The Art Of Love | Bangchan | SKZ

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Un an s'était écoulé depuis l'annonce publique de notre rupture, et ce temps m'avait apporté bien plus que je n'aurais pu l'imaginer. Les premiers mois avaient été les plus difficiles, remplis de confusion et de douleur, mais lentement, je m'étais reconstruite. Chaque matin, je me réveillais avec ce même sentiment de vide, mais jour après jour, je m'efforçais de le remplir de quelque chose de nouveau. La vie continuait, et il me fallait bien continuer à avancer avec elle.

Je n'avais pas déménagé. Je vivais toujours dans cette ville côtière près de Séoul, là où tout avait commencé. Mon appartement, niché au-dessus du café où je travaillais toujours, me rappelait chaque jour la période où ma vie avait été bouleversée par ma rencontre avec Chan. Au début, l'idée de rester dans cet endroit chargé de souvenirs me semblait insurmontable. Chaque pièce, chaque objet me rappelait Chan. Mais avec le temps, j'avais appris à redéfinir ces espaces, à les faire miens, indépendamment de ce que nous avions partagé.

Je m'étais plongée dans la peinture comme jamais auparavant. C'était devenu ma façon d'exprimer tout ce que je ressentais, tout ce que je n'arrivais pas à mettre en mots. Chaque toile était un fragment de mon âme, une part de moi que je laissais s'exprimer librement. Mes sujets avaient évolué, passant des paysages apaisants que j'aimais tant à des œuvres plus introspectives, plus personnelles. Je jouais avec les couleurs comme jamais auparavant, explorant de nouvelles techniques, cherchant à capturer l'essence même de mes émotions.

Travailler au café m'apportait une certaine routine, une stabilité dont j'avais besoin pour me reconstruire. Le matin, je servais des cafés à mes clients réguliers, échangeant des sourires et des banalités. L'après-midi, lorsque le café était moins fréquenté, je sortais souvent mon carnet de croquis, dessinant des esquisses de mes futures toiles, profitant de la lumière naturelle qui baignait l'endroit.

Un jour, poussée par le besoin de partager mon travail avec le monde, j'avais décidé de créer un compte Instagram dédié à mes peintures. C'était une petite étape, mais elle avait changé ma perception de ce que je faisais. Au début, je n'avais que quelques abonnés : des amis, des clients du café, et quelques personnes curieuses qui tombaient par hasard sur mes publications. Mais petit à petit, mon audience avait commencé à grandir. Chaque "like", chaque commentaire m'encourageait à poursuivre, à continuer de partager mon art avec le monde.

Un jour, alors que je me promenais dans les rues de mon quartier, je tombai sur une petite galerie d'art que je n'avais jamais remarquée auparavant. L'endroit était charmant, avec ses murs blancs et son éclairage doux, et je sentis une envie irrésistible d'y entrer. À l'intérieur, chaque tableau semblait raconter une histoire unique, et je ne pus m'empêcher de me demander si un jour, mes propres toiles trouveraient leur place ici, exposées au regard de tous.

Après quelques minutes passées à observer les œuvres, la propriétaire de la galerie, une femme d'une cinquantaine d'années avec un visage doux et chaleureux, s'approcha de moi. Elle portait une longue écharpe colorée autour du cou et avait ce regard curieux des passionnés d'art.

« Vous avez l'air captivée par ces tableaux, » dit-elle avec un sourire, ses yeux pétillant d'intérêt.

Je me tournai vers elle, un peu surprise d'avoir été abordée, mais aussi agréablement touchée. « Oui, ils sont vraiment magnifiques. On sent toute l'émotion qui émane de chaque toile. »

Elle hocha la tête, ravie par mon enthousiasme. « Je suis d'accord. Il y a quelque chose de très sincère dans le travail de ces artistes. Vous aimez l'art, je présume ? »

« Oh oui, » répondis-je en souriant timidement. « Je peins moi-même depuis des années. C'est devenu... une sorte de thérapie pour moi. »

Ses sourcils se levèrent légèrement, et elle me regarda avec un intérêt renouvelé. « Vraiment ? Quelle chance de pouvoir exprimer vos émotions à travers la peinture. Vous avez déjà exposé votre travail quelque part ? »

Je secouai la tête, un peu nerveuse. « Non, jamais... Je peins surtout pour moi. Mais j'ai toujours rêvé de montrer mes œuvres un jour, même si cela me semble encore un peu intimidant. »

