𝘊𝘩𝘢𝘱𝘪𝘵𝘳𝘊 𝟣 : 𝘘𝘶𝘊 𝘭𝘊 𝘫𝘊𝘶 𝘀𝘰𝘮𝘮𝘊𝘯𝘀𝘊

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ACT 1
Mercredi 13 Juillet
☀️



KIANNA.




Au début de juillet, je venais d'être arrêtée. Une arrestation digne d'un film hollywoodien. Si la Terre pouvait parler, je n'aurais jamais fait ce que j'ai fait.

— Kianna Handers, vous êtes en état d'arrestation pour le meurtre de Savannah Hamilton. Vous avez le droit de garder le silence. Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous devant un tribunal. Vous avez le droit à un avocat. Si vous n'en avez pas les moyens, un avocat vous sera commis d'office.

La chute

L'échec

Je reste immobile, regardant fixement le balcon où, selon la police, j'aurais poussé Savannah Hamilton. Un officier s'approche de moi, vêtu d'une chemise blanche avec une veste marquée de lettres en gras
« P O L I C E ». Il attrape mes mains et me fait me retourner.

C'est un cauchemar.

Je suis plongée dans un trou noir.

Je sens le métal froid des menottes entourer mes poignets, me donnant un frisson dans le bras. Les autres policiers fouillent déjà la pièce. Mon esprit est complètement embrumé. L'officier m'escorte hors de la pièce, et alors que je descends les escaliers, je regarde autour de moi. Tout le monde présent me regarde avec étonnement, horreur et stupéfaction.

À chaque pas, j'ai l'impression d'être aspirée dans du sable mouvant.

Inspire.

Expire.

 Les policiers me poussent un peu plus fort, mais je refuse de céder. Je garde ma tête haute, comme ma grand-mère m'a toujours dit de faire : Tiens bon comme un roc dans la tempête, Kianna. Je m'accroche à ces mots, à cette image d'un roc, inébranlable, face aux vagues furieuses.

Je sens l'agitation autour de moi, les voix, les mouvements précipités, les regards qui me jugent, mais j'essaie de ne rien laisser paraître. 

Faut tenir, faut pas plier

Ces mots résonnent dans ma tête comme un mantra, comme un souffle qui me garde droite dans l'œil du cyclone. Je suis ici, oui, mais je ne suis pas brisée. Pas encore. Ma mère s'approche de moi, et l'officier m'oblige à m'arrêter. Ses mains tremblantes couvrent sa bouche tandis que les larmes coulent de ses yeux, teintées d'un mélange de vert et de marron. Pour la soutenir, mon père doit glisser son bras autour de sa taille et la tenir contre lui.

— Maman, ne pleure pas, ils me libéreront car je suis innocent. Et puis n'oublie pas, un barbadien ne se laisse pas abattre. 

Apres ces mots elle essuie rapidement ses joues alors que les flashes des appareils photo et des smartphones brouillent ma vision. Je suis calme, je sais que je ne suis pas coupable, donc ça ne sert à rien de paniquer devant toutes ces personnes qui semblent croire le contraire.

— Je vais appeler Jones, ne t'inquiète pas, chérie.

Je hoche la tête, et ils me conduisent hors de la maison. Avec les menottes à mes poignets, je me sens comme un criminel ordinaire recherché depuis des mois. Une fois dehors, l'air frais me frappe le visage alors que je tourne la tête vers la droite. Le corps de Savannah est étendu sur le sol, le sang coule abondamment, et ses yeux grands ouverts semblent me fixer, me disant que je paierai pour ce que je lui ai fait. Un sanglot de dégoût ou de tristesse, je ne sais pas, s'échappe de mes lèvres. C'est sans aucun doute un mélange des deux.

𝐊𝐈𝐀𝐍𝐍𝐀➊ : L'ascension du Chaos Où les histoires vivent. Découvrez maintenant