— Toi aussi, tu as une opale spéciale comme Rokia ? Trop stylé ! J'adore tes yeux en amande ! s'exclame Anjali avec enthousiasme, un sourire admiratif illuminant son visage.
— Oui, je l'ai eue par hasard, et merci pour le compliment ! répond Ryujin, un peu gêné, tout en passant une main distraite dans ses cheveux.
Ce dernier est ébloui par la beauté naturelle d'Anjali ; malgré son état pitoyable, sa fatigue visible, elle dégage un charme singulier. Son large sourire illumine son visage fatigué, et elle tente de dissimuler sa lassitude en gardant ses yeux vifs et pétillants.
Alors que Ryujin et Anjali échangent des regards complices, Rokia ressent soudain un souffle étrange, une sensation glaciale qui la traverse. Elle aperçoit une ombre noire furtive qui se déplace à travers la salle de déjeuner, avant de disparaître mystérieusement, sans laisser la moindre trace.
Cincotti, qui n'est jamais loin, le remarque également. Il scrute la pièce, ses yeux vifs parcourant chaque recoin avec une attention intense, puis il se ressaisit et tente de remettre de l'ordre dans la salle pour masquer son inquiétude. Instinctivement, Rokia serre plus fortement l'objet que Cincotti lui a donné, sentant une étrange chaleur émaner de l'artefact.
En pleine discussion, les jeunes sont soudain interrompus par des bruits sourds et menaçants provenant de la porte d'entrée. Des individus, à l'allure peu rassurante, semblent décidés à forcer l'entrée. Les responsables, alarmés, entrebâillent la porte pour leur parler, mais la tension est palpable.
— Écoutez, je ne sais pas ce que vous cherchez, mais il n'y a rien ici pour vous ! rétorque l'un des responsables d'un ton ferme, tentant de dissuader les intrus.
Le ton monte rapidement. L'un des collègues de Cincotti, visiblement inquiet, fait discrètement signe aux jeunes de se cacher. Paniqués, ils échangent des regards inquiets et se dispersent précipitamment, se faufilant dans tous les recoins de la salle pour se faire aussi petits que possible.
Ryujin et Rokia, cachés sous une table, échangent des regards d'incompréhension. Ils ignorent qui sont ces individus, ni pourquoi ils s'acharnent ainsi pour entrer. Leur visibilité est limitée, mais la tension grandissante dans la pièce est presque palpable.
Les intrus, cependant, n'ont aucune intention de se retirer. Cincotti intervient finalement, ses traits tendus, et les gardes finissent par le reconnaître, une expression de surprise se dessinant sur leurs visages.
— Tiens, tiens ! Qui voilà ? Alors, tu es devenu le responsable du centre maintenant ? raille l'un des intrus, une lueur moqueuse dans les yeux.
— Partez d'ici, s'il vous plaît ! réplique Cincotti, de plus en plus mal à l'aise, son regard trahissant une vieille rancœur.
Cincotti les connaît bien, trop bien même. Ils étaient autrefois ses collègues lorsqu'il servait comme garde de la reine du royaume des abysses, avant que leur loyauté ne se tourne vers d'autres intérêts.
— Je suis sûre que c'est toi qui as volé la méduse, la pieuvre, et les deux opales de notre impératrice ! accuse l'un des gardes d'une voix menaçante, ses yeux plissés d'hostilité.
Les jeunes, terrés sous les tables, échangent des regards inquiets. Ils savent que les gardes de la dictatrice sont redoutables, bien plus violents et sans pitié que les policiers de la ville abyssale.
Pendant ce temps, Rokia, encore inconsciente de la gravité de la situation, tente d'observer les intrus avec plus de précision, attirée par leurs mouvements et leur apparence intimidante.
— Regarde bien, ils n'ont pas vraiment de visage, murmure Ryujin à voix basse, son regard fixé sur l'un des gardes.
— Si, ils en ont un, mais ils portent des masques collés à leur peau, répond Rokia, plissant les yeux pour mieux distinguer les lignes sombres et effrayantes qui couvrent leurs visages, comme des cicatrices inquiétantes.
La situation dégénère soudainement. Un des gardes, sans prévenir, frappe Cincotti avec violence, le projetant en arrière. Il est clair qu'ils sont venus pour récupérer ce qu'ils estiment être leur dû, et ils n'ont aucune intention de négocier.
