Rose Noire, Tome 1 : Tout en toi, m'appartient.

Chapitre 30 John

Je ferme le robinet, l'eau cessant de couler, puis je sors de la douche, mon corps encore tendu, chaque muscle crispé par la tension accumulée. Je sais que je dois la retrouver, que je dois reprendre le contrôle de cette situation, mais une part de moi est curieuse de voir jusqu'où elle est prête à aller, jusqu'où elle pense pouvoir me pousser.

Même la queue en feu, je dois résister.

Je m'habille rapidement, ma mâchoire serrée, les pensées tourbillonnant dans ma tête. Ce n'est plus seulement une question de désir ou de domination, c'est une bataille de volontés, une lutte pour le pouvoir que nous sommes tous les deux déterminés à gagner.

En quittant ma chambre, je me dirige vers mon bureau, chaque pas lourd de cette tension que je n'ai pas réussi à dissiper. Je suis à la fois furieux et fasciné par ce qu'elle ose faire, par la manière dont elle joue ce jeu dangereux avec moi.

Nous pourrions former un duo, impitoyablement parfait dans nos imperfections.

L'eau qui forme une petite flaque sur le sol me laisse deviner que Maï est encore trempé, et rien qu'à l'idée de la voir ainsi, je sens mon contrôle vaciller. Chaque pas que je fais en direction de mon bureau est une lutte contre ce désir brutal qui menace de prendre le dessus. Je respire profondément, essayant de me rappeler que je dois garder la maîtrise, que je ne peux pas laisser cette situation dégénérer.

Je franchis la porte de mon bureau, et la vision qui s'offre à moi me frappe de plein fouet. Elle est là, de dos, ses vêtements dégoulinants sur mon sol en bois poli. Sa jupe évasée est devenue transparente sous l'effet de l'eau, épousant les courbes de ses hanches, laissant deviner la peau nue en dessous. Et sous son débardeur blanc, qui colle à sa peau, elle ne porte rien. Rien d'autre que cette attitude de défi, cette audace qui me rend fou.

Je reste un instant immobile, mon regard fixé sur elle, sur cette silhouette qui me provoque, qui me teste. Chaque fibre de mon être veut céder, veut s'approcher d'elle, laisser mes mains parcourir sa peau, faire taire cette tension brûlante qui monte en moi. Mais je ne peux pas céder, pas maintenant, pas après ce qu'elle vient de faire. Elle ne peut pas gagner.

— Tu as vraiment décidé de me pousser à bout, murmuré-je d'une voix rauque, presque un grondement, mes mains se serrant en poings pour retenir l'envie de la toucher.

Elle ne se retourne pas tout de suite, son dos toujours tourné vers moi, comme si elle savait que sa simple présence, dans cette tenue, suffisait à me troubler. Chaque goutte d'eau qui glisse le long de sa peau, chaque pli de sa jupe transparente, chaque courbe de son corps me nargue, me provoque.

— Tu m'as privé de ce que je voulais hier, alors maintenant, c'est à ton tour de souffrir, réplique-t-elle, sa voix calme, mais chargée de ce même défi que j'entends depuis la salle de bain. Tu as pris ton temps, alors maintenant, c'est moi qui dicte les règles.

Je sens une boule de frustration et de désir se former dans mon ventre. Je dois garder la tête froide, je ne peux pas laisser cette situation m'échapper. Elle veut me pousser à bout, et elle y parvient presque, mais je ne peux pas lui donner ce plaisir si facilement.

— Tu penses pouvoir me contrôler ? Tu crois vraiment que c'est toi qui tiens les rênes, Maï ? demandé-je, avançant lentement vers elle, chaque mot prononcé avec une précision calculée, malgré la tension dans ma voix. Tu as peut-être pris l'avantage pour l'instant, mais ne pense pas une seconde que tu as gagné.

Je m'approche encore, juste assez pour sentir la chaleur émanant de son corps, pour voir chaque détail de sa silhouette sous ses vêtements trempés. Ma main se lève, hésitant un instant entre la saisir, la retourner vers moi, la plaquer contre le mur et la baiser sauvagement jusqu'à lui faire subir une seconde punition, ou bien me retenir, tester jusqu'où elle est prête à aller.