𝟥𝟤. 𝘐𝘳𝘰𝘯𝘪𝘦 𝘥𝘶 𝘴𝘰𝘳𝘵

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4 octobre
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KARA

Je suis assise dans cette chambre froide et stérile, les murs blancs me renvoient une image déformée de moi-même. Les lumières fluorescentes clignotent au-dessus de ma tête, projetant des ombres dansantes qui me font sourire. Je suis ici, mais je ne suis pas vraiment présente. Les autres patients sont occupés à murmurer leurs délires ou à pleurer silencieusement, mais moi, je suis dans un autre monde, un monde où je contrôle tout.

Des médecins passent, vêtus de blouses blanches, leurs visages masqués par des sourires professionnels. Bien que ces médecins ne sont pas là pour me soigner. Ils sont mes pions, des acteurs payés pour entretenir une mise en scène macabre. Ils prennent des notes chaque fois qu'ils passent, chuchotant des diagnostics fictifs à voix basse pour que Kianna, puisse entendre des mots comme « schizophrénie », « délires », ou « dégradation rapide ». Tout ça n'est qu'une pièce de théâtre bien orchestrée, où chacun a son rôle à jouer. J'ai réussi à m'infiltrer non sans difficulté mais j'ai tout de même réussi.

Assise sur se lit, je me souviens de ce que j'ai fait à Savannah, et un frisson d'excitation parcourt mon corps à chaque pensée. Elle avait tout ce que je voulais : l'attention, la popularité, et surtout, la loyauté de Kianna. Alors, j'ai pris tout cela, et avec un plaisir malsain, je l'ai éliminée. C'était comme une œuvre d'art, un tableau que j'ai peint avec soin, chaque coup de pinceau calculé. Savannah est morte, et maintenant, Kianna porte le poids de ce meurtre sur ses épaules.

Elle pense qu'elle va trouver la coupable de cette effroyable meurtre quelle ironie délicieuse !

Je m'amuse à l'idée que Kianna viendra me rendre visite, que je la verrai entrer dans cette pièce. Je compte les heures jusqu'à son arrivée, jouant dans mon esprit le scénario parfait. Quand elle franchira cette porte, elle me verra, sa sœur, apparemment perdue et en détresse, mais au fond, je sais que je jubile. Je vais jouer mon rôle à la perfection, feignant la démence, tout en sachant qu'au fond, c'est moi qui tire les ficelles.

La porte s'ouvre enfin. Kianna entre, le visage marqué par l'inquiétude. Ses yeux, rouges et bouffis, trahissent une nuit d'insomnie, une lutte contre ses propres démons. Elle s'approche lentement, comme si elle craignait que je disparaisse. Je prends une grande inspiration, me forçant à afficher un sourire fragile, celui d'une sœur aimante, en détresse.

— Vous êtes... qui ? Je murmure, ma voix tremblant légèrement, un soupçon de vulnérabilité. Vous allez me faire du mal pas vrai ? Je demande en pleurant en recrovillent mes bras autour de mon corp comme pour me protéger d'elle.

L'ironie du sort c'est que c'est de moi dont elle doit se protéger.

— Elle montre des signes de dégradation rapide, déclare le médecin d'une voix basse, teintée de fausse compassion. Je crains qu'elle ne reconnaisse plus personne. Les hallucinations deviennent de plus en plus nombreuses.

Elle s'accroupit à mes côtés, ses mains se posent sur mes genoux, cherchant une connexion. Je feins de perdre le fil, de vivre dans une réalité altérée, comme si l'hôpital m'avait volé ma raison.

— J'ai eu tellement peur... Tout est si sombre ici et vous...

Je me laisse aller à une grimace, mes yeux s'écarquillant comme si je voyais des choses que personne d'autre ne pouvait voir. Mais au fond de moi, je rigole. La petite sœur démence est parfaite, un personnage sur mesure. Kianna ne se doute de rien. Elle croit que je suis une victime, mais je suis le marionnettiste, et elle est la marionnette. Je la regarde, me délectant de sa vulnérabilité, de sa peine. Je sais qu'elle est rongée par la culpabilité, qu'elle pense à Savannah, à ce qui s'est passé cette nuit-là.

𝐊𝐈𝐀𝐍𝐍𝐀➊ : L'ascension du Chaos Où les histoires vivent. Découvrez maintenant