— Tu as vu, Rokia ? Ils nous recherchent ! chuchote Ryujin, une panique mal dissimulée dans la voix.
— Tais-toi, Ryujin ! Si on fait trop de bruit, ils vont nous repérer ! réplique Rokia, tentant de contrôler sa propre peur.
Un des gardes, à la rapidité déconcertante, commence à fouiller la salle. C'est alors que Cincotti, blessé mais déterminé, utilise l'objet qu'il avait confié aux adolescents : le lori. Le cercle de métal s'illumine d'une lueur intense, diffusant une énergie protectrice.
Rokia, reconnaissant le nom de l'objet entendu pendant le combat, commence à comprendre enfin la vraie signification de cet artefact mystérieux.
Le combat qui s'ensuit est sans pitié. Toute la salle est en ébullition, chaque souffle retenu, chaque mouvement contrôlé. Les opales, lancées comme des projectiles, volent dans tous les sens ; l'une d'elles frôle la peau de Rokia, et elle réalise que ces gemmes permettent de recharger le lori. Mais à mesure que les opales s'épuisent, Cincotti perd en puissance, luttant désespérément contre trois adversaires.
Les jeunes, terrifiés, suivent la scène avec horreur, certains retenant leur souffle pour ne pas crier de peur d'attirer l'attention.
Cincotti, dans un dernier sursaut de courage, parvient tout de même à arracher un morceau de peau d'un des gardes, qui hurle de douleur. Mais ses acolytes, impitoyables, se précipitent sur Cincotti, l'attrapent violemment et le font chuter au sol. Le garde blessé, fou de rage, pose ses mains griffues et menaçantes sur le visage de Cincotti, prêt à en finir.
— On doit faire quelque chose, sinon il va se faire tuer ! murmure Rokia, les mains tremblantes.
Le désastre est imminent. Paralysés par la peur, personne n'ose bouger. Mais en un échange de regards déterminés, Rokia et Ryujin se comprennent : ils ne peuvent pas rester sans agir, même si cela les met en danger.
Les deux adolescents prennent alors en main leurs loris, sentant une vague de puissance déferler en eux. Les opales qu'ils portent autour du cou s'illuminent, et une énergie inédite les enveloppe. Leurs tâches apparaissent à nouveau, prêtes à être accomplies.
Ils passent à l'attaque ensemble, se synchronisant sans un mot. Des couleurs éclatantes jaillissent de leurs objets magiques : une électrode verte étincelante pour Rokia et des jets d'encre violette pour Ryujin.
— Qu'est-ce qui se passe ? s'écrie l'un des gardes, stupéfait et déstabilisé.
En un éclair, les adolescents projettent leurs ennemis à travers la fenêtre. Mais les intrus, coriaces, ne sont pas encore vaincus et reviennent à la charge, déterminés.
Les jeunes et les responsables, émerveillés, assistent à cette démonstration de puissance et de coordination inespérée entre Rokia et Ryujin.
— Vous êtes enfin là ! grogne l'un des gardes. Vous n'auriez jamais dû vous montrer !
L'un des gardes, resté en retrait, attaque Rokia par surprise. Elle ressent une douleur fulgurante lorsque les griffes acérées de l'assaillant lacèrent sa peau, l'affaiblissant instantanément.
Rokia sent son énergie l'abandonner. Ryujin, debout et défiant, tente de repousser les gardes en plaçant stratégiquement des opales dangereuses dans la pièce, mais il finit lui aussi par être atteint, frappé par un garde embusqué dans l'ombre.
Ils sont tous les deux à terre, essoufflés et vulnérables, comme Cincotti un peu plus tôt. Les gardes se tiennent au-dessus d'eux, impitoyables, prêts à porter le coup de grâce.
— Vous êtes des amateurs, incapables de vous défendre, déclare l'un des gardes avec mépris. Maintenant, rendez-nous les opales que vous avez volées, ou bien on vous tue tous les deux !
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Opales des Abysses
FantasyRokia, une jeune fille curieuse, assiste à la foire annuelle des jeux de son quartier. Alors qu'elle participe à différents jeux, elle finit par remporter un prix inattendu : une méduse dorée, un animal aquatique étincelant et mystérieux, enfermé da...