Chapitre 43 : Dans nos mémoires

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Gabriel poussa les portes de l'hôpital, son souffle court, le cœur battant à un rythme effréné. Il s'était précipité depuis l'appartement, à peine conscient des détails du trajet, chaque seconde semblant une éternité alors que la peur l'étreignait de plus en plus fort. L'air froid de l'extérieur avait laissé place à l'atmosphère oppressante de l'hôpital, mais tout ce qu'il voyait, c'était les visages anonymes des patients qui attendaient et des soignants qui n'étaient pas Jordan.

Il se dirigea immédiatement vers l'accueil, son téléphone toujours serré dans sa main. La panique se lisait dans ses yeux.

- Je suis Gabriel Attal. Fit-il, presque à bout de souffle. Mon...mon conjoint a...a été admis après un accident de voiture.

- Quel est son nom ?

- Jordan Bardella.

La déclaration franchit ses pensées sans qu'il n'ait le temps de la retenir.
Mon conjoint.
Le mot résonna dans l'air comme un aveu longtemps enfoui, comme une vérité enfin révélée sous l'effet du choc. C'était la première fois qu'il disait ces mots à quelqu'un en dehors de leur cercle intime. Il venait de franchir une frontière qu'il s'était juré de garder fermée encore longtemps, mais maintenant, tout cela semblait dérisoire.

L'infirmière leva les yeux, surprise par cette révélation. Elle resta silencieuse pendant une fraction de seconde, essayant de dissimuler son étonnement. Gabriel voyait bien l'expression furtive sur son visage, mais il n'en avait plus rien à faire. Il n'était plus question de se cacher, de jouer à l'équilibre entre leur vie privée et leur carrière publique. Jordan était blessé, et c'était tout ce qui importait.

- Il est rentré en salle d'opération il y a une heure, je vais voir ce que je peux faire pour vous. Fit la réceptionniste en tapotant rapidement sur le téléphone fixe pour passer un coup de fil.

Gabriel, les mains crispées sur le comptoir, hocha la tête, sentant une vague d'émotion l'envahir. Il savait que la situation était grave. Mais il ignorait que Jordan se trouvait dans un bloc opératoire. Personne ne l'avait prévenu, ce qui rendait la situation bien plus urgente qu'il ne l'avait imaginé. Son monde s'effondra en même temps que ses larmes sur ses joues. Gabriel n'avait pas la moindre idée des blessures de son petit ami. Encore moins si il allait s'en sortir, Gabriel refusait de croire à cette idée.

- Venez avec moi. Fit la femme à la réception qui venait de décrocher le téléphone.

Sans attendre une seconde de plus, Gabriel la suivit dans les couloirs blancs, où les néons clignotants ajoutaient à l'atmosphère oppressante. Son cœur battait toujours la chamade, chaque pas était plus inquiétant que le précédent. La peur de ce qu'il allait trouver le paralysait presque. Les bruits des machines, les voix des infirmières, tout semblait lointain.
Tout ce qu'il pouvait penser, c'était Jordan, allongé sur une table d'opération, souffrant de multiples blessures.

L'une des infirmières qui le vit arriver, se dirigeant vers l'homme qui semblait être sous l'emprise de l'angoisse et de la panique.

- Vous êtes bien Gabriel Attal ? Demanda-t-elle.

- Comment va Jordan ? Et comment va Jade, sa soeur ?

- Suivez-moi, s'il vous plaît.

Les jambes de Gabriel auraient pu flancher à cet instant précis. Ignorant encore tout de la situation, cela rendait les choses encore plus compliquées qu'elles ne l'étaient déjà. Ne pas avoir de réponses à ses questions rendaient la situation bien plus préoccupante, et Gabriel ne savait pas si il était près à tout entendre. Son cœur réfuter cette idée mais son esprit lucide. À tout moment on pouvait lui annoncer que Jordan n'avait pas survécu à l'accident.

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