Amour Fou

Chapitre 10 Punition

Je me redresse et regarde autour de moi.
Devon me dévisage avec un regard plein de mépris et d'incompréhension. Rien à dire c'est foutu pour ce soir.

Je panique, mon cœur bats toujours aussi vite, mes bras et mes mains tremblent, mon souffle est court. J'étouffe. Tous ses yeux tournés vers moi, l'air est devenu irrespirable.

Je vois la sécurité approcher, qui a bien pu les appeler ? N'importe qui aurait pu  à vrai dire, d'un point de vu extérieur j'ai tout simplement sauté sur Ezra avant de le rouer de coup. Putain d'enfoiré de merde tout est de sa faute.

C'est l'heure de partir.

Je prends alors mes jambes à mon cou, je dois quitter cet endroit. Je préfères partir en courant plutôt que laisser les agents de sécurité me foutre dehors avec leurs sales pattes comme si j'étais une folle hystérique.

Alors je cours, je cours à en perdre à haleine, je veux juste partir. Être loin d'ici. J'ai tout foiré et je dois m'enfuir. Je bouscule les personnes se tenant devant moi, j'entends les insultes et les cris de colère dirigés envers ma personne, mais peu importe je veux juste m'en aller. 

J'ai tout foiré putain, je ne peux pas empêcher les larmes de remplir mes paupières. Des larmes de frustration, de peur mais surtout de colère envers moi même. Comment j'ai pu laisser mes émotions me contrôler ainsi.

Une fois dehors je me penche en posant mes mains sur mes genoux, je reprends ma respiration, du moins j'essaye. Mes poumons me brûlent, ils sont en feu. Je n'ai pas le temps de me reposer je jettes un rapide coup d'œil en direction de l'entrée du club, c'est là que je le vois, il m'a encore suivis.

Voyant qu'il m'a remarqué  et qu'il s'avance vers moi je me dirige vers mon véhicule. Je dois le semer, je grimpe alors dans ma voiture et démarre sans attendre.

Même si je tiens à fuir il sait déjà où j'habite alors c'est peine perdu je n'ai nulle part d'autre où aller. 

Je pense alors au boss, à ma mission qui a été un carnage. Une boule commence à se former dans mon ventre, lourde comme du plomb, la peur ressurgie, la crainte de ce qui risque de m'arriver maintenant. Combien de temps est-ce qu'il me reste avant qu'il apprenne ce qu'il s'est passé ?

Mes doigts se resserrent autour de mon volant. Je jettes un coup d'oeil dans le rétro. Pas le temps de m'apitoyer sur mon sort j'ai un psychopathe de merde qui me colle au cul. Lui aussi à pris la route dans une berline noir il est juste derrière moi.

Je m'engage alors sur la route du centre ville, ma seule issue si je veux me débarrasser de lui est qu'il me perde de vu. Alors je suis la route principal, je fais le tour de la ville plusieurs fois pensant que la circulation allait jouer en ma faveur, mais non, ce rat puant est toujours à mes trousses alors je me mets à zigzaguer dans les routes adjacentes. Si il faut même que je me perdes au milieu de nulle part pour qu'il me laisse tranquille.

Il fait nuit noir, seuls les lampadaires de la ville me montre le chemin. Je me dirige vers la sortie, il veut jouer ? Aucun soucis on va bien s'amuser. Une fois engagé sur l'autoroute j'appuie sur l'accélérateur, pas de piétons ni aucun feu pour m'arrêter. Alors je roule, je roule, de plus en plus vite, j'en oublie même la raison pour laquelle je suis sur cette route, tant je me sens libre à cet instant. Je me sens libre.

Je fermes les yeux quelques secondes pour ne sentir que la vitesse.

Mon semblant de paix est perturbée par une secousse, puis deux, je laisse échapper un cris de surprise. C'est quoi ce bordel ?! Mes yeux se dirigent alors en direction de mon rétroviseur, c'est sans surprise que je constate d'où viennent ces secousses, ce malade est en train de me percuter. Il cherche à me tuer ?