Chapitre 30 : Terreur Pure

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Chapitre 30 : Terreur Pure

Les secondes s'étirèrent, devenant des minutes. La douleur se répandait dans tout son corps, lui arrachant des gémissements qu'il peinait à retenir. Il se sentait à la limite de ses forces, prêt à craquer... Mais il ne bougea pas. Pas tant qu'il sentait ce tourment affliger Alec.

Ce ne fut que lorsque la douleur devint trop intense, une brûlure insupportable qui menaçait de le consumer, qu'il rouvrit les yeux, coupant brusquement le lien. Il haleta, ses jambes flageolant. Il dut s'appuyer sur le lit pour ne pas tomber, ses doigts crispés sur le drap blanc.

Alec ne bougea pas, inconscient de ce que Derek venait de faire pour lui. Mais le loup-garou pouvait voir la différence. Les muscles tendus d'Alec semblaient un peu plus relâchés, son souffle moins saccadé. La douleur s'était atténuée, ne serait-ce qu'un peu.

Derek resta là, debout, ses doigts effleurant toujours la main d'Alec. Il savait qu'il devait partir, se reposer comme les autres le lui avaient conseillé. Mais il n'y arrivait pas. Il n'arrivait pas à s'arracher à ce contact.

Après un temps indéterminé, il se redressa finalement, prenant une inspiration tremblante. Il se pencha doucement, ses lèvres effleurant la tempe d'Alec dans un baiser léger. « Repose-toi, » murmura-t-il. « Je suis là. Je serai toujours là. »

Puis il se força à reculer, ses mains tremblantes retombant le long de son corps. Il adressa un bref signe de tête à Lydia qui l'attendait dehors avec Nathalie, puis leur souhaita une bonne nuit d'un ton sec. Il ignorait volontairement Matthieu, le père d'Alec, qui restait en retrait, un regard sévère fixé sur Derek.

Derek n'avait ni l'envie ni l'énergie de se battre contre cet homme. Pas ce soir. Il quitta la chambre sans un mot de plus, traversant les couloirs de l'hôpital comme un automate, le corps lourd et engourdi.

Quand Derek arriva enfin chez Alec, le silence des lieux le frappa avec une intensité presque douloureuse. L'absence du jeune homme pesait lourdement dans l'air, chaque pièce semblant vide et morne sans sa présence. Derek se dirigea lentement vers la chambre, ses pieds traînant sur le sol.

Le lit, d'ordinaire défait et vivant, paraissait glacé et étranger sans Alec pour l'accueillir. Derek se laissa tomber sur le matelas, la sensation du tissu froid le faisant frissonner. Le parfum d'Alec flottait encore dans l'air, mais il s'évanouissait déjà, comme un souvenir qui s'effilochait.

Derek ferma les yeux, une main agrippant férocement l'oreiller d'Alec. Il se força à respirer lentement, à ignorer le vide écrasant autour de lui. 

Il était six heures du matin lorsque la panique s'empara d'Alec.

Ses paupières s'ouvrirent d'un coup, révélant des yeux écarquillés, désorientés. L'air dans ses poumons semblait soudain trop dense, trop lourd. Chaque respiration était un combat, chaque souffle, une bataille. Sa tête tournait, et il peinait à comprendre où il se trouvait. Il y avait cette odeur... cette odeur de désinfectant, de stérilité, qui lui montait aux narines. Mais il ne parvenait pas à la reconnaître. Tout ce qu'il sentait, tout ce qu'il voyait derrière ses yeux embués de douleur et de confusion, c'était la fumée.

« Non... non... » murmura-t-il, sa voix rauque et cassée résonnant faiblement dans la pièce. Sa main tremblante tâtonna les draps, cherchant désespérément quelque chose à quoi se raccrocher, mais il ne trouva que le vide. Le vide et la douleur. Elle s'enroulait autour de lui comme un étau, pénétrant chaque muscle, chaque fibre de son être, le plongeant dans une agonie si vive qu'il crut que son cœur allait lâcher.

Des souvenirs vagues affluaient dans son esprit. Des éclats d'images, des fragments sans suite. Il se souvenait d'une explosion, d'un fracas assourdissant, de débris qui tombaient autour de lui. Il se souvenait de la chaleur oppressante, de la fumée noire qui s'insinuait dans sa gorge, le rendant incapable de respirer. Il se souvenait de cris, de sa propre voix appelant à l'aide... mais tout cela semblait si lointain, comme un cauchemar dont il ne parvenait pas à s'échapper.

Don't get LostOù les histoires vivent. Découvrez maintenant