𝟣𝟤. 𝘙𝘦́𝘷𝘦́𝘭𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘯𝘰𝘤𝘵𝘶𝘳𝘯𝘦

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ACT2
Mardi 30 Août
☁️

KIANNA.


Si je ne fais pas ce que je dois faire correctement.

À la guerre comme à la guerre.

Quand Ricci ouvre la porte d'entrée, l'air frais de la ville de New York me percute de plein fouet. Je monte dans la voiture, boucle ma ceinture et laisse ma tête retomber vers l'arrière. Le chauffage allumé, je me sens mieux. Durant tout le trajet, je me dis que le mieux serait de rester naturelle. Pas la peine de faire des artifices, juste avoir le regard triste, peut-être les larmes aux yeux et ce sera bon.

— Arrête de réfléchir, c'est ça qui risque de te faire foirer ce que tu n'as même pas encore commencé.

Je me tourne vers Ricci, qui fixe la route sans détourner le regard vers moi. Je n'ai pas vraiment le choix, je suis comme ça. Quand je suis stressée, mon cerveau imagine tous les scénarios de ce qui pourrait arriver si jamais je fais une erreur. Je prends une grande inspiration et pose mon regard sur la route illuminée par les rayons lunaires, mais aussi par les buildings et les magasins qui sont encore ouverts.

Quand on arrive devant le bâtiment, cachés dans l'obscurité de la nuit. J'enfile mon uniforme d'agent de nettoyage avec une précision méticuleuse, en ajustant le faux badge autour de mon cou. Ricci fais de même, vérifiant une dernière fois les coordonnées de l'entrée des services. On choisit d'entrer par une porte de service, ou espère que la vigilance serait moindre.

Le gardien à l'accueil semble absorbé par une pile de paperasse. Il ne lève même pas les yeux lorsque l'on passe. Une fois à l'intérieur, je me sent à la fois excitée et nerveuse. Je suis passé de princesse à fugitive et ensuite voleuse. On suit notre plan avec une précision calculée : on se dirigent vers la section des archives en empruntant des couloirs déserts. Chaque mouvement devait être coordonné pour éviter les caméras et les patrouilles.

En nous approchant de la salle des archives, j'entendis le bourdonnement léger des équipements de sécurité et le cliquetis des clés. Nous atteignons la porte verrouillée par un code numérique. Ricci sortit la clé USB qu'il avait préparée, un dispositif qu'il avait conçu pour contourner le système de sécurité. En quelques instants, la serrure céda et nous sommes à l'intérieur.

Je pris une profonde inspiration en entrant dans la salle des archives. Les rangées d'étagères étaient remplies de dossiers classés. Nous savons que chaque seconde compte. Ricci consulte les indications de localisation des dossiers et se dirige directement vers l'étagère marquée « Savannah ». Après quelques instants de recherche minutieuse, il repère le dossier.

— Je l'ai trouvé.

— Tu es plus doué que je ne le pensais.

— Ça veut dire quoi ? Tu sais quoi j'ai pas besoin de savoir tant que je me surestime moi même c'est le plus important.

Je me hâte pour le saisir, mon cœur battant à tout rompre. Avec précaution, je retire le rapport d'autopsie de l'étagère et le glissedans le sac prévu à cet effet nous n'avions pris que 60 minutes pour franchir les différentes étapes de l'opération, mais chaque minute avait semblé une éternité. Avec le rapport en main, nous nous dirigions vers la sortie, mes nerfs à vif. Dès qu'on récupère le rapport, je sais que la partie la plus risquée commence : la fuite. Le dossier dans mes bras semble peser une tonne, et chaque pas me rappelle pourquoi on fait tout ça. Ricci et moi échangeons un regard : il est temps de sortir.

On quitte la salle des archives en replaçant chaque objet, s'assurant de ne laisser aucune trace. Le couloir semble interminable, chaque pas résonne trop fort. J'essaie de contrôler ma respiration, mais chaque son me paraît amplifié dans ce silence glacial. Ricci me fait signe de m'arrêter avant de tourner le coin. Plaqués contre le mur, on observe une caméra qui balaie la zone. On attend qu'elle regarde dans l'autre direction, comptant les secondes en silence. Dès que le champ est libre, on se glisse le long des murs, hors de portée.

𝐊𝐈𝐀𝐍𝐍𝐀➊ : L'ascension du Chaos Où les histoires vivent. Découvrez maintenant