L'aube des liens éternels

chapitre 3✓

Une semaine après notre rencontre troublante, je me trouvais encore une fois perdue dans mes pensées, les yeux rivés sur la fenêtre de ma salle de classe. Les rayons du soleil pénétraient à travers les rideaux, créant des motifs de lumière sur le sol. La matinée avait été monotone, mon esprit étant occupé par le souvenir persistant de Junior.

Soudain, la voix de Madame Dupont, notre professeure, s’éleva dans la pièce, brisant le silence de ma contemplation. Je levai les yeux juste à temps pour entendre :

- Classe, je vous présente notre nouveau camarade, Junior Witcher . Il vient de s’installer en ville et rejoindra notre classe à partir d’aujourd’hui.

Je tournai la tête vers l'entrée de la salle pour voir Junior faire son entrée. Il dégageait une aura de sophistication qui ne passait pas inaperçue. Ses cheveux bruns impeccablement coiffés et son costume de qualité, légèrement décontracté mais parfaitement ajusté, trahissaient une richesse discrète et un goût raffiné. Son regard perçant et son sourire élégant faisaient ressortir une confiance naturelle.

- Bonjour, tout le monde, dit-il d’une voix claire et posée. Je suis Junior witcher. Ravi de faire votre connaissance.

Junior se dirigea vers une place vide au fond de la salle, et un murmure d'admiration parcourut les élèves. Les regards se tournèrent vers lui, curieux de découvrir ce nouveau venu. Je me sentis un peu coupable de ne pas avoir remarqué son arrivée plus tôt, mais l'ombre de mon propre malaise me paralysait encore.

La journée se déroula, chacun essayant de s’adapter à ce nouvel élève mystérieux. Lorsque l’école se termina, il se révéla que Junior, en tant que nouvel arrivant, et moi, en tant que déléguée de la classe, avions été assignés à la corvée de nettoyage de la salle.

Nous nous retrouvâmes donc seuls, chacun armé d'un balai et d'un seau. Les premières minutes furent silencieuses, chaque mouvement résonnant dans la pièce vide.

- On dirait que nous avons le privilège de faire un peu plus connaissance, dit Junior avec un sourire en coin, brisant la glace.

- Oui, je suppose que c’est le cas, répondis-je en souriant timidement. Donc, comment trouves-tu l’école jusqu’à présent?

- C’est différent de ce à quoi je suis habitué, admit-il en balayant le sol. Mais je pense que je vais m’y faire. Et toi, en tant que déléguée, tu dois bien connaître l’endroit.

- Oui, j’essaie de faire de mon mieux, répondis-je en vidant le seau d’eau. Les élèves ici sont généralement très sympathiques, même si je suis encore en train de m’adapter à la présence de quelqu'un d'aussi nouveau dans notre petite ville.

Junior sembla réfléchir un instant, puis se tourna vers moi avec un regard intéressé.

- J’imagine que ce n’est pas facile de jongler entre tes responsabilités et de rencontrer de nouvelles personnes. Mais je suis sûr que tu fais très bien tout ça.
Puis il ajouta avec un sourire à couper le souffle
- Kemishe, je me demandais si tu pourrais me faire visiter la ville samedi. J'aimerais vraiment découvrir les coins sympas ici, dit-il avec un sourire qui illuminait son visage.

Je sentis une chaleur monter à mes joues, mon cœur battant plus fort.

- Bien sûr, répondis-je timidement, tentant de dissimuler ma joie. Ce serait un plaisir de te montrer les endroits intéressants de notre ville.

Junior me remercia chaleureusement, et nous continuâmes à discuter jusqu'à la fin de notre corvée. Cependant, le lendemain, alors que je me dirigeais vers ma classe, je surpris une conversation entre Junior et Claire, une camarade de classe.

- Junior, je voulais aussi te proposer de te faire visiter la ville samedi, entendis-je Claire dire avec enthousiasme. J’ai entendu que tu voulais découvrir les bons endroits ici…

La douleur me saisit brutalement, comme une lame froide plantée dans ma poitrine. Mon souffle se coupa, et je ne pouvais supporter la tristesse et l'injustice de la situation.
Sans attendre la fin de leur échange, je m’éloignai rapidement, cherchant refuge dans les toilettes pour essayer de calmer ma douleur. La conversation continua de résonner dans ma tête, me laissant avec un sentiment de confusion et une nouvelle réalité à affronter.