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"votre Altesse?"

Farouk vient de pénétrer dans ma chambre et je le regarde, surprise. Il ne fait pas parti des gardes que j'ai repere depuis deux jours devant ma chambre.

"Êtes vous en état de marcher?"

"Difficilement Farouk. Que faites vous ici?"

Il prend une grande inspiration et déclare "je vais vous faire sortir d'ici" dit il, en tirant sur les perfusions attachées à mon bras.

Mon coeur se met à battre à tout rompre.

"Comment cela?" Il m'aide à enfiler une abaya par-dessus ma blouse d'hôpital et un manteau, avant de poser un voile sur ma tête qui me rend méconnaissable.

"Vite" me presse-t-il, "faites comme si c'était normal"

Il ouvre la porte et échange un signe de tête avec les deux gardes.

Il me presse dans le couloir et nous descendons par l'escalier, évitant les ascenseurs. Il me pousse à travers les couloirs des urgences, en m'intimant de baisser la tete. Une modeste voiture est garée près de l'entrée et il m'aide à m'y engouffrer.

Il se glisse derrière le volant et s'engage sur la voie rapide qui dessert l'hôpital.

"Comment?"

"Je suis un garde royal bien connu. J'ai dit aux gardes que le cheikh m'envoyait en mission pour vous exfiltrer et qu'ils devaient rester trois heures devant la porte pour éviter que les soignants fassent fuiter votre départ avant que vous soyez rendue au palais, afin d'éviter les paparazzis."

"Mais... Vous... Vous allez avoir des ennuis"

Il me jette un regard intense. Après un moment il déclare:

"Vous en valez la peine"

Mon coeur est pique et je pose la main sur la sienne, pleine de gratitude, et consciente qu'il est en train de se sacrifier pour moi.

"On doit sortir du pays"

"Je n'ai aucune idée de comment faire" déclare-t-il "je pensais juste vous cacher quelques temps"

"Le cheikh me retrouverait rapidement... Je dois quitter ses terres au plus vite"

"Les frontieres seront bloquées avant qu'on les atteigne..."

"Haneul!"

"Quoi?"

"Un ami qui cherchait à m'exfiltrer... Il voulait envoyer un commando me récupérer... Peut être que... Prêtez moi votre téléphone !"

Farouk fouille sa poche et me tend un téléphone sans discuter. Je me connecte à mon compte sur Facebook et utilise Messenger pour appeler kimy.

Elle hurle en décrochant mais se calme quand je lui explique la situation.

"Haneul a envoyé un groupe d'hommes te récupérer juste avant ton... Accident... Ils sont encore dans le pays! Partage moi ta localisation, je vais lui envoyer!"

Quarante-cinq minutes plus tard, Farouk met le cap sur un aéroport privé où doivent se trouver les mercenaires chargés de m'exfiltrer.

"On est suivis" murmure Farouk, comme si on pouvait l'entendre.

"Quoi?"

Je me retourne mais les véhicules ne me semblent pas avoir De comportements étonnants.

Je me tourne vers Farouk qui pointe le plafond de la voiture du doigt.

Interloquée, je comprend vite ce qu'il tente de me faire comprendre. En décalant ma tête, j'aperçois par la vitre latérale, un hélicoptère qui vole à basse altitude. Un hélicoptère militaire.

"On est encore loin?" Je demande avec angoisse.

"Vingt minutes" un sanglot m'échappe, incontrôlable. Farouk étreint ma main.

"Je ne le laisserais pas te prendre Laila"

"Farouk... On n'y arrivera pas..."

Il soupire mais continue à foncer.

L'hélicoptère descend encore de quelques mètres et plusieurs jeeps noires s'alignent derrière notre voiture, nous coupant de la circulation.

Farouk appuie sur l'accélérateur et la voiture semble faire un bond mais les deux véhicules devant nous doublent la voiture qui les précède faisant apparaitre deux jeeps devant nous, qui freinent, nous forçant à ralentir.

Farouk manoeuvre, accélére, freine, essayant de se débarrasser des véhicules du palais mais tristement, j'aperçois l'hélicoptère qui est a présent presque au dessus de nous. A trois ou quatre mètres de nous, me laissant entrevoir l'homme qui me jette des regards furieux : Farès.

"Arrêtez vous, Farouk. Nous sommes perdus"

"J'ai mon arme" murmure Farouk.

"Je ne veux pas vous mettre davantage en danger... Et je ne veux pas faire couler le sang. Je vais me rendre"

"Laila..."

"Pardon Farouk..." Je murmure alors qu'il ralentit le véhicule "je suis désolée de vous avoir causé des ennuis... Et pour ceux qui vont arriver... Je ferai en sorte ... D'assumer toute la faute"

"Non" dit-il, résolu "je vous ai enlevée et"

"Farouk. Je n'aurais pas plus d'ennuis que veux que j'avais avant... Laissez moi assumer la faute, il est inutile que nous soyons tous deux punis..."

La voiture se stoppe et l'hélicoptère est assez bas pour que Farès en saute, battu par le vent émis par les pales de l'hélicoptère.

Il a l'air furieux et ouvre la portière à la volée.

"Vous allez payer cher ce qui vient de se passer!" Hurle t'il.

"Tout est ma faute!" Je crie, bien qu'effrayee par la colère du cheikh.

"Farouk, je suis immensément déçu. Arrêtez le!"

"Farès, je vous en prie!"

"Fermez la!" Hurle t'il, en tirant sur mon bras brutalement.

"Lâchez la!" Hurle Farouk

Farès s'arrête et lui jette un regard fou. "qu'as tu dit, malheureux!?"

"J'ai dit, laissez Laila tranquille. Dégagez vos sales pattes!"

Série: L'otage. Tome 5. Les Yeux De LailaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant