Suis moi je te fuis

Chapitre 19

Chapitre 19

Musique : into it - Chase Atlantic
Aza Cruz

- Belle, Sevan et moi rentrerons dans le club pour récupérer tout ce dont nous avons besoin. Lilly, Jace et Ronan vous vous ferez en sorte de distraire l'entièreté des personnes présentes dans le club. Enfin, Carter et James vous resterez dans la voiture pour nous faire dégager de là-bas.

Je cherche dans les yeux de Ronan une confirmation de mon plan. Il est le seul que je pense apte à diriger tout ça. James est un fantôme lorsque son abruti de frère est dans les parages. Carter a échoué une fois, alors je prends les choses en main.

Belle est une inconnue pour les Torres elle est donc la candidate parfaite. Sevan et moi connaissons le club, nous savons où se trouvent les entrées, les sorties, les bureaux. Il est donc indispensable que ce soit à nous d'entrer.

Nous prendrons les dossiers chez nous quelques temps pour les analyser avant de les transmettre à la police qui se chargera de l'arrestation et la gestion des affaires criminelles des Torres.

- Il est hors de question que je joue les simples chauffeur Aza !

La voix grave et en colère de Carter résonne dans la cuisine. La bombe a tout de même explosé et pourtant je pensais mon plan suffisamment efficace pour lui intimer de se la fermer. Mais Carter Cruz ne fait pas comme tout le monde, il est au dessus du monde.

Il me fait tourner la tête. On aura beau s'affronter jour et nuit. Se tuer l'un l'autre de jour en jour. Carter sera toujours contre moi pour tout. Il me fait très bien comprendre que mon plan ne lui convient pas. Il est le chef et je n'ai normalement rien à dire. Simplement je refuse de me plier à lui.

- Dans mon idée tu seras plus utile à contrario du branleur que tu étais dans la tienne.

Son regard est d'autant plus froid et menaçant. Je garde ma main au contact de mon fling au cas où mon cher père tenterai encore une fois d'atteindre à ma vie. Il ne m'a jamais, au grand jamais aimé et ma mère n'était qu'un fantôme qui me changeait les couches.

- Ils sont l'avenir du réseau et Aza en sera le patron. Laisse les faire.

James s'énonce et je suis surpris par sa première opposition à son frère. J'ai toujours vu mon oncle suivre Carter. Aujourd'hui il me suis moi. Moi alors que je n'étais rien. J'ai convaincu un mafieux de se plier à mon pouvoir plutôt qu'à celui de son frère. En faisant cela il ne fait pas simplement qu'exprimer un avis. Il humilie Carter Cruz en insinuant que les idées de son fils sont d'un meilleur œil que les siennes.

Je ne peux réprimer le sourire narquois qui étire mes lèvres. Je n'y peux rien j'ai gagné. J'ai battu mon père. Je suis meilleur que lui putain !

J'ignore pourquoi mais je me tourne vers Ronan et son regard est ampli de fierté. Mon visage tire une mine surprise. Je suis agacé par cet homme en qui je n'arrive à rien déceler. Il voudrait m'écraser mais semble satisfait de me voir supprimer Carter.

- J'en suis ! Crie Lilly

Je détourne mes yeux de Ronan pour observer ma cousine qui lève le bras en l'air. Son regard est arrogant lorsqu'elle le pose sur mon père. Elle l'adore, c'est son oncle. Mais la famille passe après l'égocentrisme des Cruz. Je suis fier de voir Belle lever son bras à son tour en me faisant un clin d'œil, pour seule réponse je lève les yeux au ciel. Puis Sevan lève le bras également en poussant vers le haut comme si il voulait le lever toujours plus pour me prouver sa loyauté. Ronan lève son bras mais je ne me risque pas à affronter son regard. Puis James et à l'unanimité, je gagne.

La journée passe rapidement entre les nombreux échanges et analyse de chaque situation possible. Aucune négativité s'est imposée dans mon corps tout au long de la journée. Depuis sept ans je vis pour la haine. Aujourd'hui non.

La nuit est vite tombée. La fatigue a poussé chaque membre à aller se coucher. Cependant Je n'ai pas réussi à m'endormir. Alors je me retrouve sur le toit, allongé. J'observe chaque étoile et je m'apaise.

Je suis surpris lorsque j'entends du bruit derrière moi. Je bascule ma tête en arrière pour apercevoir le corps de Ronan à l'envers traverser la fenêtre pour venir me rejoindre. Une fois à mes côtés je le fusille du regard pour lui montrer à quel point il me fait chier.

Je ne m'attarde pas sur lui, me replongeant dans ma contemplation silencieuse. Lorsque je ne connaîtrai plus la douleur, la peur, le stresse. Je me considérerai en vie. Pour l'instant je survis.

- Mes parents sont morts assassinés, sous mes yeux. Depuis je suis en colère, matin, midi, soir. Et je pensais avoir trouvé en toi une douleur similaire à la mienne, c'est pour ça que je te détestais autant. Mais en vérité rien ne nous lie toi et moi.

Mon souffle se coupe. Ronan parle de lui. De son passé, à moi alors que j'ai joué avec sa vie un nombre incalculable de fois. Il voit en moi quelqu'un d'autre qu'Aza. Il voit en moi quelqu'un que je ne suis pas.

- Je m'en fiche Martinez.

Je vois dans ses yeux que je l'ai blessé. Mais je crains, j'ai peur de la gentilles parce qu'elle est pour moi étrangère. L'humain a peur de l'inconnu. Je ne le fais peut être plus pour blesser, mais pour me protéger. C'est égoïste mais encore une fois, c'est humain.

Il se lève pour repartir se sentant de trop à cet instant. La culpabilité ne m'a pas assailli depuis longtemps mais tout à coup elle refait surface pour m'avertir que je m'acharne sur quelqu'un qui peut être ne me veut rien de malhonnête.

- Merci Ronan.

Il se retourne. Le regard surprit. Je n'utilise pas les bons mots. J'aurais dû m'excuser mais à la place je le remercie. J'ignore ce détail, certainement parce qu'une reconnaissance est moins coûtante qu'une réalisation de la faute. Mais dans tout les cas je me force à lui montrer que non, il n'est pas de trop.

- Continue d'être détestable, les autres fuiront, lâches comme ils sont. Moi je reste.

Il ne fait pas partie des faibles alors je le sais, il va rester. Il me fait là la promesse de continuer à me pourrir la vie comme je m'obstine à le faire pour la sienne. Je ne serai pas seul même si il me l'a promis dans la haine, c'est ainsi et c'est comme ça. C'est Ronan et c'est Aza. Je ris une dernière fois dans cette bulle surréaliste qu'on s'est créé avant de cracher :

- Va brouter Jace.

Il rit à son tour avant de franchir la fenêtre à sens inverse. Je viens à me demander si je n'aurais pas du le pousser du toit. Ce n'est pas très haut et puis il est solide. Je l'aurais simplement blessé.

Fin chapitre 19

Ils commencent à « s'apprivoiser » 🤭

On remercie Ronan pour sa patience 🙋‍♀️