Chapitre 10✓

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Je pris une grande inspiration, rassemblant tout le courage que je pouvais. Mon cœur battait à tout rompre, mais je devais me montrer forte.

- Enchantée, Junior, dis-je, ma voix légèrement tremblante.

Francesca, toujours souriante et innocente, s'avança et prit le bras de Junior, le tirant vers elle avec une affection naturelle qui me fit mal au cœur.

- Mon chéri, je te présente ma nouvelle meilleure amie! lança-t-elle joyeusement.

Je me sentis déconcertée par cette déclaration. "Meilleure amie?" Les mots sortaient difficilement de ma bouche.

- Meilleure amie? bégayé-je, cherchant à comprendre ce qu'elle voulait dire.

Elle rit doucement, un son léger et mélodieux, avant de prendre ma main avec une douceur désarmante.
- Bien sûr! Tu es si gentille, et je sens qu'on va devenir très proches! ajouta-t-elle avec une sincérité qui me fit sentir à la fois heureuse et hypocrite.

Elle me guida ensuite vers sa chambre, où nous passâmes la soirée ensemble. Elle me montra ses trésors, ses souvenirs d'Italie, tout en insérant des mots italiens dans ses phrases avec une telle grâce. Chaque sourire qu'elle m'adressait me rendait un peu plus coupable. Comment pouvais-je rester là, prétendant être son amie, alors que j'étais folle amoureuse de son fiancé?

La fête se termina finalement, et je m'apprêtais à rentrer chez moi. Traversant le jardin, l'esprit confus et le cœur lourd, je fus soudainement tirée en arrière. Avant même de pouvoir protester ou de crier "lâche-moi", une paire de lèvres familières se posa sur les miennes.

Le monde sembla s'arrêter. Mon cœur, qui battait déjà si fort, manqua un battement. Tout devint flou, sauf la sensation de ces lèvres contre les miennes. Elles étaient douces, chaudes, et il y avait une urgence dans ce baiser qui rendait ce moment encore plus intense, plus précieux. C'était comme si tout le reste avait disparu, comme si ce baiser était la seule chose qui comptait, la seule chose qui existait dans cet instant volé.
Mon esprit vacilla entre la réalité et le rêve, mais mes émotions prirent le dessus. Je me laissai emporter, répondant à ce baiser avec une passion que je ne savais pas posséder. Les mains de Junior se serrèrent autour de moi, m'attirant plus près, comme s'il avait peur que je m'échappe. Tout était si intense, si magnifique, que je n'arrivais plus à penser à autre chose qu'à ce moment. Mon cœur et mon esprit se noyaient dans ce baiser, dans cette union clandestine qui, même si elle ne durerait qu'un instant, resterait gravée en moi pour toujours.

Lorsque nos lèvres se séparèrent enfin, mon souffle était court, et mes yeux, grands ouverts, fixaient les siens. Il y avait tant de choses non dites entre nous, tant de douleur, de confusion, mais aussi un désir inavoué qui brûlait encore dans le creux de mon estomac. Les mots moururent dans ma gorge, remplacés par une avalanche de sentiments que je ne savais comment gérer.

- Kemishe... murmura Junior, sa voix rauque de l'émotion qui l'étreignait.

Je voulais dire quelque chose, n'importe quoi, mais avant que je ne puisse le faire, une voix se fit entendre au loin. Je me détachai brusquement de Junior, mon esprit revenant à la réalité. Cette magnifique illusion se dissipait déjà, laissant place à la froideur du monde réel, où tout ce que je venais de vivre ne pouvait exister.

- Je... je dois y aller, balbutiai-je, reculant d'un pas, tentant de me reprendre.

Je ne lui laissai pas le temps de répondre, de me retenir. Je tournai les talons et me précipitai hors du jardin, le cœur en miettes, mais étrangement, un petit morceau de bonheur y restait encore accroché, bercé par ce baiser que je ne pourrais jamais oublier.




L'aube des liens éternelsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant