Les jours passaient, et l’étau autour de moi se resserrait. Chaque fois que je croisais Junior, il y avait ce malaise, cette tension qui semblait peser sur chacun de nos gestes. Francesca continuait à sourire comme si de rien n’était, et pourtant, dans ses yeux, il y avait parfois un éclat que je ne pouvais ignorer.
Un après-midi, alors que je quittais l’école plus tôt, je me retrouvai face à face avec Madame Witcher devant la maison des Witcher. Son regard, habituellement glacial, était aujourd’hui encore plus perçant, et je compris immédiatement que quelque chose n’allait pas.
— Mademoiselle Kemishe, dit-elle sèchement, sa voix froide coupant l’air.
Je me figeai, tentant de rester calme, mais je sentais déjà une tempête se préparer dans ses mots.
— Je sais ce que tu fais, continua-t-elle, son regard transperçant le mien. Ne crois pas une seconde que je ne t’ai pas vue te rapprocher de Junior. Mais laisse-moi te dire une chose, jeune fille : tu ne seras jamais à la hauteur. Tu ne viens pas du même monde. Tu n’as pas ta place ici, avec nous.
Mon cœur se serra dans ma poitrine, mais une colère sourde montait en moi. J’avais déjà trop encaissé, trop souffert en silence. Je refusais de me laisser marcher dessus une fois de plus.
— Je sais ce que vous pensez de moi, répliquai-je d’une voix tremblante mais ferme. Mais ce que vous ignorez, c’est que je l’aime. Et peu importe ce que vous dites, ça ne changera rien à ce que je ressens.
Le visage de Madame Witcher se figea, comme si mes mots l’avaient frappée de plein fouet. Ses yeux se plissèrent, et pendant un instant, j’eus l’impression qu’elle cherchait une manière de riposter, mais aucun mot ne vint.
C’est alors que je sentis un mouvement derrière moi. Je me retournai lentement, et mes yeux tombèrent sur Francesca. Elle se tenait là, immobile, son éternel sourire avait disparu, remplacé par une expression de confusion et de douleur. Ses yeux bleus, habituellement pétillants de joie, semblaient soudain ternis, comme si le monde venait de s’effondrer autour d’elle.
— Francesca... murmurai-je, la gorge serrée.
Elle resta silencieuse, ne détournant pas le regard. Pour la première fois, je vis une brèche dans l’armure parfaite de la jeune femme insouciante et innocente. Le masque était tombé, et elle venait d’entendre les mots que je n’avais jamais voulu prononcer devant elle.
La tension dans l’air était palpable, et je ne savais plus quoi dire ni quoi faire. Madame Witcher, toujours là, me fusillait du regard, mais c’était le regard de Francesca qui m’atteignait le plus. Elle ne disait rien, mais son silence en disait long. Tout s’effondrait autour de nous, et je ne pouvais qu’attendre les conséquences de ce que je venais de déclencher.
Le silence fut brisé par Francesca qui détourna finalement les yeux, comme si elle ne supportait plus de me regarder. Puis, sans un mot, elle tourna les talons et s’éloigna lentement, laissant derrière elle un vide que je ne savais pas comment combler.
— Tu viens de commettre une grave erreur, siffla Madame Witcher, sa voix emplie de venin.
Je restai là, immobile, les larmes au bord des yeux, mais refusant de les laisser couler. J’avais tout avoué, tout risqué, et maintenant, il n’y avait plus de retour en arrière.
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L'aube des liens éternels
RomanceMoi : je veux que tu me choissise, que je sois ta préférée et dans ce petit coeur juste là . Que tu m'aime comme moi je t'aime ,que tu me fasses confiance et que je sois ta meilleure amie arrgh je te veux en entier et rien que pour moi 🥺 voilà ce...