Une pluie de regret

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« Ce que l'homme appelle vérité, c'est toujours sa vérité, c'est à dire l'aspect sous lequel les choses lui apparaissent »
Protagoras

Évidemment, le dimanche matin, jour du festival ArtRock, rien n'avait changé. Anaëlle et Manon se préparèrent avant de descendre. Léa et Emma étaient déjà réveillées et étaient installées à la table de dehors avec la mère d'Anaëlle. Cette fois, c'était dans la maison même qu'elles avaient décidé de faire comme chez elles.

« Y'en a une des deux qui a pris le code Wi-Fi. », informa discrètement la mère d'Anaëlle à sa fille.

Anaëlle ne dit rien. En fait, elle ne voyait pas vraiment ce qu'elle pouvait dire. Ce n'était qu'un code Wi-Fi mais c'était le principe. Elle bouillait à l'intérieur d'elle-même mais avait fait une promesse.

« Vous voulez déjeuner un truc ? », demanda-t-elle à ses deux invitées.

Après le petit déjeuner, elle dû faire face à la situation seule. Manon devait rentrer chez elle. Avant son départ, Anaëlle retira le bracelet au poignée de son amie en insérant une paille dans la bague de serrage. C'était une technique qu'elle avait chopé sur internet.

« Bon courage. », glissa Manon avant de passer la porte.

Heureusement pour elle, peu après le départ de Manon, ce fut Noëmie qui fit son arrivée. La jeune femme resta assez froide en saluant les occupantes de la tente. Elle se souvenait de ce que lui avait raconté sa nièce et il était difficile de faire autrement. Sans même les connaître, le jugement était déjà fait. Elle s'assit à son tour à la table et observa le comportement des filles. Vers 15 heures, elles prirent toutes le départ. Le trajet était un peu tendu. Elles faisaient au mieux pour que tout se passe bien. La discussion était quand même là et puis, de toute façon, il fallait faire avec ce qu'il se passait. Sur la 4 voies, Anaëlle aperçut un véhicule la dépasser. Elle remarqua surtout la passagère qui tourna la tête et observa avec attention la Clio. Le véhicule se rabattit devant eux, avant qu'un écran sur le toit de la voiture n'affiche : « Douane suivez-nous »

« Putain, c'est pour nous ça ? », s'exclama Noëmie.

En même temps, elles étaient les cibles parfaites. La Clio était recouverte par des stickers en tout genre et des affiches pour un festival où Anaëlle et Noëmie étaient bénévoles trônaient sur la plage arrière. Ne parlons même pas de la conductrice et de ses cheveux bleus, ni de sa passagère qui avait une roulée et grosse bière Skoll en main.

« Par contre... Si vous avez de la drogue sur vous, bah c'est maintenant qu'il faut me le dire. », dit Anaëlle en regardant Léa et Emma dans le rétroviseur.

« Nan, on a rien sur nous, c'est bon. »

La Clio suivit le fourgon de la douane et s'engagea sur une des sorties. Une fois garées, elles furent invitées à sortir du véhicule et à attendre gentiment sur le côté. Les deux agents commencèrent à procéder à la fouille de la voiture.

« Vous voulez vérifier ma canette ?
Proposa Noëmie, mais les agents se contre-balançait de sa canette de bière.
— Par contre, je vous préviens, sous mon siège, c'est pas très propre... Il y a des mouchoirs usagés. », fit à son tour Anaëlle.

C'est vrai que même avec des gants ça ne devait pas être agréable d'avoir les mains dans la morve. La fouille ne dura que 5 minutes.

« Vous vous rendez où ?
Demanda l'un des douaniers. Anaëlle leur expliqua qu'elles allaient au festival de Saint-Brieuc.
Bon festival. », firent les agents avant de remonter dans leur véhicule.

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