Chapitre 6

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Maintenant que toutes les devis sont rédigés, les plans peaufinés, et le coût de la main d'œuvre calculé, il ne me reste plus qu'à rédiger les courriers pour les envoyer aux investisseurs d'Atlante et de Novalis. Je me mets une pression infernale sur les épaules pour que tout soit parfait. Je tenterai également ceux d'Altmos, sachant qu'ils n'accepteront probablement pas, étant plus intéressés par les projets navales. Pendant une semaine entière, je rédige pour chacun des investisseurs, une lettre personnalisée, renseignant en référence des exemples de projets qu'ils ont financé par le passé, tentant de leur prouver que je leur porte de l'intérêt et que je sais parfaitement à qui je m'adresse. C'est le cas pour la plupart, pour d'autres, je suis étonnée, voire surprise, en apprenant leur implications dans des projets. Ces recherches sont enrichissantes. Ainsi j'apprends que Mikaela Bong de Novalis a financé la radiographie à propulsion, que Krang Markos a participé à la création de la serre d'Atlante, et tout un tas d'autres choses. Oui, je n'ai jamais aimé les rédactions mais fort est de constaté, avec surprise que prend du plaisir à écrire ces courriers. Jim me soutient à sa façon, en me ramenant du café, Rose m'assiste et prends les lettres que je fini, ferme les enveloppes et les envoie au fur et à mesure. Ma main commence à être douloureuse, mais je me dois de terminer le plus rapidement possible.

— Helena ? Mon père m'appelle depuis la cuisine. Je ne réponds pas, plongée dans mes écrits.

— Helena ?! Insiste-t-il, tu peux venir ?

Je n'ai aucunement envie de me déplacer, ma tâche est assez compliqué comme ça. Mais en soufflant, que je lâche mon crayon sur son bureau, excédée.

— Quoi ?! Je me lève en soupirant, tempêtant que je déteste être dérangée. J'ouvre la porte à la volée, mes cheveux volant dans tous les sens. J'allais scander auprès de mon père que je l'ai prévenue de ne pas m'importuner, mais voir Lewis dans ma cuisine me coupe la chique.

— Si je dérange, je repasserai, dit-il avec un sourire poli.

— Excuse-là Lewis, son altesse n'aime pas être dérangée en ce moment.

Je fusille mon père du regard, puis me radoucie quand celui-ci me tend un énième café, précieux nectar.

— Je ne vais pas rester longtemps Jim, juste le temps de donner ceci à notre jeune demoiselle. Lewis sort un papier roulé sur lui-même, entouré du sceau officiel d'Aridara, un cactus à trois branche au sommet d'une petite dune, éclairé par des rayons de soleil lointain et deux petites étoiles positionné au-dessus du cactus, le tout entouré de la citation : « Arena est terra fertilis cras » Le sable est la terre fertile de demain. Le latin est de loin l'une des rares choses qui persiste de l'ancien monde.

Le permis de construire, il était enfin arrivé. L'excitation m'emporte, et je l'arrache presque des mains du maire, et décolle doucement petit morceau de cire cacheté. Je replace mon épaisse tignasse dans mon dos et déroule le papier.

Par cet acte écrit, la région d'Aridara autorise la construction de :

Pompe à eau filtrante

Dans la ville/le hameau de : Canyon, Aridara

Aux coordonnées suivantes : 5B-7Yx

Bâtisseur(euse) agrémenté(e) : Helena Commonwood

Demande déposée par : Lewis Grant, Maire de Canyon

Décidé et acté par la présente.

Julius Virvelong, Député

Kingsley Moriarty, Président Régional

Je relis le papier plusieurs fois. J'ai enfin la permission de construire. Je vais maintenant devoir obtenir l'appui d'un investisseur. Ça devient affreusement concret. Je me contente d'un simple signe de tête en guise de remerciement, et retourne immédiatement dans ma chambre, sous le regard médusé de mon père.

Les Forgeurs de Monde: T1 L'Eau et le FerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant