Chapitre 9

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Chapitre 9

Musique : Naughty Girl
Beyoncé
                                                              Aza Cruz 

J'entends tout ce qu'il se dit dans l'oreillette de Ronan mais lui n'entend rien. J'entends son timbre de voix dégoûté lorsqu'il parle à l'autre enfoiré.

Je cherche partout, je retourne les tiroirs en prenant garde à tout remette là où je l'ai trouvé au millimètre près. Je ne trouve absolument rien.

Je finis par m'agacer parce que ça ne mène à rien. Il n'y a rien dans ce putain de bureau. En relevant les yeux pour trouver une quelconque idée, mes prunelles tombent face à face avec l'ordinateur. Je saisis la souris ainsi que le clavier et entre dans l'ordinateur grâce à un virus qu'a transmit James.

Je ne suis même pas surpris de tomber sur un fond d'écran qui n'affiche ni de la famille ni des amis, simplement du noir. J'ouvre les fichiers, tous portent des prénoms et des noms comme s'il s'agissait d'informations sur des personnes.

Mon souffle se coupe lorsqu'un ficher du nom de « Aza Cruz » apparaît. Je ne tremble pas mais une forte envie de meurtre me prend. Pour les Torres je ne suis pas quelqu'un, je suis quelque chose.

Je clique. La nausée me prend quand je vois mon corps ne plus être miens. Quand je le vois être mutilé et utilisé. Je referme rageusement l'onglet. Je tombe directement sur un gros dossier sous le nom de « Club Torres ». Tout prend de plus en plus de sens. Je sors mon téléphone et prends en photo l'adresse du club.

Je remarque immédiatement que le club est tout prêt d'ici. Tout à coup les pièces s'assemblent. Lorsque nous l'avons suivi l'autre soir, le club dans lequel nous sommes entrés. C'est leur trafic. Je suis rebuté, je ne tarde pas à replier bagage et à m'assurer que tout soit dans l'ordre.

Mais alors que je m'approche de la porte des bruits de pas raisonnent dans le couloir. Je me fige et coupe ma respiration lorsqu'ils s'arrêtent devant la porte du bureau. Putain de Ronan qu'est-ce que tu as fout ?

Je sens mon coeur battre contre ma cage thoracique. Pourquoi la personne à l'extérieur du bureau ne bouge plus ? Que se passe-t-il ? L'inconnu se met finalement à bouger et à s'écarter de la porte. Les pas s'éloignent et je peux reprendre mon souffle. Je m'approche de la porte, attentif à chaque bruit. J'ouvre délicatement la porte et passe la tête à travers l'ouverture. La voie est libre, je sors. Je suis soulagé de constater que tout est silencieux.

Je descends les escaliers et arrive dans la grande salle de casino. Je vois ma cousine postée à l'entrée, relâcher l'air de ses poumons lorsqu'elle m'aperçois. Je ne m'attarde pas sur Jace cherchant Ronan. Je parcours la salle des yeux puis je finis par le trouver, Riccardo dos à moi, Ronan est le seul à me voir. Il sert la main au porc et s'en va par la sortie, sans un regard pour Jace. Je décide de sortir à mon tour par la seconde porte.

Je contourne l'immense bâtiment et arrive à l'arrière. J'y trouve Ronan s'allumant une cigarette. Il tourne sa tête vers moi et articule difficilement :

- Je suis déçu, je pensais que tu te ferai prendre.

Je ris jaune sans joie. J'ai envie de lui en flanquer une parce que s'il me dit ça c'est qu'il a vu l'un des vigiles monter. Mais d'un autre côté ça me prouve qu'il ne me voit plus comme un gamin incompétent, il a conscience de l'ennemi que je peux être. J'en ai rien à foutre de ce qu'il pense mais une considération ou un fanatisme en plus ne me rebute pas.

- Pas moi Martinez.

Il rit jaune à son tour avant d'ouvrir son paquet de clope et le tend en ma direction. Je l'assassine du regard en cherchant où est l'arnaque. À son tour il me scanne de la tête aux pieds avant qu'une lueur amusée brille dans ses prunelles. Je pouffe en levant les yeux en l'air. Mais je finis par attraper une clope.

Il s'approche de moi, briqué en main. Avec l'une d'elles il vient faire barrage aux vent et avec l'autre il tente d'allumer ma clope. Mais je ne le laisse pas faire, je fous une claque à sa main et attrape le briquet pour l'allumer moi même. Une fois cela fait je lui rends son briquet sans le regarder.

Je ne sais pas dire ce qu'il se passe à cet instant. L'air est électrique et la tension monte. Rien de dérangeant. Mais nous n'y pouvons rien, ça a toujours été comme ça entre lui et moi, soit on se fou sur la gueule, soit c'est trop calme d'apparence et à l'intérieur c'est la guerre.

- Qu'as-tu trouvé ?

Sa question me fait monter des frissons le long de mon échine, me rappelant ce que j'ai vu. J'aurais pu supprimer tout ce qui me concernait parce que maintenant que je suis au courent, je me soucis du comment ils vont se servir de ça, mais les supprimer aurait été un gros risque s'ils remarquent qu'un dossier a disparu ils auraient su que quelqu'un s'est introduit dans le bureau.

Je ne dis rien et me contente de sortir mon téléphone de la poche. J'ouvre la galerie et clique sur la photo voulu. Je ne perds pas de temps et lui donne le téléphone.

Durant le laps de temps où il analyse l'image son visage passe par la curiosité puis par l'incompréhension. Je souffle d'agacement et lui reprends le téléphone des mains.

- Il est possible que les 80% des frais disparus des Torres aillent dans ce club.

Ronan prend le temps d'analyser mes paroles et des les assimiler. Cette mission est un véritable puzzle mais en plus d'assembler les pièces il faut les chercher.
J'hésite à en dire davantage parce que je sais également qu'il n'entendra rien de ce que je lui dirai si je n'explicite pas, et il en est hors de question. Les yeux sombres de Ronan se fixent aux miens, ils me transpercent et je hais ça, alors je le regarde avec mépris. Il n'a pas l'air d'apprécier puisqu'il me rend mon regard noir.

- Donc les Torres gaspillent plus de la moitié de leur fortune dans le sexe ?

Comment lui dire que oui. Oui mais non à la fois. Il ne s'agit pas que de ça, ils gaspillent la moitié de leurs fortune dans du sexe, mais du sexe qu'ils créer. Voyant que je ne réponds pas, Ronan s'agace avant de cracher :

- Aza parle. Dit moi vraiment ce que tu sais, ce que tu as vu et ce qui te concerne.

La dernière partie de sa phrase me donne la gerbe. Il n'en ait pas question, il ne saura rien, ni lui ni personne. Je lui dirai ce que je pense nécessaire à l'avancée de la mission, ni plus ni moins.

- Ne joue pas les justiciers Martinez, ça ne te va pas.

Sur mes mots je parts sans un regard pour lui. Il commence à s'insérer dans ma carapace sans avoir peur qu'elle ne l'écrase. Il sous estime son poids et moi par la même occasion. Je le hais et il commence à l'oublier.

Fin chapitre 9

Ronan L'homme capable 🫡

Suis moi je te fuisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant