Chapitre 19 : Se Battre

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Chapitre 19 : Se Battre

L'arrivée à l'hôpital fut un tourbillon de lumières clignotantes, de voix précipitées et de mouvements frénétiques. Alec se sentait comme dans un rêve, ou plutôt un cauchemar, où chaque instant semblait à la fois irréel et terriblement tangible. Sa sœur, était entre les mains des médecins, emportée vers le bloc opératoire dans une ruée désespérée pour la sauver. Alec tenta de les suivre, mais il fut rapidement stoppé par une infirmière qui lui barra la route, lui expliquant qu'il devait attendre ici.

Il resta immobile, ses yeux fixés sur la porte à double battant qui se referma derrière le personnel soignant, emportant avec eux la vie de sa sœur. Tout autour de lui, le monde semblait s'effondrer en un murmure étouffé. Les bruits de l'hôpital, habituellement si oppressants, étaient désormais réduits à un bourdonnement lointain, comme s'il se trouvait sous l'eau, coupé de la réalité.

Quelques minutes, ou peut-être des heures plus tard, Alec ne saurait le dire, ses parents arrivèrent. Leur mère, le visage ravagé par les larmes, se précipita vers lui et le serra dans ses bras, tremblante d'angoisse. Mais Alec ne réagit pas. Il était encore englué dans ce brouillard de confusion et de culpabilité, incapable de faire autre chose que de rester debout, inerte.

« Mon dieu, Alec... Que s'est-il passé ? » murmura sa mère, mais ses mots semblaient lointains, noyés dans le tourbillon de ses pensées.

Lorsqu'elle le lâcha enfin, Alec leva la tête pour croiser le regard de son père. Le regard dur et accusateur qu'il y rencontra lui fit comprendre instantanément que ce dernier n'allait pas attendre longtemps pour le blâmer.

« Alors c'est ça ? C'est comme ça que tu veilles sur ta sœur ? » gronda son père, la voix serrée par la colère. « C'est à ça que tu passes ton temps, à laisser Lydia seule, à ce maudit bal ? Comment as-tu pu être aussi inconscient ? »

Alec ouvrit la bouche pour répondre, mais aucun son n'en sortit. Il savait que son père avait raison. Il savait qu'il aurait dû être là, qu'il aurait dû faire plus, faire mieux. La culpabilité le rongeait de l'intérieur, un poids écrasant sur sa poitrine. Mais malgré tout, il ne détourna pas le regard, affrontant son père avec une force qu'il ne savait même pas posséder.

« Ne me regarde pas comme ça, espèce d'incapable ! » siffla son père, le ton encore plus menaçant. « Tu crois que c'est de la fierté ? C'est de l'arrogance pure, Alec ! Et tu oses rester planté là, comme si de rien n'était ? »

Les traits de son père se durcirent encore davantage, et Alec vit sa main se serrer en un poing, prêt à l'abattre sur lui. Tout son corps se tendit, s'attendant à l'impact. Mais soudain, une voix s'éleva derrière eux, interrompant ce moment tendu.

« Mr. Martin, stop. »

Le shérif Stilinski venait d'arriver, sa présence imposante créant un instant de répit. Le père d'Alec, qui avait levé le poing, s'arrêta net en voyant l'officier de police se tenir là, le regard sévère et les bras croisés sur sa poitrine.

« Ce n'est pas le moment de régler vos comptes ici, Monsieur, » dit le shérif avec un calme trompeur, mais le ton autoritaire ne laissait aucun doute sur le fait qu'il ne tolérerait aucune violence. « Alexander, viens avec moi. On a besoin de parler. »

Alec acquiesça lentement, trop engourdi par l'émotion pour répondre verbalement. Le shérif posa une main réconfortante sur son épaule, un geste qui, bien que simple, lui apporta un certain réconfort, une ancre dans cette mer de tourments. Ensemble, ils s'éloignèrent de la salle d'attente, laissant derrière eux un silence lourd de tension.

Le shérif mena Alec dans un coin plus tranquille de l'hôpital, loin des regards curieux et des oreilles indiscrètes. Ils s'assirent tous les deux sur un banc, et pendant un instant, Stilinski observa le jeune homme, tentant de lire ce qu'il pouvait dans ses yeux fatigués et tourmentés.

Don't get LostOù les histoires vivent. Découvrez maintenant