Sanvisage ~ Le Pourfendeur

24. Retour au point de départ

PDV Nélya

J'ai fais un mauvais rêve. Un monstre nous attaquait et Korzan était vivant.

Mais presque immédiatement, la réalité s'était imposée. Je savais qu'il était mort. Une confusion intense m'avait submergé. Mon esprit avait lutté entre ce que mes yeux avaient vu et la réalité. L'air avait semblé se figer. Et pendant une fraction de seconde, la joie et la surprise m'avaient envahit avant de s'effondrer.

C'est étrange, mon dos est posé sur une surface moelleuse et non dure comme la roche. J'ouvre les yeux. Un plafond revêtu de rideaux. Je me redresse brusquement et regrette aussitôt. Ma tête se met à tourner, des tâches blanches viennent perturber ma vision et une envie de vomir m'aggripe la gorge.

Un sceau apparaît sous mes yeux, je ne perds pas plus de temps et vomis à l'intérieur. En essayant de le tenir pour éviter de tous renverser, je remarque que mes mains sont menottées.

Je suis dans ma chambre. À Antyk. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi suis-je attachée ? Mon regard parcourt ma chambre. Ma mère est là, à ma droite, ses yeux plein de déception et de colère figés sur moi.

- Mam... commencé-je péniblement.

Un goût de fer passe dans ma bouche.

- Jeune fille. Tu n'as pas idée à quel point nous sommes déçue par ton comportement égoïste et irréfléchi.

Mes mains tremblent, les chaînes tintent. Le mauvais rêve semble continuer mais, s'en est pas un. L'angoisse et la peur me compressent le cœur.

Je m'adosse contre mes coussins. Mes oreilles n'écoutent pas le sermont de ma mère, elles bourdonnent. J'avais forcé dans mes réserves pour éviter la mort, j'avais réussi à éviter la tentacule géante en me téléportant juste à temps, quelques mètres plus loin. Mais, j'aurais pu mourir en l'ayant utilisé. La magie a des répercussions sur le corps, et lorsqu'un mage n'a plus d'énergie, il peut en mourir s'il continue à en user.

Le Mearystol ! Non. Pourquoi sommes-nous revenu à Antyk ? Nous ne l'avons pas encore trouvé !

Les pensées tourbillonnent dans ma tête : Pourquoi n'ai-je pas réussi ? Qu'est-ce que j'ai fait de travers ? La culpabilité et le doute s'installent, rendant chaque moment introspectif douloureux. Les rêves que j'ai construits patiemment s'effondrent. Je ne pourrais pas échapper à mon rôle de reine. Je vais perdre mes pouvoirs et rester enfermée dans le palais toute ma vie. Je ne pourrais jamais parcourir le monde, ni rejoindre le clan. Je vais devoir me marier, avoir un enfant qui héritera du sort de la couronne après moi.

J'ai l'impression de n'avoir plus rien vers quoi me tourner.

- Estime toi heureuse que notre reine ne t'apporte aucun préjudice. Elle t'as laissé un délais pour profiter de ton ancienne vie, avant de commencer la nouvelle. Malheureusement, comme ta fuite a duré un certains temps, j'ai peur que ce délais soit bientôt écoulé.

Ma mère parle de cette situation avec un tel détachement que ça me rend folle.

- Tu te fiches de ce que je ressens, soufflé-je. N'as-tu aucune once de bienveillance ? Non. Ne parlons pas de ce côté maternelle que tu n'as jamais eu, mais plutôt, de tes mensonges. Tu m'as caché dans ce manoir. Tu m'as enseigné les lois, les coutumes de la Haute et tous la ribambelle, sans me dire à quoi cela allait servir. Comment ai-je pu être aussi idiote ? Je n'arrive pas à m'en vouloir, car, comment aurais-je pu deviner, ce qu'il se tramait derrière toutes ses leçons ? C'était impossible que je m'aperçoive de tous se subterfuge puisque j'ai le nez dedans depuis toujours. Naïve que je suis ; j'ai cru que cette formation différente qui m'était réservé, contrairement à celle de Freus, allait servir au clan. Finalement, j'ai eu tord. Tous ça, c'est pour la couronne. Tous ça, c'est de ta faute ! m'esclamé-je. Si ce foutu codex t'avait choisi à la place de cette conne infertile, je n'en serais pas là !