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Farès m'a donné mon téléphone pour que je puisse passer deux appels en sa présence.

D'abord mon père.

"Père?"

"Laila mon petit... Es tu bien traitée?"

"Oui père"

"Je me démène pour t'éviter cd mariage mon trésor mais..."

"Père... Je trouve certains... Avantages à ce mariage. N'ayez pas d'inquiétudes quant à ce sujet"

"Tu veux donc épouser Farès ?"

"Je... Il est gentil avec moi et puis... Une fille doit se marier hein?"

"Farès ... Est un homme bien..." Concède mon père "j'aurais dû empêcher tes frères et mes frères de s'en prendre à lui, on aurait pu éviter sa vengeance et..."

"C'est fini, père. Farès a mis fin à l'attaque et il faut avancer maintenant. Dites... Vous serez la?"

"Bien sûr mon petit. Si Farès l'autorise"

Je consulte Farès du regard qui approuve

"Bien sûr père. On se voit bientôt"

"A bientôt mon petit" dit il, et je sens à sa voix qu'il est rassuré.

Je raccroche et soupire de lassitude.

"Très bien" concède Farès. "Farouk aura droit à une promenade"

Je serre les dents et décroche à nouveau pour appeler kimy.

"Kimy"

"Leaaaaaaa je suis trop contente de t'avoir au téléphone !!! Comment tu vas?"

"Bien. Tout va bien"

"Je veux te voir en Facetime !"

Farès me fait signe d'accepter et je pianote sur mon téléphone tandis que Farès se place face à moi pour ne pas être dans le champ.

"Ma libellule, tu as une mine affreuse!"

"C'est agréable !"

"Quand on t'aura libéré du tordu, je te ferais tout un tas de soins coréens!"

"Justement à ce propos..."

"Tu es libre?!"

"Non!" Mais Farès m'adresse un regard severe alors je me reprends "je... Je vais épouser Farès"

"Tu es folle?"

"Je... C'est ce qu'il y a de mieux à faire"

"Tu fais un putain de syndrome de Stockholm Léa"

"C'est Laila"

"Rho arrête! Écoute, mon frère est toujours..." Mais je l'interromps car je ne veux pas qu'elle en dise trop alors que les oreilles de Farès traînent .

"Kimy, j'ai pris ma décision. Je vais épouser Farès dans quelques jours. Pour ... Mon pays."

"T'es américaine bébé"

"Pas exactement... J'étais aux Etats Unis grâce à un accord entre mon père et le gouvernement avec l'identité de Léa Fowler mais...."

"Oui oui, t'es une sorte de raiponse moderne, mais maintenant il faut sortir de ta tour et se demander où se trouve la vraie vie!"

Je soupire.

"Ne rends pas les choses difficiles kimy. Je vous remercie pour votre aide et votre soutien, mais je dois accomplir mon devoir..." Kimy s'apprête à ajouter quelque chose mais je coupe la conversation.

"Ça ne ressemblait pas à une jeune fiancée heureuse" dit Farès sévère.

"Elle n'aurait pas été dupe. Il valait mieux lui faire croire que j'avais pris une décision logique et réfléchie plutôt que tenter de lui faire avaler des sornettes "

"Très bien" concède Farès, avant de se détourner. "Les stylistes seront là pour ajuster votre tenue dans l'heure"

***

Les semaines qui suivent se déroulent à cent a l'heure. C'est un véritable maelstrom d'émotions, de visites, de préparatifs et d'articles de presse. De nombreux membres de gouvernement ont fait le déplacement pour assister à nos noces .

Debout dans le petit salon, je suis entourée par des professionnelles de la beauté et les femmes du conseil : les épouses, les filles et les soeurs des ministres et conseillers de mon fiancé. Farès.

"vos cheveux sont sublimes princesse"

"Et votre taille si fine..."

"Et vos mains si gracieuses..."

"Et ses yeux! Regardez ce regard! On dirait le grand lac de Parah un soir d'été..."

Mon regard se lève à peine pour observer mon reflet dans le miroir. C'est vrai qu'elles ont bien travaillé ... Ma peau claire semble plus lumineuse. Mes cheveux sont lisses et brillants, avec cette belle couleur acajou qui les caractérise, héritage singulier résultant de la conjugaison des gènes orientaux de mon père, a la carnation brune et aux cheveux noirs de jais et de ma mère américaine, blonde vénitienne à la peau de pêche et aux yeux bleus, dont je possède la parfaite réplique.

Je suis enveloppée d'une tenue traditionnelle et d'un voile doré qui me couvre de la tête aux pieds. Un maquillage discret rehausse mon regard et mes mains ont été peintes.

Moi qui suis fine par nature, j'ai encore perdu du poids ces dernieres semaines en fuyant mon fiancé. Fuir son fiancé, n'est ce pas dingue?

"C'est le moment" m'informe la femme du premier ministre, en charge du protocole.

J'avance dans les couloirs, suivant la procession de femmes qui me précédent.

Une musique orientale s'élève, audible depuis l'extérieur de la salle de mariage. J'ai une énorme boule au ventre.

Mon père me rejoint et embrasse mon front "tu es magnifique. On dirait ta mere." Puis après une pause "tu peux encore te sauver" murmure t il contre ma joue.

"Ça va aller papa"

Il me tend son bras et m'accompagne à l'intérieur.

Série: L'otage. Tome 5. Les Yeux De LailaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant