Rose Noire, Tome 1 : Tout en toi, m'appartient.

Chapitre 12 Maï

— Maï, vous devez vous préparer. Le patron a fait livrer une tenue pour vous, elle vous attend dans votre chambre, annonce Marta, debout à l'entrée de la terrasse, son ton respectueux, mais ferme.

Je me tourne vers elle, la regardant avec une certaine exaspération. La dernière chose que j'ai envie de faire, c'est de me plier à ses exigences, surtout après tout ce qui s'est passé récemment. John m'évite, passant à coup de vent, parfois il me lance un regard froid dont j'ai du mal à comprendre.

Je suis en colère et je n'ai pourtant aucune raison de l'être. Si, j'ai mes arguments. Il m'a proposé d'entrer dans cette vie, j'ai presque accepté. Il m'a fait savoir ces intentions auprès de moi et j'ai aussi approuvé en partit sans la moindre hésitation, enfin je crois.

— Dites-lui d'aller se procurer une escorte ! protesté-je, la fureur grimpant en moi. Je ne suis pas à sa disposition. Je ne suis pas une chaussette qu'on enfile un jour et qu'on abandonne une semaine après.

Marta me regarde avec une expression neutre, mais je peux voir une lueur de compréhension dans ses yeux. Elle connaît John mieux que quiconque ici, et elle sait probablement que ma réaction est justifiée, ou déplacée. Pourtant, elle ne bouge pas, restant fidèle à son devoir.

— Madame, je comprends votre frustration, mais Monsieur Costa a insisté pour que vous soyez prête. Il ne prendrait pas cette décision à la légère. Peut-être devriez-vous lui parler directement si vous avez des préoccupations.

Je serre les dents, consciente que Marta essaie de tempérer la situation, mais cela ne change rien à mon ressentiment. John a joué avec moi, m'a entraînée dans ce monde complexe sans vraiment m'expliquer ce que tout cela signifiait. Et maintenant, il attend de moi que je me conforme à ses plans, comme si de rien n'était ?

Je croise les bras, me tournant de nouveau vers la vue qui s'étend devant moi, cherchant à retrouver un semblant de calme. Je ne veux pas être une marionnette dans ses mains, et pourtant, une part de moi est curieuse, presque intriguée par ce que tout cela pourrait signifier.

Mais je refuse, Une semaine s'est écoulée depuis que j'ai quitté son bureau, et je suis toujours dans l'obscurité. John n'a rien dit, rien expliqué, me laissant seule avec mes questions et mes doutes. Je ne sais pas ce qu'il a découvert sur moi, mais je commence à me lasser de ces mystères qui m'entourent.

Pourquoi ces hommes, aussi baraqués que des gorilles et armés d'une arme qui fait la moitié de mon corps, font-ils des rondes devant ma chambre ? Leur présence constante est aussi réconfortante qu'inquiétante. Ils sont là, sans cesse, comme une protection invisible, mais aussi une prison que je ne comprends pas.

Et puis, il y a cette étrange dynamique entre John et moi. Il m'a défiée, m'a entraînée dans son jeu, un jeu dont je ne connais toujours pas les règles, pour finalement me laisser en plan. Ce sentiment d'être laissée dans le flou, de ne pas savoir où je me situe dans tout cela commence à m'épuiser.

Je serre les bras contre ma poitrine, essayant de comprendre ce qu'il attend de moi, pour quoi il m'a laissée ainsi. Est-ce une forme de test ? Une manière de voir jusqu'où je suis prête à aller ? Ou est-ce simplement qu'il a d'autres priorités, des choses plus importantes que moi à gérer ?

Bien sûr que oui, pauvre fille. Tu t'imposes dans sa vie, tout ne tourne pas autour de toi, me rappelle ma conscience.

Un soupir m'échappe, chargé de frustration. Je ne peux pas continuer ainsi, à me laisser ballotter par ses décisions sans comprendre ce qui se passe vraiment. Si John veut que je reste, s'il attend quelque chose de moi, alors il va devoir être clair. Je ne suis pas une femme qu'on manipule à sa guise. J'ai besoin de réponses, et je suis prête à les exiger. Je pense qu'on m'a assez prise pour une idiote.