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J'ai passé la nuit dans la chambre de kimy, et Farouk a apparemment dormi devant. Je n'ai pas eu de nouvelles de mon mari.

Je n'ai pas dormi de la nuit. J'ai pleuré, je suis fatiguée, je suis perdue mais j'ai rendez vous avec l'architecte et avec un petit groupe de soldats a qui je veux soumettre les plans des futures installations, alors je m'efforce de me rendre tout de même présentable.

Une petite escorte nous emmène, kimy et moi dans la petite salle qu'elle a reservé. L'architecte, les soldats et quelques membres de leurs familles sont présents.
Je lance la présentation en prononçant un discours en arabe puis l'architecte d'école clichés et plans.

"Amira c'est merveilleux !"

"Et le jardin partagé, quelle belle idée!"

"Ce sont les jardins de la reine qui m'ont inspiré. La mère du cheikh les a imaginé et réalisé et c'est un vrai avre de paix. Je pense que c'est une bonne chose pour les enfants de voir évoluer la nature au gré des saisons et on pourrait y implanter un petit jardin d'enfants également" je commente en révélant quelques images supplémentaires.

Les mamans échangent des regards complices et je comprends que l'affaire est entendue.

Quelques journalistes nous attendent à la sortie et je laisse l'architecte et les familles répondre aux questions pour m'éclipser, tandis que les paparazzis me mitraillent avec leurs appareils.

Kimy grimpe avec moi en voiture et nous voilà repartis vers le palais de Farès. Sur la route, le véhicule se trouve bloqué par un embouteillage..

"Que se passe t-il?" Je demande au chauffeur.

"Un garde va aller voir Amira" Dit il avant de demander une vérification par radio.

L'un des gardes s'avance en remontant la petite fille de voitures. Il revient après quelques minutes.

"Un véhicule a fait une embardée - du mois c'est ce qu'il prêtend. On va détourner le convoi au cas où Amira soit visée ..."

"Mais, il faut aider ces pauvres gens!" Je m'exclame en posant la main sur la poignée de porte.

"Lé...ila" commence kimy "tu as été la cible d'une attaque terroriste il y a quelques jours. Il vaut mieux éviter de t'exposer tu ne crois pas?"

"Je ne veux pas me cacher" je dis rageusement.

"Laisse le temps à ton mari de régler le problème d'accord?" Tandis que le véhicule fait demi tour pour prendre une autre voie.

"C'est bien la première fois que je t'entends concéder a Farès quelque chose"

"J'avoue que j'ai été scotchée de voir qu'il risquait sa propre vie pour toi et qu'il te protégeait de son corps. Il est un peu remonté dans mon estime à ce moment là, avant de redescendre ces derniers jours... et puis j'avoue mon incompétence crasse à trouver ton poseur de bombe, mais je lui arracherai la tête avec plaisir quand Farès l'aura trouvé. Enfin... Si il en reste quelque chose!"

On échange un sourire, puis mon visage se déforme. Les larmes me montent aux yeux a mesure que l'émotion me remplie. Kimy comprend, et me prend dans ses bras.

"J'ai eu si peur... J'ai cru mourir"

"J'ai vu les images... C'était terrible"

"Les demineurs n'avaient pas le temps d'intervenir, ils ont dû m'arracher à l'habitacle..." Kimy me sert contre elle "cette chaleur... Les bruits de ferraille qui retombent sur les boucliers et tous ces hommes qui se sont proposés pour venir former un bouclier au dessus de moi ..."

"On ne peut pas dire.... L'événement est horrible mais ça fait un sacré comité d'accueil" dit kimy en souriant.

On échange un rire entrecoupé de larmes.

"Mon frère peut nous fournir un jet pour partir d'ici"

Je lui fais les gros yeux et elle comprend, la voiture est sûrement sur écoute. Elle lève les yeux au ciel.

"Comme tu m'as dit que Farès est moche et qu'il a un micro-penis, je comprendrais que tu veuilles aller chercher mieux ailleurs" ajoute t elle et je la regarde bouche bée avant d'éclater de rire.

"Prends ça, ton Altesse le cheikh qui nous met sur écoute" ricane kimy, avant qu'on reprenne une conversation plus légère sur les paysages de la région.

Quand le véhicule entre dans la cour du palais, j'aperçois Farès qui nous attend au sommet des marches, les bras croisés sur la poitrine. Le véhicule se stoppe et le maître du protocole ouvre la portière et kimy m'aide à sortir. On récupère nos dossiers et on grimpe les escaliers pour rejoindre nos bureaux. Alors qu'on passe devant Farès, il esquisse un sourire narquois et incline légèrement la tête.

"Mesdames, mon micro-penis et moi vous saluons" dit-il, laissant kimy coite et moi hilare. 

Série: L'otage. Tome 5. Les Yeux De LailaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant