37. Cauchemar.s

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MOON






« Vous ne faites que
récolter ce que vous avez semé. »








Deux semaines plus tard

- Mademoiselle, cette nouvelle coupe vous va à merveille !

- Je suis très contente, merci.

Le coiffeur termine de me boucler les cheveux pendant que je m'admire dans le miroir.

On dit que les cheveux gardent les souvenirs, alors je vais les jeter, moi, ces souvenirs.

Avant, j'avais les cheveux jusqu'aux hanches ; sans regret ni peine, ils arrivent maintenant à mes épaules.

Le choix du carré n'a pas été simple, je ne savais pas si ça allait rendre bien sur moi, mais au final, la vue ne me déplaît absolument pas.

- Et voilà, très chère. Tu es prête à commencer ta nouvelle vie ? demande sur un ton d'humour le coiffeur.

- Je suis prête.

- Alors, c'est bon, vas-y !

Je lui souris et me lève du fauteuil. Je vais régler ma séance et je m'en vais en remerciant une seconde fois le coiffeur.

Dehors, l'air frais du printemps, les arbres en fleurs et les couleurs font rayonner Manhattan et ses beaux quartiers.

C'est tellement joli, tellement magnifique, c'est la saison préférée d'Arabella.

Je marche jusqu'à mon rendez-vous, qui n'était pas prévu. Cela fait deux semaines que l'autre égoïste est partie, elle m'a laissée seule sans aucune explication.

Ni appels ni messages ne m'ont été parvenus de sa part. Je crois bien qu'il veut vraiment détruire mon ego, qui est déjà assez à terre comme ça.

Mais cette fois-ci, j'attendrai. L'autre jour, j'ai laissé ma rancœur de côté pour faire le premier pas, mais ce connard a reculé de dix.

Aujourd'hui, j'ai changé. Deux semaines, certes, mais je me sens différente et je compte bien être plus forte et moins naïve.

Quand j'arrive près du lieu de mon rendez-vous, je passe devant un garde. Je lui montre le mot de passe sur mon téléphone, et il me laisse passer sans louper l'opportunité de me dévisager.

- T'en as une p'tite pour me reluquer comme ça ou quoi ? Regarde devant toi si tu ne veux pas te faire virer et finir sous terre avec ta grand-mère.

Mes mots sont crus, mais c'est le seul moyen de se faire respecter dans ce monde.

Le garde a eu un léger mouvement de recul, mais se ressaisit vite et reprend sa position de départ.

Cette petite scène me fait rire, et je ne le cache pas. Je monte dans l'ascenseur, le sourire aux lèvres. C'est si bon de se faire enfin respecter.

J'arrive à l'étage et me glisse hors de l'ascenseur. Mes pas résonnent dans le couloir, ce qui ne me déplaît pas.

Plus je marche, moins je croise de personnes. Ils ne travaillent pas ou quoi ?

Quand j'arrive près du bureau, je toque ; un seul coup suffit pour que je l'entende me dire d'entrée.

Je baisse la poignée et rentre dans la pièce. Il fait super beau dehors, et ce crétin n'est pas foutu d'ouvrir ces fenêtres ou même ses rideaux. Quel gâchis.

𝐓𝐡𝐞 𝐌𝐨𝐨𝐧 𝐀𝐧𝐝 𝐌𝐞 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant