Rose Noire, Tome 1 : Tout en toi, m'appartient.

Chapitre 3 Maï

Chaque pas que j'opère à ses côtés me plonge un peu plus dans cet inconnu, où mon ancienne vie semble s'éloigner, laissant place à quelque chose de nouveau, de potentiellement dangereux, mais aussi terriblement fascinant.

La pièce dans laquelle nous pénétrons est baignée d'une lumière tamisée, teintée de rouge et d'or, créant une atmosphère à la fois chaleureuse et étrangement étouffante. Les murs sont recouverts de velours sombre, absorbant les sons de la musique lourde qui résonne partout, un mélange de basses profondes et de rythmes sensuels qui semble vibrer dans l'air.

Autour de moi, les corps se meuvent lentement, presque avec une grâce chorégraphiée. Certains sont nus, d'autres partiellement vêtus, tous navigant dans une danse intime de désirs et de plaisirs partagés. Les murmures et les gémissements s'entremêlent à la musique, créant un écho constant de sensations qui m'envahissent, brouillant la frontière entre la réalité et cette nouvelle expérience.

Au centre de la pièce, sur une estrade légèrement surélevée, se trouve une femme. Son corps est exposé, illuminé par un projecteur doux qui accentue les courbes de sa silhouette. Elle est magnifique, sculpturale, son corps nu couvert de pétales de roses rouges, posés délicatement sur sa peau bronzée. Chaque mouvement qu'elle fait est lent, calculé, comme si elle était consciente de l'effet hypnotique qu'elle exerce sur ceux qui l'entourent.

Les pétales semblent vagabonder sur elle, caressant sa peau à chaque geste, leur couleur vibrante contrastant avec l'éclat argenté des chaînes fines qui ornent ses poignets et ses chevilles. Son visage est calme, presque serein, ses yeux mi-clos, perdus quelque part entre le plaisir et la transe.

Autour d'elle, les spectateurs sont silencieux, captivés, comme si elle incarnait la beauté et le désir sous une forme pure. Les bruits ambiants semblent se dissiper à mesure que l'on s'approche d'elle, les conversations réduites à des chuchotements, comme si personne n'osait briser le charme.

Égypte se tourne vers moi, ses yeux étincelant de compréhension.

— C'est Pétale, murmure-t-elle, presque en révérence. Elle est l'une des plus respectées ici. Son corps est un temple, et ce qu'elle fait, c'est de l'art.

Je ne peux m'empêcher de hocher la tête, fascinée par la scène devant moi. Chaque détail semble pensé pour éveiller les sens, pour attirer l'attention sur la sensualité brute de l'instant.

— Tu vois, RoseNoire, ici, tout est possible, mais tout a aussi ses règles. C'est un jeu, un jeu dangereux parfois, mais si tu sais comment jouer, tu peux en sortir grandie.

Je l'écoute, à moitié perdue dans la vision de Pétale, essayant de comprendre ce monde où tout semble être à la fois un spectacle et une expérience intime.

Mon esprit flotte entre l'envie de comprendre ce nouveau monde et la fascination que suscite cette atmosphère envoûtante.

Égypte me prend doucement par le bras et me guide vers le bar, un espace plus tranquille où la lumière est légèrement plus douce, offrant un répit dans cette mer de perceptions. Le comptoir est en bois sombre, poli par les années, et les bouteilles alignées derrière brillent sous les néons, leurs étiquettes exotiques promettant l'oubli et l'euphorie.

— Mets-toi à l'aise, me dit-elle en s'installant sur un tabouret et en m'invitant à faire de même.

Je m'assois à côté d'elle, encore un peu hésitant, mes doigts jouant nerveusement avec le bord de mon sac.

— Ici, tout le monde est libre de faire ce qu'il veut, tant que c'est consenti, commence-t-elle, sa voix douce, mais ferme. C'est la première règle et la plus importante : le consentement est absolu. Sans cela, rien n'est possible.