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J'ai obtenu le droit de me rendre au jardin avant-hier. Ça a duré vingt minutes. C'était trop court.

J'ai à nouveau pu me promener pendant vingt minutes hier matin.

J'ai l'impression d'être une prisonnière qui fait le tour de la cour de promenade pour ne pas devenir folle.

Et comme toute prisonnière, je sens le regard pesant sur ma nuque du maton dans son mirador.

Farès est debout sur le balcon, les bras croisés, qui m'observe pensivement. Je fais mon possible pour ne pas lui accorder le moindre regard.

Ce matin, en me levant, je me suis préparée pour pouvoir sortir. Si seulement je pouvais trouver une issue ... A l'heure prévue, la porte de communication entre nos chambres s'ouvre et cette fois, ce n'est pas Fatima, la femme de chambre qui apparaît mais Farès.

"Vous êtes prête princesse ?"

"Combien de fois je vais devoir vous dire de ne pas m'appeler comme ça!?"

"Vous avez raison Laila, bientôt, je pourrais vous appeler ma reine"

"C'est Léa et non merci"

"Votre prénom a la naissance est bien Laila, et c'est comme ça qu'on vous a présenté à moi. vous ne vous êtes fait appeler Léa que lors de votre transfert aux États-Unis pour dissimuler votre origine orientale en raison du racisme qui y règne. Je me trompe?"

"Non"

"Avez vous honte de vos origines ?"

"Non. J'ai honte d'un père qui ne reconnaît pas son enfant et n'assume pas sa paternité "

"votre père vous a reconnu désormais. Le monde entier sait qui vous êtes et qui est votre père"

"C'est trop tard ... "

"Votre père vous a toujours accueilli au palais et vous le connaissez. Il a subvenu à vos besoins toute votre vie"

"Piètre consolation "

"Certains ignorent toute leur vie leurs origines. Vous au moins, avez connu vos deux parents et avez grandi avec eux, même si les circonstances sont particulières" dit il en m'escortant dans l'escalier menant au jardin.

"Au moins, ils ne se retrouvent pas prisonniers au bout du monde avec un homme qui a décidé de les épouser pour exercer je ne sais qu'elle vengeance..."

"Touché" sourit Farès en deverouillant la porte, révélant un paysage surprenant.

"Mais... Ce n'est pas le même jardin que d'habitude"

"Je me suis dit que celui ci vous plairait davantage. C'est aussi une preuve de confiance"

Un long et étroit canal apporte de l'eau a une succession de fontaines arborées qui apportent fraicheur et ombre

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Un long et étroit canal apporte de l'eau a une succession de fontaines arborées qui apportent fraicheur et ombre. Des rosiers, un sublime jasmin, des géranium, des chèvrefeuilles et des arbres à papillons parent le jardin de milles couleurs et senteurs.

"C'est sublime"

"Merci. C'est une création de ma défunte mère. C'était son jardin personnel, elle a choisi, planté et entretenu chacune des plantes ici" commente Farès d'une voix neutre.

"Je n'aurai jamais cru voir une merveille pareille en plein désert" je dis, en me tournant lentement vers Farès, qui me regarde fixement.

"Et moi donc" il se tourne et m'informe, avant de se retirer "vous êtes libre de rester ici autant de temps que vous le voulez, tant que vous ne faites pas de bêtise. Farouk ici présent" il se tourne vers un jeune homme, vêtu de la tenue traditionnelle des guerriers de son pays qui apparaît à la porte "va vous surveiller et prendre soin de vous. Soyez sage, si vous souhaitez profiter encore de ce jardin et d'un peu de liberté"

Il fait un signe de tête à farouk puis quitte le jardin sans un mot de plus.

Je passe les heures qui suivent à explorer ce jardin merveilleux suis les yeux de mon jeune gardien alors que le soleil devient trop violent, le jeune homme s'approche de moi.

Je passe les heures qui suivent à explorer ce jardin merveilleux suis les yeux de mon jeune gardien alors que le soleil devient trop violent, le jeune homme s'approche de moi

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« princesse, il va falloir songer à rentrer. Le soleil devient trop fort et je crains une insolation» sa voix est chaude et sensuelle.
C'est un beau garçon, il est presque aussi grand que Farès. Sa carrure, sa coupe de cheveux, sa posture Laissent deviner son emploi de soldat et son visage viril n'est pas dépourvu de charme.

Alors que j'allais l'envoyer paître, son doux sourire et son regard soucieux m'apaisent et j'accepte de rentrer de bonne grâce. Alors qu'il referme derrière moi, la porte d'accès à ce petit paradis, me privant de liberté, je lui adresse même un sourire.

« merci d'avoir veillé sur moi. J'ai bien conscience que ça ne doit pas être très amusant... »

« c'est mon métier, princesse et je dois dire que j'ai passé un très agréable moment » de t-il, avec toujours cet air doux sur le visage.

Un dernier sourire, et il me ramène aux appartements de Farès avant de fermer la porte à clé derrière moi. Les appartements ne m'ont jamais paru aussi lugubre qu' à cet instant.

Je m'assoie sur mon lit, dans le noir, et m'effondre en larmes, emprunte du plus profond désespoir.

Série: L'otage. Tome 5. Les Yeux De LailaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant