Chapitre 17 : Les révélations

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Les deux Présidents du Rassemblement National se regardaient dans les yeux. Un des deux devait prendre la parole. Et ce n'était certainement pas Jordan qui allait se lancer en premier. Ce dernier n'avait qu'une seule envie : Partir.
Il regrettait à ce moment précis d'en avoir déjà trop dit sous le coup de l'énervement. Mais il semblait maintenant être dans une impasse.
Deux choix s'offraient à lui : Dire à Marine la vérité, rien que la vérité. Ce qui n'était pas une mauvaise chose. Jordan savait qu'un jour ou l'autre, si son amitié avec le Premier Ministre continuait de grandir, il était forcément obligé de tout lui raconter.
Ou bien la deuxième option : Partir en courant.
Jordan savait qu'il en avait trop dit. Il ne pouvait plus rester sur sa première version du fait qu'il avait passer sa soirée chez sa sœur.

- On peut reprendre notre discussion, Jordan ? Fit Marine calmement.

- J'ai... j'ai un rendez-vous dans 45 minutes. Répondit Jordan.

- Et c'est dans la salle juste d'à côté. Rétorqua Le Pen. Je pense que tu es largement en avance, cette fois-ci.

Marine croisa les bras. On pouvait presque entendre son pied taper au sol tellement qu'elle manquait de patience à son égard. Mais Jordan ne disait plus un mot. Il semblerait que l'adrénaline qu'il avait il y a une heure à peine avant, ne se soit dissiper.
Il savait que c'était maintenant le moment de lui faire part de son amitié avec Gabriel Attal, le Premier Ministre d'un parti opposé. Lui qui avait tant recherché cette discussion, voilà que maintenant qu'il n'avait plus le choix, il se dégonflait.
Qu'en pensait Gabriel, se demandait-il. Avait-il lui aussi discuté avec quelqu'un de son entourage de son amitié avec lui ? Trouvait-il cela inutile de débattre sur ce sujet ? Car tous les deux étaient libre de faire ce qu'ils veulent, avec qui ils veulent. Ils ne jouaient plus dans la cour de récré pour savoir si, oui ou non, deux personnes pouvaient être amis.

- Jordan, je n'ai pas toute la journée. Reprit Marine. Avec qui tu as passé ta soirée hier ?

- J'étais avec Gabriel.

- Gabriel ? Répéta Marine.

- Attal.

- Tu étais avec Gabriel Attal ?

- C'est exact.

- Et pourquoi subitement tu traînes avec Gabriel Attal ?

- Je suis l'entraîneur de son petit frère, et Gabriel vient régulièrement aux entraînements.

La bombe que Jordan gardait à l'intérieur de lui venait d'être larguer. Il avait prononcé ces mots comme si ils les avaient répété une centaine de fois dans sa tête.
Marine était dorénavant la première à être informer officiellement de la bouche de Jordan, son jeune protégé.

- Je sais.

Sur ces deux mots, Marine venait de déclencher un sentiment de malaise et de dérangement ainsi que de l'incompréhension chez Jordan.
Le regard du Président du RN était très expressif. Il ne savait plus où mettre ses mains. Son corps te restait plus aussi droit et statique comme il avait l'habitude.

- Comment ça "tu sais" ? Demandait Jordan.

- Tu comptais me le dire quand ?

- Et toi ? Tu comptais me le dire quand que tu étais au courant ? S'exclamait Jordan.

- Réponds d'abord à ma question.

- J'ai essayais de te le dire. Plusieurs fois même. Répondait Bardella.

- Je vois que ça étais un échec à chaque fois.

- Depuis quand tu es au courant ? Questionnait Jordan.

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