38. Une visite de courtoisie

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Pdv Korzan

   Le soleil est encore haut dans le ciel, ses rayons éclaboussant la ville d'une lumière dorée. Loktagon est étrangement calme pour un après-midi. La plage en contrebas est déserte, et dans les rues, seules quelques passants se déplacent.
Solveig avance d’un pas rapide, jetant des regards furtifs aux ombres qui dansent sous les palmiers, comme si quelque chose nous suivait.

— C'est toujours comme ça, ici ? demande Yaldoh, en brisant le calme ambiant. Cette ville ressemble à une tombe ouverte.

— Vous avez remarqué aussi ? Loktagon est rarement aussi silencieuse. Depuis que les Sydeïls ont commencé à montrer des signes d'agitation, les habitants se méfient, mais là... c'est trop tranquille.

C'est alors que je sens une présence derrière nous.

— On nous suit.

Freus, toujours aux aguets, serre la poignée de son arme sans un mot, prêt à réagir. Je tourne légèrement la tête et aperçois, dans une ruelle adjacente, deux silhouettes. Elles se déplacent avec une fluidité qui n'a rien d'humain.

Avant que je puisse réagir, les créatures bondissent. Leurs mouvements sont rapides, presque imperceptibles, et en un clin d'œil, elles sont sur nous. L’une d’elles, massive et couverte d’une aura noire, se jette sur Freus, tandis que l'autre tente d'attraper Yaldoh.

— Protégez vos arrières, crit Solveig en enflammant ses paumes. Les Sydeïls détestent la chaleur.

Je recule, les yeux rivés sur la scène. Mon esprit tourne à toute vitesse. Pourquoi ces créatures nous ciblent-elles maintenant, ici, en plein jour ? La réponse est évidente : Evanekel sait que nous sommes ici. Elle nous surveille, peut-être même depuis le début. Elle a envoyé ses fantômes pour nous éliminer.

Des jets de flammes éclatent des mains de Solveig, illuminant les environs de lueurs orangées. Les Sydeïls, en effet, reculent face à la chaleur intense, leurs formes ténébreuses se décomposent sous l'effet du feu. L'un d'eux s'avance et, un coup de poing enflammé de Solveig le disperse en volutes de fumée noire.

La lumière éclatante jaillit de ma paume. La chaleur et la lumière se combinent. À mesure que mon sort gagne en intensité, leur aversion devient plus évidente. Ils s'éloignent, leurs formes floues ondulent sous la lumière, et leurs yeux brillent d’une lueur glaciale, semblable à celle d'Evanekel.

Yaldoh, toujours planqué derrière nous, jette des regards désespérés à gauche et à droite. Il tente de ramasser une pierre, puis la laisse tomber, préférant rester dans l'ombre protectrice de Freus et moi.

— Reste derrière moi, Yaldoh, crié-je, essayant de garder les Sydeïls à distance avec mes éclairs de lumière.

— Crois-moi, je n’ai aucune intention de jouer les héros, répond t'il nerveusement.

Pendant ce temps, Freus utilise sa téléportation pour surgir à différents endroits, surprenant les esprits avec des attaques sournoises. Cependant, pour chaque Sydeïl que nous dissipons, deux autres se dédoublent.

— Ils sont trop nombreux ! hurle Yaldoh, désespéré. On va finir encerclés !

— Pas tant que la lumière brille encore, répliqué-je, intensifiant mon sort. Mon pouvoir lumineux forme désormais une barrière radiante autour de nous, repoussant les créatures à chaque pas.

Solveig, quant à lui, avance d’un pas sûr, entouré de flammes dansantes. Le jet de feu qu’il lance réduit un Sydeïl en cendres.

Freus revient vers nous d'une téléportation rapide, essuyant une goutte de sueur de son front.

Sanvisage ~ Le PourfendeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant