyez ces étoiles ? » dit Yoga une nuit, allongé sur le sol avec les enfants autour de lui. « Elles nous guideront toujours, même dans les moments les plus sombres. »

Ils avancèrent à travers des paysages variés : des champs de fleurs sauvages, des montagnes majestueuses aux sommets enneigés, et des forêts denses où les arbres semblaient toucher le ciel. Parfois, ils rencontraient des villageois qui leur offraient de l'eau et des provisions, étonnés de voir ce groupe hétéroclite de jeunes enfants et leur protecteur mystérieux.

Yoga douta parfois de pouvoir tous les sauver. Combien de fois faillit-il en perdre un, par la maladie, le froid ou l'usure. Mais avec patience et bienveillance, il s'en occupa. Les enfants, autrefois parias de Luxoria, devinrent ses compagnons de route les plus fidèles.

Enfin, après ce long et éprouvant périple, leur bateau accosta sur une île. L'île de Sourireve se dressait devant eux, baignée par les rayons dorés du soleil levant. La végétation luxuriante, les plages de sable fin et l'air frais promettaient une nouvelle vie, loin des dangers et des peines.

« Nous sommes arrivés, » dit Yoga, une note de soulagement et de fierté dans la voix. « Bienvenue à Sourireve. »

Les enfants, épuisés mais remplis d'espoir, posèrent pied sur le sable chaud de Sourireve. Ils restèrent immobiles un instant, les pieds enfoncés dans le sable fin, regardant autour d'eux avec des yeux écarquillés. Pour la première fois depuis longtemps, ils pouvaient sentir une paix qu'ils n'avaient jamais connue.

Will, les larmes aux yeux, observa la végétation luxuriante qui entourait la plage. « Est-ce que c'est... vraiment chez nous, maintenant ? » murmura-t-il, sa voix brisée par l'émotion.

Fayane se pencha pour ramasser une poignée de sable et la laissa filer entre ses doigts, comme si elle vérifiait que tout cela n'était pas un rêve. « C'est tellement... beau, » chuchota-t-elle, un sourire timide éclairant son visage fatigué.

Rivelis, d'abord hésitant, s'avança doucement et plongea ses pieds dans l'eau claire et douce. « Elle est tiède, » s'émerveilla-t-il, riant pour la première fois depuis des jours, comme un enfant enfin libre de ses chaînes.

Dorias resta silencieux, observant les oiseaux colorés qui planaient au-dessus d'eux. « On est vraiment arrivés... » dit-il, les yeux brillants d'émerveillement.

Jack, habituellement si enjoué, s'assit simplement sur le sable, sa respiration enfin apaisée. « Je sens que... je pourrais enfin dormir tranquille ici, » confia-t-il, la tête tournée vers le ciel d'un bleu pur, sans nuages.

Yoga, observant leurs réactions, se sentit envahi par une fierté silencieuse. Il les avait amenés jusqu'ici, malgré tous les dangers. « Sourireve n'est pas seulement un endroit, » dit-il doucement, attirant l'attention de tous. « C'est un nouveau départ, un lieu où vous pouvez enfin être vous-mêmes, loin des ombres du passé. »

Les enfants se regardèrent, et pour la première fois depuis leur fuite, un éclat de rire spontané et contagieux éclata parmi eux. Ce rire portait tout : la fatigue, la joie, le soulagement, mais surtout l'espoir. Ensemble, ils savaient qu'ils venaient de poser les premiers pas d'une nouvelle vie.

To be continued...

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