Chapitre 16 : John

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Avez-vous déjà ressenti cette envie de meurtre en plein milieu d'une cérémonie où vous êtes censé donner une somme conséquente pour une bonne cause ?

Moi, c'est exactement ce qui me traverse l'esprit lorsque je croise le regard de cet enfoiré, ce misérable dont les yeux sont rivés sur la Rose Noire qui m'accompagne.

Mon Browning, dissimulé sous ma veste, me brûle presque la peau. Il n'a qu'une envie : sortir, pointer, et lui éclater la cervelle à cet enculé qui ose encore respirer dans mon espace, qui ose poser les yeux sur Maï comme si elle lui appartenait encore. Lui, ce déchet qui n'avait même pas conscience de la valeur de la femme qui se tenait à ses côtés, qui n'a jamais compris qu'il avait entre ses mains bien plus qu'une simple épouse. Un putain de trésors, un lingot d'or que des centaines d'hommes voudraient s'accaparer.

Il y a quelque chose de primal qui bouillonne en moi, une rage froide et implacable que je dois contrôler. Parce que dans ce monde, tout est une question d'apparences, de pouvoir camouflé derrière des sourires et des mots polis. Et ici, au milieu de cette mascarade de richesses et de faux-semblants, je ne peux pas simplement céder à cette envie de violence, aussi tentante soit-elle.

Mais bon Dieu, ce que j'aimerais le faire taire pour de bon.

Je le vois, cet abruti, essayer de ne pas trembler sous mon regard, mais je peux saisir la peur qui commence à se frayer un chemin derrière ses yeux. Il sait qu'il n'a plus aucun droit, plus aucune place dans la vie de son ex-épouse, mais il est trop abruti pour accepter sa défaite en silence.

Ma main se resserre involontairement autour de la taille de Maï, la gardant près de moi, comme pour rappeler à tous ceux qui nous entourent que, ici et maintenant, elle est sous ma surveillance, sous mon contrôle. Ce n'est pas juste un jeu pour moi, c'est une déclaration de pouvoir, un avertissement silencieux, mais clair : touchez-la, regardez-la de travers, et je vous réduirai en poussière.

Maï, elle, semble ignorer ce qui se passe dans ma tête, ou peut-être qu'elle le sent. Mais elle ne bronche pas, restant à mes côtés forte et déterminée. C'est ce que j'aime chez elle, cette capacité à se tenir droite, à ne pas flancher sous la pression.

Je prends une profonde inspiration, essayant de maîtriser l'impulsion de tout faire exploser, respirant se putain de parfum floral. Parce qu'aussi agréable que ce soit de faire un exemple de cet imbécile, ce n'est pas le moment, ce n'est pas le lieu. Ici, le pouvoir se joue autrement, avec subtilité, avec calcul.

Je garde cette envie en moi, prête à jaillir au moment opportun. Parce que cet homme, ce Carl, n'a plus aucune place ici, et il devra le comprendre, que ce soit ce soir ou un autre jour. Pour l'instant, je me contente de lui offrir un sourire glacial, un sourire qui promet bien plus que des mots ne pourraient le faire.

— Prête ? murmuré-je à Maï, mon ton parfaitement maîtrisé malgré la tempête intérieure. Nous avons encore bien des choses à accomplir ce soir.

Et alors que nous continuons à avancer dans cette soirée, je garde à l'esprit une chose : personne ne s'interpose entre moi et ce qui m'appartient. Pas même un ex-mari pathétique qui ne sait pas quand lâcher prise.

Cette semaine fut chaotique, un véritable tourbillon de décisions et d'actions précipitées. J'ai dû me déplacer moi-même en Amérique du Nord, traverser des frontières et des fuseaux horaires, des terres dont je ne suis pas le bienvenu, juste pour confirmer une seule chose : est-ce que nous parlions bien de ma Maï ?

Vous pensez que je suis possessif ?

Non, c'est bien pire que ça. Ce n'est pas juste une question de possession, c'est une obsession, un besoin viscéral de contrôle et de certitude. Je ne laisse rien au hasard, surtout pas quand il s'agit d'elle.

Rose Noire, Tome 1 : Tout en toi, m'appartient.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant