Rose Noire, Tome 1 : Tout en toi, m'appartient.

Chapitre 20 Maï

Après des cris étouffés, des bruits de sucement, des chocs entre deux corps, sans oublier des lamentations gutturales et surtout les interdictions sévères de céder à la délectation, la scène qui se déroule devant moi atteint son paroxysme. Je regarde, presque en transe, alors que John continue ses longs va-et-vient avec sa main, son rythme méthodique, implacable. Pétale, à genoux devant lui, la bouche grande ouverte, attend, soumise, prête à recevoir ce qu'il est sur le point de lui offrir.

Mon regard se vise sur celui de John, m'enfonçant dans la profondeur de ses yeux gris, ces yeux qui ne reflètent que mon propre désir. Chaque muscle de son corps est tendu, chaque fibre de son être concentrée sur cet instant, et dans un grognement primal, sa jouissance explose.

Le temps semble ralentir alors que le plaisir qu'il retient depuis si longtemps se libère, éclatant sur le visage de Pétale, entre ses lèvres, sur sa langue, couvrant chaque parcelle de peau offerte. La scène est brutale et crue, et la seule chose qui me vient, c'est l'envie d'être l'actrice et non la spectatrice. Je désire le goûter, le savourer, le connaître dans les moindres détails.

Je ne vois que lui, un mâle dominant qui me partage sans vergogne son côté le plus tordu, le plus intense. Et aussi fou que cela puisse paraître, je me sens noyée dans ses abysses, enivrée par ce pouvoir, ce contrôle total qu'il exerce avec une fascination élevée.

Chaque instant, chaque mouvement me tire un peu plus profondément dans son monde, un monde où les règles sont dictées par le désir, par la volonté de dominer et de posséder.

Mon corps réagit à ce que je vois, à ce que je ressens, chaque fibre en moi brûlant d'un désir que je n'avais jamais ressenti auparavant. C'est comme si toutes mes inhibitions, toutes mes barrières s'effondraient, laissant place à une nouvelle version de moi-même, une version qui commence à accepter, à embrasser cette réalité tordue que John m'impose.

J'entends ma respiration faire plus de bruit, mon cœur battre plus fort, plus vite, sautant dans le vide, de ces yeux qui me promettent un monde de plaisir et de douleur, de contrôle et de soumission.

Pétale, toujours à genoux, reçoit chaque goutte de sa jouissance, ses yeux mi-clos, sa respiration haletante, mais tout ce que je vois, tout ce que je ressens, c'est lui. John, un maître dans l'art, qui m'entraîne lentement mais sûrement dans son univers, un univers où je pourrais tout perdre, mais aussi tout découvrir.

John dénoue la ceinture avec une douceur inattendue, ses doigts glissant délicatement sur cette peau marquée. Je frémis en voyant la tendresse étonnante dans ce geste, un contraste saisissant avec la brutalité de ce qui vient de se passer. Pourtant, la douceur est éphémère, sa voix se fait brusque, dure, tranchante.

— La leçon est finie, bonne fille. Maintenant, barre-toi, dit-il, sans la moindre trace d'émotion.

Pétale ne réagit pas à la dureté de ses paroles, probablement habituée à ce traitement. Elle se relève avec grâce, comme si tout cela faisait partie d'un rituel bien rodé. Avant de quitter la pièce, elle me fait un léger signe de la main, un geste simple, mais qui semble porter un message complexe, comme si elle me disait que tout ceci fait partie d'un monde que je viens à peine de commencer à comprendre.

Elle s'en va, me laissant seule avec un homme nu, son corps luisant de sueur, sa ceinture toujours entre ses doigts. La pièce semble plus petite, l'air plus lourd, alors que je me rends compte que je suis face à lui, dans un moment où chaque décision, chaque mouvement pourrait tout changer.

Son visage pivote vers moi. Je peux sentir la tension dans l'air, la gravité de ce qui vient de se passer, et de ce qui pourrait suivre. Il n'y a plus de distractions, plus de spectateurs. Juste nous deux, et la ceinture qui pendille entre ses doigts, symbole à la fois de ce qu'il est capable de faire et de ce qu'il attend de moi.