Elle posa une main rassurante sur mon bras, son sourire encourageant. « Vous savez, l'art ne prend vraiment vie que lorsqu'il est partagé. Pourquoi ne pas me montrer quelques-unes de vos œuvres ? J'aimerais beaucoup voir ce que vous faites. »

Je fus prise d'un mélange de surprise et de nervosité. « Vous voulez vraiment voir mes toiles ? »

« Absolument, » répondit-elle avec enthousiasme. « Et qui sait, peut-être que nous pourrions les exposer ici lors de notre prochaine exposition collective. »

Son offre me laissa sans voix pendant un moment. C'était une petite victoire, mais elle signifiait énormément pour moi. Ce fut pour moi un pas vers la guérison, un premier pas vers l'acceptation de mon nouveau moi.

Les jours suivants, je me consacrai entièrement à la préparation de cette rencontre. Je choisis mes toiles avec soin, essayant de sélectionner celles qui me représentaient le mieux, celles qui portaient en elles les traces de mon voyage intérieur. Lorsque je retournai à la galerie avec mes œuvres, la propriétaire les étudia attentivement, prenant son temps pour observer chaque détail. Elle se promena lentement d'une toile à l'autre, les sourcils légèrement froncés, concentrée.

Après quelques minutes, elle se tourna vers moi avec un sourire chaleureux. « Ces œuvres sont magnifiques, » dit-elle doucement. « On sent que chaque coup de pinceau a été posé avec beaucoup de sincérité. Vous avez un vrai talent, et je serais honorée d'exposer vos peintures ici. »

Mon cœur fit un bond dans ma poitrine. C'était une petite victoire, mais elle signifiait énormément pour moi. Ce fut pour moi un pas vers la guérison, un premier pas vers l'acceptation de mon nouveau moi.

Mais alors que je regardais ses yeux s'illuminer d'admiration, quelque chose attira soudainement son attention. Elle s'approcha d'une toile qui représentait un homme de dos, les cheveux blonds décolorés, contemplant une mer calme, l'horizon teinté de couleurs chaudes. Le moment où j'avais peint cette toile me revint en mémoire ; j'avais été inspirée par des souvenirs de l'homme qui m'avait marqué.

« C'est incroyable, » murmura la femme, intriguée par la peinture. « Qui est cet homme ? Il a une présence très forte. »

Je me retins de lui dire que c'était Bangchan. J'avais choisi de ne pas mentionner son nom, préférant garder cette partie de moi secrète. Je fis un sourire énigmatique, tentant de cacher la chaleur qui montait en moi. « Juste une figure qui m'a inspirée, » dis-je finalement.

« On dirait qu'il attend quelque chose, » observa-t-elle, son regard plongé dans la toile. « Peut-être un appel ? Ou un souvenir ? »

Je hochai la tête, mes pensées dérivant vers Chan, son visage s'estompant peu à peu de ma mémoire. « Oui, quelque chose comme ça. »

Elle se redressa, et un sourire se dessina sur ses lèvres. « Je suis impatiente de vous voir exposer votre travail. Je sens qu'il y a encore beaucoup de profondeur à explorer ici. »

Je lui remerciai avec un léger sourire, heureuse d'avoir partagé ce moment. Mais au fond, je savais que le chemin vers la guérison était encore long. Je commençais à me libérer de ce poids, à me redécouvrir, mais certains souvenirs seraient toujours là, comme des ombres dans mes pensées.

Les jours passèrent, et je continuai de peindre, d'explorer mes émotions à travers chaque toile. Mon travail à la galerie avançait, et l'idée d'une exposition me remplissait d'un mélange d'excitation et d'anxiété. En rentrant chez moi ce soir-là, je posai la toile sur la commode, la regardant une dernière fois avant de me glisser dans le lit. Je savais que le chemin vers la guérison était encore long, mais pour la première fois depuis des mois, je me sentais prête à l'emprunter. Cette rencontre avec la galerie m'avait offert cette lueur d'espoir, et maintenant, il ne tenait qu'à moi de la suivre, de continuer à avancer, à mon propre rythme.

Et alors que j'éteignais les lumières, je ne pouvais m'empêcher de sourire doucement. Le passé resterait toujours une partie de moi, mais aujourd'hui, j'étais déterminée à laisser briller la lumière que j'avais retrouvée, une lumière que j'étais prête à partager avec le monde.

🫧𓇼𓏲*ੈ✩‧₊˚🎐