Chapitre 9 : Trahison publique

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Jordan se réveilla tôt ce matin là. Il était particulièrement de bonne humeur. Il savait qu'aujourd'hui allait être une bonne journée.
Il se leva de son lit pour ouvrir les rideaux et les fenêtres de sa chambre. Puis il alla dans la cuisine. Car rien de mieux qu'un bon café pour bien commencer la journée. Il alluma une chaîne d'infos populaire comme il avait pour habitude de faire. Il se réveilla doucement en regardant par la fenêtre, sa tasse de café à la main. Le ciel était particulièrement bleu, le soleil brillait sur la capitale. Jordan sentait qu'une bonne journée allait débuter.
Il prit une douche, se rasa sa barbe de 3 jours et se coiffa de manière minutieuse, puis enfila une chemise blanche. Ce matin il n'avait pas de rendez-vous où sa présence était indispensable. Il pouvait alors travailler toute la matinée depuis son domicile.
Jordan prit ses dossiers et son ordinateur avant de s'installer sur son canapé pour commencer à travailler. Il était particulièrement efficace ce matin.
Il adorait les matinées où il pouvait travailler depuis chez lui.
Bardella leva de temps en temps les yeux sur sa télévision pour suivre ce qu'il se passait. Cela ne le déconcentrait pas pour autant. Au contraire.
Plonger dans son travail, il leva les yeux lorsqu'il entendit le nom d'Attal mentionné. Par réflexe, il releva la tête vers l'écran. Au début, il écouta distraitement, mais dès que les propos d'Attal sur le Rassemblement National furent prononcés, son attention se focalisa complètement.

"Le Rassemblement National est une honte pour notre nation. Oui, je le dis sans détour ; ce parti est un poison pour notre démocratie, une plaie béante qui gangrène notre société. Leurs dirigeants, avec leur sourire hypocrite et leurs fausses promesses, ne sont rien de plus que des opportunistes sans scrupules. Ils exploitent la peur, manipulent les faits et jouent sur les ressentiments pour asseoir leur pouvoir. Ils se présentent comme des patriotes, mais en réalité, ils ne sont que des parasites qui se nourrissent des faiblesses de notre société"

Les mots d'Attal lui firent l'effet d'une douche froide. Il sentit une colère monter en lui, mêlée d'une profonde déception.
Comment a-t-il pu dire ça après tout ce qu'on a partagé ces derniers temps ? Se demanda-t-il.
Ils avaient jusqu'à aujourd'hui une relation basée sur le respect mutuel, malgré leurs différences politiques, et voilà qu'Attal le poignardait en public, devant des millions de téléspectateurs.
Il se leva, attrapa son téléphone : « Espèce d'hypocrite ! Tes collègues et ton maître Macron savent avec qui tu rigoles à l'entraînement de ton petit frère deux soirs par semaine ?! »
Il relut le message qu'il avait envie d'envoyer, hésitant. Est-ce que ça en vaut la peine ? Finalement, il décida de ne rien envoyer, du moins pas tout de suite.
Jordan ne savait plus où il en était. Ne savant pas à qui en parler car personne n'était au courant de son amitié naissante avec le Premier Ministre. Il se dit qu'il aurait été préférable d'en parler plus tôt avec Marine. Elle, elle aurait eu le mot juste et la logique de comprendre le chose. Certes, tous les deux faisaient parti de deux groupes bien différents. Et chacun devait défendre le leur. Mais à quel prix ?
Il revoyait le visage ferme et dur de Gabriel lorsqu'il prononçait ces mots. Pouvait-on mette ça sur le compte de la fatigue. Non, pas cette fois-ci. Attal savait très bien ce qu'il faisait. Et ce n'était pas pour rien que le Président de la République l'avait nommé Premier Ministre.
La journée qui s'annonçait être un bon jour, tomba finalement à la catastrophe dans la tête du Président du Rassemblement National. Il devait néanmoins se remettre au travail. Mais un message sur son téléphone le coupa dans son élan. C'était Marine.

« Tu as entendu Attal ? »

« Quel connard celui-là ! »

« Je te le confirme. Débat demain à 21h. Démontes-le. »

« J'y compte bien. »

« Boxe ce soir ? »

« Obligé. »

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