Chapitre 9

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Dans les profondeurs, le groupe s'arrête dans un endroit désert, à l'exception de quelques algues et serpents aquatiques qui semblent tourner autour d'eux, comme s'ils cherchaient quelque chose. Rokia se sent très mal à l'aise, tandis que les autres essaient de garder leur calme. Soudain, leurs peaux commencent à scintiller, puis les serpents disparaissent. Intriguée, Rokia se tourne vers Cincotti, qui semble avoir la réponse.

« Mais... pourquoi ont-ils disparu ? »

« Ce sont des serpents éphémères. Lorsqu'ils entrent en contact avec des personnes, ils meurent. »

Cette révélation surprend Rokia, lui provoquant un pincement au cœur. Des bulles commencent à se former autour d'eux, et soudain, l'apparition du dortoir se fait sentir. Du sol émerge un espace où tous les jeunes peuvent se coucher confortablement. Il n'y avait rien devant eux auparavant, et en quelques secondes, un habitat de trois étages se matérialise.

« D'ailleurs, je ne t'ai pas encore dit, mais ici, on est à Doussou-Centre-ville. Bienvenue ! »

À Doussou, tout est incroyablement photogénique. Une tour en forme de losange ornée d'opales se dresse devant eux. Des jeunes sont déjà en train de dormir, émerveillés par la beauté des bâtiments, et commencent à explorer ce lieu mystérieux.

« Comment un dortoir peut-il être aussi magnifique ? Il y a trois losanges argentés et dorés, et les coraux envahissent les murs. C'est tellement ravissant ! »

Ryujin joue le rôle de guide pour Rokia, qui est fascinée par cette magie.

« Il faut que tu poses ta main ici, vas-y ! Ils ne te feront pas de mal ! »

Rokia hésite, voyant une boîte tenue par des requins à deux têtes. Ces créatures orange aux yeux rouges et aux dents acérées lui font peur. Elle retient son souffle pour ne pas montrer son appréhension. Elle sent quelque chose de gluant et se demande où elle a posé sa main. En essayant de la retirer, elle réalise que la machine ne lâche pas prise.

« Ne bougez pas, c'est pour vérifier si vous êtes purs. »

Des bulles commencent à apparaître tout autour d'eux, puis sont englouties par les mouvements de la machine, laissant une sensation de légèreté avant de disparaître.

Finalement, la machine relâche sa main, mais elle est maintenant couverte de morve. Rokia se sent écœurée, au bord de vomir. Elle se demande s'il n'y avait pas un autre moyen de vérifier sa « pureté ».

Malgré cette sensation désagréable, une bonne odeur flotte dans l'air, l'attirant vers son dortoir, encore émerveillée.

Ils se retrouvent alors face à une deuxième porte géante. Le sol change de couleur, passant du blanc au noir à chaque pas, et reflète l'énergie de chaque élève. Le plafond change de motif toutes les trente secondes. La salle d'accueil est remplie d'opales multicolores, servant aussi de lampes. Ici, la notion du temps semble absente.

Les jeunes sont joyeux, courant dans tous les sens. Dans ce dortoir, des poissons argentés de trois mètres de long se frayent un chemin. Un coin lecture est également présent, avec des livres qui se mettent automatiquement à jour avec les événements de la ville.

Depuis leur arrivée à Doussou, tout surprend Rokia. Elle se sent comme dans un conte magique, mais aussi effrayant, confrontée à des choses qu'elle n'a jamais vues auparavant.

« Bon, la porte s'est ouverte, vous pouvez aller vers vos dortoirs ! »

Ils retrouvent les serpents arc-en-ciel de tout à l'heure, qui se promènent comme si de rien n'était. Rokia se demande s'il s'agit des mêmes serpents ; peut-être ont-ils ressuscité.

Cincotti, observant les deux adolescents, ne se trouve pas là par hasard. Ce qu'ils ignorent, c'est qu'il a orchestré leur arrivée dans les abysses. Il s'apprête à leur donner un objet curieux et les appelle.

« Attendez, ne bougez pas ! Je dois vous donner ceci. »

Il prend deux boîtes, qui semblent très fragiles à première vue. En les ouvrant délicatement, leurs yeux s'illuminent à la vue de la beauté des objets. Rokia a du mal à décrire ce qu'elle voit : un petit cercle en métal à prendre en main.

« J'ai oublié de vous le donner hier. Ce que je vous donne est un moyen de vous préserver, de vous protéger, et surtout de vous entraîner. C'est fragile, donc faites attention. »

Lorsque les adolescents prennent les objets, des lumières s'activent : violette pour Ryujin et verte pour Rokia. Ce qui les distingue, ce n'est pas seulement la couleur, mais aussi ce qu'il y a à l'intérieur.

Pendant ce temps, Rokia explore les profondeurs des océans, tandis que ses parents décident de retourner au lac de la ville, ne sachant pas quoi faire. L'endroit est entouré de rubans de signalisation de la police, qui continue son enquête pour éviter que d'autres personnes ne soient aspirées, par précaution. Il a fallu la disparition de Rokia pour que le danger soit pris au sérieux, malgré les cas de Ryujin et Cincotti.

Mariam, la mère, se demande si elle va reprendre son travail de médecin. Trop dévastée par la disparition de sa fille, elle est en état de choc et envahie par ses pensées. Pour elle, il semble qu'ils ne retrouveront jamais leurs enfants.

« Tu penses que Rokia est partie à la recherche du château des abysses ? »

Thierno, l'un des frères, lance cette idée à son frère jumeau.

« Pourquoi serait-elle partie sans nous prévenir ? C'est très dangereux, mais je connais ma sœur ; elle est encore vivante. »

Dans les abysses, Rokia continue d'explorer le dortoir des jeunes.

« Trêve de rêvasserie. Avançons, les amis ! »

Les escaliers sont immenses, ornés de touches d'or. Les algues, sculptées en forme de marches, semblent solides malgré le passage des personnes. L'escalier menant à leur chambre est particulier. En marchant dessus, ils ont l'impression que leurs pieds flottent dans le vide. Les algues, légères et humides, rendent la marche délicate. Rokia avance avec prudence, même si Cincotti et Ryujin n'arrêtent pas de la rassurer sur la solidité des marches.

Opales des AbyssesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant