2. Rencontre

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PDV Nélya

Je tire ma valise jusque sur le lit. Son poids a doublé puisque je l'avais fait tomber dans l'eau. Elle n'a toujours pas séché. Logique si je ne sors pas les affaires pour les sécher ! Dans ce pays, il ne fait pas assez chaud pour quelle sèche sans tout déblayer !
À l'intérieur, dans une doublure, j'avais pris une tenue adéquate pour ce genre d'occasion. Un pantalon en tissu noir aussi épais que du cuir. Et une veste fabriquée avec la même matière, foncée et légère. Tous les Sanvisage ont une tenue de ce type. Elles permettent d'être libres dans nos mouvements. Efficace durant les combats et les cambriolages. Le frottement du tissu ne fait aucun son et il est souple. Je l'ai volé à ma mère. Elle en a des tonnes. Personne n'a remarqué sa disparition !

Une fois habillé, je me téléporte dans la chambre de Trane, mon père. La mallette est posée sous le lit. Il fait nuit noire. La lune éclaire la pièce.

Alors que j'écarte les anses pour l'ouvrir. La malette reste bloquée. Je jette un œil, aucun verrou. Ni patte de fermeture. Ni de fermeture à glissière.  Est-ce qu'il y aurait un moyen secret pour la débloquer ? Elle est fermée par magie, compris-je. Je la regarde de gauche à droite, en-dessous et sur les côtés. Du cuir et encore du cuir. Je secoue la malle avec rage. Rien y fait. Mon oreille posée sur la matière, j'écoute l'objet comme s'il me soufflerait la solution.

Nom d'un Belvir, Nélya ! Réfléchi bon sang !

Bon. D'après Freus et ses histoires, il y a plusieurs systèmes. Des codes formulés à partir d'incantation, des mécanismes à levier ou à casse-tête, des verrous à clefs, des animaux de gardes, ou la magie du sang. Je fais le tris de ses possibilités et je trouve.

Je me coupe le doigt et déverse quelques gouttes de mon sang sur la mallette. Aussitôt, un verrou se forme dans le cuir devenu mou et aspire mon sang. Elle s'ouvre. Tout un tas de matériel nécessaire pour les effractions sont présents. Protégés par une mousse violette, il y a le blason de notre clan : un masque noir aux ornures serpentines qui croisent au centre un soleil doré.

Je prends une dague, un masque et une boîte contenant du Repullium. Il s'agit d'un caillou spécial qui permet de rejeter la magie où même de l'aspirer. Certains types de Repullium se nourrissent de l'énergie magique. C'est pourquoi, nous fabriquons des prisons à partir de ce matériau. Celui que contient cette boîte, est plutôt du genre à repousser. Donc, il explose en contact de la magie. Cest comme un aimant, en plus puissant et avec une énergie magique. Ça permet d'ouvrir pas mal de portes ou de coffres. Bref, grâce à cette merveille, tout ce qui ne s'ouvre pas, finit par s'ouvrir.

Notre ville, Antyk, détient des mines de Repullium. Nous en sommes les principaux fournisseurs.

Je jette un œil au dossier présent. Il y a les informations que Freus et Trane ont récoltées durant leur repérage. Ils ont reconstitué un plan du château. Je retiens rapidement le chemin et un autre au cas où il serait impraticable.

Mon père m'a dit de le rejoindre à l'entrepôt. Il se situe au milieu de la capitale. Nous y sommes déjà rendus pour déposer une cargaison, me rappelé-je. Une feuille indique les tours de garde. Toutes les heures, les soldats sont par deux et passent d'un point à l'autre. Ils se croisent lors de leurs rondes. Donc, ça me laisse le temps de passer sans me faire attraper.

J'espère que je n'ai rien oublié.

À nouveau, je me téléporte dans le couloir. Pour me déplacer, je dois connaître le lieu en question. Donc, je vais devoir me déplacer à pied afin de trouver les cachots. Ils se situent dans les souterrains, non loin des latrines.

Sur la route, je me dissimule derrière des piliers lorsque des gardes viennent dans ma direction. J'attends qu'ils s'éloignent et continue d'avancer. Je reste la plus silencieuse possible.

Sanvisage ~ Le PourfendeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant