Chapitre 21 : Adaptation

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Chapitre 21 : Adaptation 

Quelques jours après leur première nuit ensemble, Derek avait commencé à entraîner Alec. Cela avait été une surprise pour ce dernier. Il ne comprenait pas pourquoi Derek prenait soudainement la peine de lui apprendre à se défendre. Mais le loup-garou ne lui avait donné aucune explication. Il s'était simplement pointé devant l'appartement d'Alec un matin, sans prévenir, l'air impassible, et lui avait lancé : « Tu viens. »

Alec, un peu perplexe, l'avait suivi, ne posant aucune question. Ils s'étaient retrouvés dans une clairière, loin de tout, entourés par des arbres majestueux. Derek s'était retourné vers lui, les bras croisés.

« Tu es humain, » avait-il dit d'un ton brusque. « Ça veut dire que tu es vulnérable. Si tu veux rester en vie ici, tu dois apprendre à te battre. »

Alec avait ouvert la bouche pour protester, mais Derek avait déjà dégainé ses griffes, l'attaquant sans prévenir. Alec s'était esquivé de justesse, le cœur battant à tout rompre.

« Tu pourrais me prévenir ! » s'était-il exclamé, à la fois terrifié et agacé.

Derek avait simplement haussé les épaules. « Dans la vraie vie, personne ne te préviendra. »

Les jours suivants, Derek l'avait formé à se défendre contre des attaques de loup-garou. Même si Alec n'avait aucun pouvoir surnaturel, Derek lui avait appris à utiliser son agilité et son intelligence pour compenser. Et plus les jours passaient, plus Alec se surprenait à apprécier ces moments, non pas parce qu'il aimait se battre, mais parce qu'il se sentait utile. Derek ne le traitait plus comme quelqu'un de fragile. Il le respectait, à sa manière. Même si ce respect prenait souvent la forme de coups et de griffures.

Alec esquissa un sourire amer en se remémorant cette période. Derek était peut-être difficile à cerner, mais il avait toujours cette manière directe, presque brutale, de montrer qu'il tenait à lui. C'était étrange, mais Alec savait que derrière cette façade de dureté, Derek avait un côté protecteur. Il l'avait vu de ses propres yeux, à plusieurs reprises.

Cela faisait presque une semaine qu'Alec avait repris ses heures de travail. Lydia était toujours dans le coma, mais la vie continuait, d'une manière ou d'une autre. Alec avait essayé de retrouver un semblant de normalité, de routine, mais les nuits restaient un véritable cauchemar. Il dormait mal, se réveillant souvent en sueur, hanté par des images de Lydia blessée, de cris et de sang. Malgré sa fatigue, le sommeil refusait de lui accorder du répit.

Cette nuit-là, Alec était allongé dans son lit double, le corps tendu sous les draps. Derek dormait à ses côtés, une présence silencieuse mais rassurante, bien qu'il soit toujours raide, peu à l'aise dans ces moments d'intimité. Depuis que Derek avait accepté de rester dormir chez Alec, leurs nuits étaient partagées dans une étrange danse, où chacun apprenait à apprivoiser l'autre.

Alec, pourtant, ne trouvait aucun repos. Ses pensées tourbillonnaient sans cesse, son esprit refusant de se calmer. Les images de Lydia allongée dans ce lit d'hôpital le hantaient. Sa respiration devenait plus lourde, plus rapide, et avant même qu'il ne s'en rende compte, il se réveilla en sursaut, le  cœur battant à tout rompre.

Derek ouvrit immédiatement les yeux, comme s'il avait toujours été à l'affût. « Alec, » murmura-t-il d'une voix rauque, encore en partie endormi.

Alec, encore essoufflé, passa une main tremblante sur son visage, essayant de se calmer. « Je n'arrive plus à dormir, » avoua-t-il, sa voix brisée par l'épuisement. « C'est tellement épuisant. »

Derek se redressa lentement, l'observant sans dire un mot. Dans l'obscurité de la chambre, ses yeux brillèrent faiblement, reflétant la lune qui perçait à travers les rideaux. Alec savait que Derek n'était pas du genre à offrir des mots de réconfort. Il n'avait jamais été celui qui parlait pour rassurer. Son réconfort se trouvait ailleurs, dans ses gestes, dans sa présence.

Don't get LostOù les histoires vivent. Découvrez maintenant