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ACT 1 Samedi 23 juillet ☀️
KIANNA.
Après une pause qui, pour moi, a duré une décennie, nous voilà de retour dans la salle d'audience. Je regarde le juge et j'ai l'impression que ce dérapage tout à l'heure a rendu son expression encore plus fermée qu'au début du procès. L'avocat de la Défense se lève en tirant sur sa cravate nouée autour de son cou.
— Nous pouvons reprendre le procès.
— Selon Mademoiselle Handers, reprend l'avocat de la partie adverse, un serveur qui est ici présent lui a renversé du champagne dessus, et elle est montée à l'étage pour se débarbouiller. Mais avez-vous vu des traces de liquide sur la demoiselle ici présente ?
— Non, peut-être que ce qu'elle dit est vrai, mais cela m'a échappé étant donné que mon amie m'a interpellée.
— Très bien, merci Jane. J'appelle à la barre le policier qui a arrêté et menotté Mademoiselle Handers.
— Monsieur Charlman, quand vous êtes arrivé dans cette chambre, Mademoiselle Handers était-elle présente ?
— Oui.
— Comment était-elle ?
— Nerveuse, elle tremblait, mais c'est tout à fait normal quand on voit une telle chose.
— Ou quand on a tué la personne en question !
— Objection, ce que vient de dire l'avocat de la défense n'a rien à voir pour le moment avec ce qui se passe actuellement !
— C'est la dernière fois que je vous mets en garde. Objection retenue.
— Veuillez m'excuser. Bien, je vais vous passer une vidéo de quelques minutes.
La vidéo commence ; on voit cette fille qui a l'air d'être moi se rapprocher de Savannah. C'est exactement la même vidéo que l'inspecteur m'a montrée. Je ne sais pas qui a fait ce montage et qui est cette personne qui se fait passer pour moi, mais elle mérite un Oscar. Quand elle pousse Savannah du haut du balcon, un gémissement de douleur se fait entendre derrière mon dos.
— Tu as tué ma fille ! Sale garce, je ferai en sorte de faire de ta vie un enfer même dans cette fichue prison. Je jure que le temps sera ton pire enfer !
Je déglutis péniblement alors qu'une larme solitaire glisse le long de ma joue. Je l'essuie rapidement avant de me tourner vers Madame Hamilton.
— Vous devriez modérer votre langage. Imaginez, si on me retrouve morte demain, vous serez la coupable idéale, tout comme moi je le suis aujourd'hui alors que je n'ai pas tué votre fille.
Le juge demande le silence en frappant avec force son marteau, il est bien obligé avec l'agitation et les murmures de mépris envers moi.
— Avant de continuer, j'aimerais poser deux questions simples à l'accusée qui n'hésite pas à sa présence à la barre. Que portiez-vous le soir du meurtre, et décrivez-moi votre masque ?
