𝟀𝟀. 𝘙𝘢𝘱𝘱𝘰𝘳𝘵𝘎 𝘥'𝘢𝘶𝘵𝘰𝘱𝘎𝘪𝘊

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21 septembre
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FRED



Je rentre à l'hôtel après une journée épuisante, le cœur lourd de revenir à New York après tout ce temps. Cette ville ne m'a jamais vraiment manqué, mais quelque chose me ramène ici, comme un aimant dont je ne peux échapper la force. Ce rapport falsifié... Je préfère ne pas y penser. J'ai fait ce que j'avais à faire à l'époque. Mais l'idée que quelqu'un découvre la vérité ne cesse de me ronger. Je suis à peine installé sur le lit, les yeux fixés sur le plafond, quand mon téléphone vibre. Un numéro inconnu. Un mauvais pressentiment s'empare de moi, mais je décroche tout de même.

— Allô ?

La voix à l'autre bout du fil est froide, tranchante.

— Ta femme et ta fille... Elles sont avec nous. Si tu veux les revoir, tu vas faire exactement ce qu'on te dit.

Mon cœur rate un battement. Le sol semble se dérober sous mes pieds. Je savais que je n'aurais pas dû les laisser toute seule. Quelle genre de marie, et de père je suis. J'ai laissé la peur m'envahir et voilà le résultat.

— Qu'est-ce que vous... j'essaye de répondre, mais ma gorge est sèche. J'ai l'impression que les mots sont entremêlés.

— On sait ce que tu as falsifié le rapport d'autopsie de Savannah. Et tu vas nous donner une bonne explication. Déclare l'homme a l'arrière du combiné en appuyant sur chaque mots, comme si il voulait s'assurer que je comprenne. Un van viendra te chercher dans dix minutes. Sois prêt.

La ligne coupe sans un mot de plus. Je reste figé, le téléphone encore collé à mon oreille, incapable de réfléchir. Mes mains tremblent, mon esprit se vide. Ma femme... ma fille... Pourquoi elles ? Qu'est-ce qu'elles ont à voir avec tout ça ? Je me lève, fouillant frénétiquement dans ma tête pour trouver une issue, mais il n'y en a pas. Je n'ai pas le choix. Je dois les retrouver. Dix minutes plus tard, comme annoncé, je descends de ma chambre, et comme dit, un van noir s'arrête devant l'hôtel. Les vitres teintées dissimulent l'intérieur, mais je distingue vaguement des silhouettes à travers le verre. Le chauffeur du van me fais signe de monter, et je m'exécute.

Le trajet est silencieux, pesant. Chaque virage, chaque minute qui passe, me semble être une éternité. Les deux hommes devant moi ne me regardent même pas. Ils savent que je n'essaierai rien. Ils savent que je suis déjà à terre. Le van s'arrête enfin devant un entrepôt délabré, en périphérie de la ville. Le métal rouillé des portes craque sous le vent, l'endroit est désert. Les hommes m'attrapent par les bras et me guident à l'intérieur. L'obscurité règne, mais je distingue une lumière vacillante au fond de la pièce. Mes yeux s'habituent peu à peu, et mon cœur se serre quand je les vois. Ma femme, ma fille, attachées à des chaises, bâillonnées. Leurs yeux sont remplis de peur, suppliants. Je veux courir vers elles, les libérer, mais une main ferme me plaque contre le mur. Ils m'attachent à une chaise à mon tour.

— Je suis là... Je suis là, je vais vous sortir de là, je murmure d'une voix tremblante, autant pour elles que pour moi-même.

Une ombre bouge dans la pénombre. Un homme jeune apparaît devant moi. Beau, presque trop pour cette scène d'horreur. Ses cheveux bruns, courts, encadrent un visage calme, maîtrisé. À ses côtés, une femme aux cheveux roux ondulés coupés au carré, habillée d'un ensemble noir et blanc. Elle a un sourire magnifique. Les deux personnages devant moi n'ont pas l'air d'être menaçant, mais pourtant l'homme dégage une aura particulière.

— Enfin, te voilà, dit l'homme d'une voix douce, presque amicale. Tu sais pourquoi tu es ici, n'est-ce pas ?

Je hoche la tête, incapable de parler. Mon regard se porte sur ma fille, puis sur ma femme. Je les sens proches et si loin à la fois.

𝐊𝐈𝐀𝐍𝐍𝐀➊ : L'ascension du Chaos Où les histoires vivent. Découvrez maintenant