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Les jours suivants, une certaine routine s'installe entre mon surveillant et moi. Il me libère des appartements du maître et m'emmène dans les jardins de la reine. J'en fais le tour silencieusement et je lui pose de temps à autre des questions sur lui ou sur l'actualité du palais et du pays. Ce n'est pas un grand bavard et sa conversation est une distraction bienvenue et j'en profite pour glaner quelques informations qui me seront peut-être utile pour m'échapper dans les jours qui viennent.

Car j'ai résolu de m'enfuir dès que l'opportunité se présentera et je pense avoir trouvé une faille. En effet, le mur d'enceinte fallait se termine au niveau ou des jardins de la reine. Mais comment échapper à l'attention de mon gardien ? Il est des plus attentifs, et la seule solution serait qu'il accepte de m'aider.

Pour l'instant il ne faillit pas dans son obéissance et son allégeance à son maître. Je me dis qu'à force de lui raconter ma vie et mes malheurs, peut-être qu'une petite étincelle de pitié pourrait le combattre de détourner les yeux il me prend le courage de sauter les 6 ou 7 m de dénivelé qui me sépare de l'extérieur du château

Ce n'est pas idéal, mais c'est la seule solution que j'ai trouvé et je m'en suis ouverte à kimy, qui m'a dit qu'elle en faisait part à son frère qui étudiait la possibilité d'envoyer un commando pour me récupérer si le plan lui paraissait fiable. En attendant je continue à glaner les informations.

Alors que je suis assise au bord d'une fontaine, et que je passe distraitement ma main à la surface de l'eau, à la recherche d'une fraîcheur bienfaisante, Farès surgit par la porte de communication sur moi. Il m' empoigne et me secoue.

Farouk fait un pas dans notre direction pour intervenir, et malgré ma surprise et ma peur, je lui fais signe de garder ses distances.

« me pensez-vous stupide ? » hurle Farès.

J'ai la bouche entrouverte et le regard, ébahi. « qu'est-ce que j'ai fait ? »

« avez-vous pensé une seule seconde que votre misérable tentative d'évasion fonctionnerait ? Vous ne risquez rien d'autre que de vous rompre les os et le cou!»

« que... ! ? »

« j'ai consulté ton téléphone et ton ordinateur et j'ai découvert...»

« qu'est-ce qui vous permet... ? ! »

« je suis souverain ici, et j'avais demandé ! Votre bêtise va vous coûter bon moment de liberté dans le jardin de la reine et vos appareils électroniques je ne vous les rendrai qu'après le mariage et encore, si vous n'osez aucune résistance ! »

« vous n'avez pas le droit ! »

« je suis la loi dans ce pays, j'ai tous les droits et vous ! Vous n'êtes rien ! » dit-il, en refermant sa main autour de ma gorge et en exerçant une pression pour m'empêcher de respirer. Je me débats et cherche mon air tandis que des larmes d'impuissance coulent sur mes joues. Il me relâche rapidement et se tourne vers Farouk, à qui il crache de m'emmener dans ma chambre et de m'y enfermer a clé.

Humiliée, impuissante, frustrée, je laisse Farouk me reconduire à mes appartements. Dès que nous sommes hors de sa vue , il pose une main amicale dans mon dos et me guide vers la chambre.

Avant de fermer la porte, il murmure « vous n'aviez pas vraiment l'invention pour enfuir, si ?"

« c'était... C'est pas si je l'aurais vraiment fait mais j'ai dit à mon ami au pire je vous pouvais sauter au des murailles pour atterrir en bas »

« les remparts sont bien trop haut ! »

« rien n'est trop haut quand on est désespérée... Farès va me forcer à l'épouser mais je ne peux pas me résoudre à être la femme d'un homme qui ne m'aime pas, et qui m'utilise pour mettre la main sur le trône de mon père alors qu'il a décimé l'intégralité de ma famille. Qui voudrait épouser son pire ennemi ? »

Ouvre « je suis certain que le maître aura à cœur de vous rendre heureuse » déclare Farouk même s'il n'a pas franchement l'air convaincu

« que feriez-vous, Farouk, si  votre pire ennemi capturait votre sœur et la forcait à l'épouser ? Si vous saviez que chaque jour sera une torture pour elle, que chaque nuit elle sera violée et humiliée? Laisserez-vous faire ? Pensez-vous que peut-être avec le temps elle sera heureuse si jamais son bourreau décide d'être gentil avec elle ? » Farouk se mord les lèvres mais ne répond pas.

« pour ce que je sais de vous, cela vous serez intolérable. Moi je n'ai pas de frère pour me défendre, j'ai bien un père mais il ne se risquera pas à déclarer la guerre à Farès pour me récupérer, il n'a déjà jamais assumé d'être mon pere... il préférera au mieux, négocier un accord de paix en me mariant à lui. Je suis la seule personne sur qui je puisse compter et si je dois risquer ma vie et sauter dans le vide pour pouvoir protéger ma liberté, je le ferai » dis je, alors que de nouvelles larmes coulent sur mes joues.

Série: L'otage. Tome 5. Les Yeux De LailaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant