Rose Noire, Tome 1 : Tout en toi, m'appartient.

Chapitre 29 John

Mes yeux se posent sur ses longs cheveux châtain, étalés en vagues désordonnées sur mes draps en satin blanc. Le soleil n'a pas encore pointé à l'horizon, la lumière dans la pièce est encore tamisée, créant une atmosphère intime, presque fragile. Mais mes pensées sont loin d'être paisibles. Cette femme, cette petite fouineuse audacieuse m'agace autant qu'elle m'excite.

Bordel.

Qui ose me voler un document, fouiner là où personne n'a jamais osé, pour ensuite me demander des comptes comme si elle avait le droit de le faire ? Maï.

Putain, ouais. Elle ose.

Elle a ce culot, cette audace qui me met hors de moi, mais qui me pousse aussi à vouloir la briser et la façonner à mon image. Et ça, c'est à la fois exaspérant et terriblement séduisant.

Je sens une vague de chaleur monter en moi, pas seulement de désir, mais de quelque chose de plus profond, de plus sombre. Une part de moi admire cette audace, cette capacité qu'elle a de me défier même quand elle sait qu'elle va en payer le prix. L'autre part de moi veut lui rappeler qui est vraiment le maître ici, qui tient les rênes de ce jeu dangereux dans lequel elle a plongé la tête la première.

Elle dort encore, épuisée par la nuit que nous venons de passer. Son corps est toujours tendu, probablement à cause de la privation que je lui ai imposée, un rappel constant de qui contrôle son plaisir, qui contrôle tout. Je me redresse légèrement, observant chaque détail de son visage, de sa posture. Elle est belle, vulnérable, et pourtant, il y a cette force en elle, cette flamme que je n'ai pas encore totalement éteinte.

Et je ne sais pas si je le veux vraiment.

Cette femme est en train de devenir plus qu'un simple jouet, plus qu'une simple conquête. Elle est en train de s'imposer dans mon esprit de se frayer un chemin dans mes pensées, de manière subtile, mais insistante. Et ça, c'est quelque chose que je ne peux pas permettre.

Je passe une main dans mes cheveux, repoussant les pensées qui tourbillonnent dans ma tête. Je dois garder le contrôle, sur elle, sur moi-même, sur cette situation.

Elle veut des réponses ?

Elle veut comprendre ce qui se passe ? Très bien.

Je vais lui en donner. Mais à ma manière.

Elle va devoir mériter chaque fragment de vérité, chaque morceau de ce puzzle complexe qu'est ma vie, mais aussi la sienne.

Je me penche doucement, mes lèvres frôlant son front, un geste à la fois possessif et protecteur. Elle m'appartient maintenant, que cela lui plaise ou non. Et je compte bien le lui rappeler, encore et encore, jusqu'à ce qu'elle n'ait plus aucun doute à ce sujet.

Je m'extrais du lit avec précaution, veillant à ne pas la réveiller. Mon regard reste accroché à son corps endormi un instant de plus, puis je me détourne, me dirigeant vers la salle de bain. Chaque pas que je fais semble amplifié par le silence de la pièce, par le poids de ce désir qui me ronge de l'intérieur.

Je me glisse sous la douche, ouvrant le robinet pour laisser l'eau froide couler sur ma peau brûlante. Mais même le froid mordant ne parvient pas à apaiser la tension qui monte en moi. Ma queue est tendue, douloureuse, une pulsation persistante que je ne peux ignorer, comme une lame de fond qui ne cesse de monter.

Je ferme les yeux, laissant l'eau ruisseler sur mon visage, mais mes pensées sont ailleurs, fixées sur elle, dans mon lit, sur mon bureau qu'elle a signé par son excitation. Sur la façon dont son parfum s'est incrusté dans mes draps, sur la manière dont son corps réagit au moindre de mes gestes, sur le fait que, même endormie, elle continue de me hanter, de me pousser à bout.