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C'est la première fois que je vais me rendre aussi loin. J'ai réussi à négocier l'achat des matériaux pour la réfection électrique a prix coûtant, en échange, je dois me rendre à l'ouverture d'une enseigne du magasin partenaire. Ça sera aussi ma première vraie apparition publique depuis le mariage.

Farès a donné son accord et une limousine doit m'attendre le matin pour m'y conduire.
Je porte une tenue beige assez simple et peu de bijoux et j'ai soigné ma coiffure et mon maquillage. Je trottine jusque dans la cour du palais mais je constate l'absence du véhicule promis. Sans trop m'en soucier je poursuis ma route jusqu'au poste de garde, et échange quelques mots avec les soldats qui surveillent l'entrée. Soudain, dans la rue, une limousine noire apparaît, portant de petits drapeaux sur le capot.

"Oh je pense que c'est pour moi. Messieurs, passez une bonne journée!"

"Bonne journée Amira !" Je franchis le portail, marche quelques mètres et grimpe dans le véhicule. Les paparazzis qui sont présents presque chaque jour à proximité du palais prennent quelques clichés de moi. Qu'y a t-il d'intéressant, vraiment? A l'instant où je claque la portière, une autre limousine et deux 4x4 de la garde apparaissent dans la cour du palais.

"Qu'est ce que...?"

"Amira?" La voix provient de la partie avant du véhicule, dont la vitre de séparation est en train de se baisser. "Voici pour vous" il me dit en me tendant une enveloppe.

Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond.

Fébrile, je saisis l'enveloppe alors que le conducteur descend et s'éloigne du véhicule à pied. C'est un papier ordinaire, de pietre qualité. Sur l'enveloppe, il est écrit "Laila" au stylo bic. J'ouvre l'enveloppe en la déchirant presque. Il y a un morceau de papier plié dedans:

"Ne vous levez pas de votre siège. Cette voiture est piégée"

Mon coeur rate un battement. Ce n'est pas possible!? Fébrilement, je cherche mon téléphone, et déverrouille l'écran.

Que faire?

Qui appeler?

Qui pourrait m'aider?

Un seul visage s'impose à moi mais je ne suis pas capable de l'appeler.

"Amira?" Une voix m'appelle de l'extérieur et je vois un de mes gardes du corps approcher.

J'ouvre la fenêtre fébrilement et lui hurle:

"Écartez vous! C'est une voiture piégée ! Non! Reculez!" Les hommes se figent et échangent un regard. L'un d'entre eux sort son téléphone et échange quelques mots en arabe avec son interlocuteur.

Deux minutes plus tard, à travers les grilles d'enceinte du palais, j'aperçois un mouvement de foule. Plusieurs hommes du palais s'approchent dans une étrange tenue.  Farès déboule dans la cour du palais en courant. Les gardes s'écartent, il franchit le portail au même rythme et continue sa course vers le véhicule.

"Farès, c'est dangereux et..."

Il s'arrête à hauteur de ma portiere et passe sa main à l'intérieur, pour venir saisir mon visage.

"Écartez vous, Farès, si ça explose... Je..." Je dis en ravalant mes larmes.

"Je vais te sortir de là habibti... " Il plonge son visage à l'intérieur et m'embrasse. Et ce contact, qui quelques heures avant m'aurait rebuté me fait flancher.

"Farès"

"Je m'équipe et je reviens. Les démineurs vont regarder de quoi il s'agit. Ne bouge pas mon tresor"

Farès s'écarte et on lui amène une tenue similaire à celle des hommes qui s'approchent. Ils me saluent, l'air grave, et se penchent sous le véhicule. L'un d entre eux examine ma portière en passant la tête à l'intérieur.

Des policiers apparaissent à chaque coin de rue et la font évacuer des touristes et des journalistes qui mitraillent la scène.

Farouk approche à son tour. Il porte déjà cette tenue étrange, noire et rembouree qui lui donne l'air de robocop.

"Tout va bien se passer Amira, n'ayez pas peur" il me parle tandis que les hommes font le tour du véhicule, ils finissent par ouvrir les portières avant et chaque manipulation me fait craindre la fin

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"Tout va bien se passer Amira, n'ayez pas peur" il me parle tandis que les hommes font le tour du véhicule, ils finissent par ouvrir les portières avant et chaque manipulation me fait craindre la fin. Ils farfouillent l'habitacle sans entrer dedans et utilisent des outils qui me font penser à de gros scanners qui émettent tout un tas de bips.

Farès revient, portant sa tenue.

Un des hommes le rejoint, a distance, et s'entretien avec lui, mais ils sont tous les deux trop loin et je n'entends rien de ce qu'ils se racontent. Farès à l'air grave et donne des ordres à la cantonade.

Une dizaine d'hommes arrivent alors du quartier des soldats. Tous portent cette tenue et des boucliers anti-emeute.

"Farès, ça va exploser, faites dégager la zone par pitié"

Série: L'otage. Tome 5. Les Yeux De LailaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant