Chapitre 4 : Sourire inconnu

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Le cours de boxe avait commencé déjà depuis plusieurs minutes. Gabriel, rassuré de ne pas voir son rival, finissait par se détendre un peu. Il mit son téléphone en mode avion et profita simplement de voir les évolutions de son petit frère. Cela faisait déjà quelque temps qu'Attal n'était pas venu le voir. Ces moments lui faisait pourtant du bien. Du moins, c'est ce qu'il croyait.
Ce n'est qu'à peine une trentaine de minute après le commencement de l'entraînement que Jordan fit son apparition. Attal n'en croyait pas ses yeux. Comment pouvait-il être là alors qu'ils étaient tous les deux en pleine campagne pour le second tour.
Jordan avait remarquait la présence de son adversaire, il le salua d'un simple signe de tête avec un sourire.
Gabriel répondit d'un simple signe de tête. Aujourd'hui, il n'était pas d'humeur. Il était devenu même irritable à cause de son manque de sommeil. Alors, Attal prit le sourire de Bardella comme une marque provocation. Ce qui n'était évidemment pas le cas. Gabriel devait passé outre, et s'occuper seulement d'observer son petit frère Léopold. Lui seul était le remède pour tout.
À la fin de l'entraînement, alors que tous les enfants étaient partis dans les vestiaires. Il ne restait que Bardella et Attal dans la salle.
Et c'est Bardella qui décida de faire le premier pas vers Attal cette fois-ci.

- Votre défaite vous laisse le temps de venir aux entraînements de votre petit frère ? S'exclamait d'un ton amical Jordan

- Ne vous en faites pas pour mon planning, monsieur Bardella. Répondit assez froidement Attal.

- Au vu de vos yeux et de vos cernes, essayez de trouver dans votre planning, un créneau : sommeil.

- Bardella ! Merci, mais je n'ai aucun conseil à recevoir de votre part. Fit Attal en fronçant légèrement les sourcils.

- Je peux que constater que votre défaite vous reste encore en travers de la gorge.

Attal s'avance légèrement plus prêt de Jordan.
Bardella comprit que ce n'était pas le moment de plaisanter. Mais il prit ça comme une fail, un point faible chez le Premier Ministre. Que son manque de sommeil ne le rendait plus réellement lui même.

- Continuez à jouer au plus malin, Bardella ! Vous prenez ça comme un jeu alors que c'est l'avenir des français qui est l'enjeu de ces élections ! S'exclama fermement Attal.

- Mais je le sais très bien monsieur Attal. Et c'est pour quoi je fais ce travail, pour aider ces millions de français. Répondit calmement Jordan.

Jordan leva les yeux au dessus de l'épaule de Gabriel, il aperçu Léopold qui attendait sagement son frère en silence. Bardella leva légèrement son menton pour faire signe à Attal qu'il était attendu. Gabriel se retourna et espérait simplement que Léopold n'avait pas entendu la conversation, du moins, le ton que celle-ci avait prise.

Il tourna la tête vers Jordan.

- Bonne soirée, Monsieur Bardella. Fit Attal avant de s'en allait sans même une poignée de main, vers son frère.

- Bonne soirée. Dit plus doucement Jordan.

Jordan resta planté là, à les regarder partir.
Ce n'était pas du tout l'échange qu'il avait imaginé avoir avec son rival. Tous les deux avaient toujours été respectueux l'un envers l'autre. Et ils savaient qu'au fond d'eux, il s'appréciait.
Bardella se remit en question.
Avait-il bien fait de parler de sa défaite ? De sa fatigue ? En réfléchissant, il se trouva un peu bête. Ce n'était pas le sujet à avoir ce soir. Surtout pas dans une salle de boxe. Loin du monde politique.
Pendant ce temps, Attal regagna la demeure de sa mère pour raccompagner son petit frère. Sa défaite aux élections législatives lui pesait lourdement, et les remarques de Bardella n'avait fait qu'aggraver son humeur.
En longeant la Seine depuis plusieurs minutes, Gabriel retraça tout le chemin qu'il avait parcouru jusqu'ici pour devenir Premier Ministre. Tout l'énergie qu'il avait mit dans sa campagne. Il n'avait pas fait tout cela pour au final, se morfondre sur son sort.
La politique était sa vie, sa raison de vivre. Être Premier Ministre, était l'honneur de sa vie.
Au fond de lui, une petite voix commence à s'élever. Timide mais déterminée : « Relèves toi ! Bas toi pour ces millions de français ! Cette défaite ne te rendra que plus fort ! »

- Je suis content que tu sois venu avec moi aujourd'hui. Sourit Léopold en tenant la main de son frère.

Le sourire de son frère était une des forces le plus puissante que Gabriel avait en lui. Ces quelques mots avaient suffit pour l'encourager à se battre encore plus fort pour les millions de français qui cherchaient une vie meilleure. Il voulait donner le meilleur de lui-même. Et c'est ce qu'il comptait faire. Après avoir raccompagné son petit frère, Attal se mit au travail.
Il convoqua une énième fois ses conseillers et collaborateurs pour mener à bien une nouvelle stratégie. Demain aura lieu un nouveau débat Bardella/Attal. C'était le moment ou jamais de tout donner. Mais surtout au fond de lui, il voulait prendre sa revanche sur Bardella.

20h50
Bardella était déjà installé sur le plateau tv sur sa chaise à recevoir les derniers retouches de maquillage. Attal arriva à peine quelque minute plus tard. Il se dirigea vers le candidat avec qui il allait débattre.

- Monsieur Bardella. Fit le premier ministre en tendant sa main vers lui.

- Monsieur Attal. Répondit Jordan en lui serrant la main avec un léger sourire.

Bardella se rappela de leur deniers échanges. Il n'avait pas l'intention de lui présenté des excuses sur un plateau télé mais son sourire voulait presque dire cela. Mais à peine avait-il lâché la main du Premier Ministre, il fut prit d'une prise de conscience, Jordan se rappela que dans ce monde de politique, aucune pitié ne devait avoir lieu. Il commença même à penser que c'était un moyen pour le déstabiliser.
Il regarda du coin de l'œil Attal qui allait prendre place face à lui. Leurs regards se croisa. Bardella ne s'attendait pas à ce que Gabriel le regarde. Étonnamment, le Premier Ministre fit un sourire au Président du RN. Les rôles commençaient-ils à s'inverser ?
Bardella fut presque perturbé de voir Gabriel lui sourire sans connaître la réelle raison. Est-ce une forme de politesse ? Ou bien une stratégie prématurée pour perturber son adversaire avant le débat en direct devant des millions de français ?
Les lumières du plateau s'alluma intensément, tous les techniciens et maquilleuses sortirent du plateau.

21h00
Le direct fut diffusé sur tous les écrans des français.

- Bonsoir à toute et à tous, bienvenu sur France2 pour ce débat des élections législatives, bonsoir Gabriel Attal.

- Bonsoir Caroline Roux. Répond Attal.

- Bonsoir Jordan Bardella. S'adressa la présentatrice vers le politicien.

- Bonsoir Caroline Roux, bonsoir Monsieur le Premier Ministre et bonsoir à nos compatriotes qui nous regardent ce soir. Sourit Monsieur Bardella.

L'atmosphère était d'apparence détendue. Du moins, qu'en apparence. Gabriel était préparé pour ce débat et il arrivait à mettre plusieurs ko à Bardella. Mais le président du Rassemblement National ne se laissait pas non plus abattre. Il pouvait presque savoir les questions et les réponses qu'Attal allait donner en avance.
Les deux politiciens avaient une telle connexion que des sourires s'échappaient entre eux. Ils prenaient presque ça comme un jeu de stratégie et ils adoraient ça.

Débat contre combat Où les histoires vivent. Découvrez maintenant