Chapitre 12

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« Toi aussi, tu as une opale spéciale comme Rokia ? Trop stylé ! J'adore tes yeux en amande ! »

« Oui, je l'ai eue par hasard, et merci pour le compliment ! »

Ryujin est ébloui par la beauté d'Anjali, malgré son état pitoyable. Son large sourire illumine son visage, bien qu'elle tente de dissimuler sa fatigue.

Alors que Ryujin et Anjali échangent des regards, Rokia ressent soudain un souffle étrange et aperçoit une ombre noire qui se déplace à travers la salle de déjeuner, avant de disparaître sans laisser de trace.

Cincotti le remarque également. Il scrute la pièce de toutes parts, puis se ressaisit rapidement et remet de l'ordre dans la salle. Instinctivement, Rokia serre fortement l'objet que Cincotti lui a donné.

En pleine discussion, les jeunes entendent des bruits sourds venant de la porte d'entrée. Des individus semblent vouloir entrer. Les responsables entrebâillent la porte pour parler à ces personnes qui paraissent peu recommandables.

« Écoutez, je ne sais pas ce que vous cherchez, mais il n'y a rien ici pour vous. »

Le ton monte rapidement. L'un des collègues de Cincotti fait discrètement signe aux jeunes de se cacher. Paniqués, ils se dispersent dans tous les recoins de la salle.

Ryujin et Rokia ne comprennent pas qui sont ces individus, ni pourquoi ils insistent pour entrer. Leur visibilité est limitée, mais la tension monte.

Les intrus ne veulent rien entendre. Cincotti intervient finalement, et ses gardes finissent par reconnaître l'ancien soldat.

« Tiens, tiens ! Qui voilà ? Alors, tu es devenu le responsable du centre maintenant ? » raille l'un des intrus.

« Partez d'ici, s'il vous plaît ! » réplique Cincotti, de plus en plus mal à l'aise.

Cincotti les connaît bien. Il a travaillé avec eux dans le passé, en tant qu'ancien garde de la reine du royaume des abysses.

« Je suis sûre que c'est toi qui as volé la méduse, la pieuvre, et les deux opales de notre impératrice ! »

Les jeunes, cachés sous les tables, savent que les gardes de la dictatrice sont redoutables, bien plus violents que les policiers de la ville abyssale.

Pendant ce temps, Rokia, loin de mesurer la gravité de la situation, tente d'observer plus en détail ces hommes terrifiants.

« Regarde bien, ils n'ont pas vraiment de visage, » murmure Ryujin.

« Si, ils en ont un, mais ils portent des masques collés à leur peau, » répond Rokia. Elle observe attentivement et remarque leurs visages masqués en noir et blanc, traversés de lignes horizontales effrayantes.

La situation dégénère soudainement : l'un des gardes frappe Cincotti avec violence. Ils sont là pour récupérer ce qu'ils considèrent comme leur dû.

« Tu as vu, Rokia ? Ils nous recherchent ! » chuchote Ryujin.

« Tais-toi, Ryujin ! Si on fait trop de bruit, ils vont nous repérer ! »

Un des gardes, d'une rapidité anormale, commence à fouiller la salle. C'est alors que Cincotti utilise l'objet qu'il avait remis aux adolescents, le lori. Le cercle de métal s'illumine.

Rokia, ayant entendu le nom de l'objet pendant le combat, comprend enfin la signification de cet artefact mystérieux.

Le combat qui s'ensuit est sans pitié. Toute la salle est en ébullition, chacun retient son souffle. Les opales volent dans tous les sens, et l'une d'elles frôle la peau de Rokia. Elle commence à comprendre que ces gemmes permettent de recharger le lori. Mais au fur et à mesure que les opales s'échappent, Cincotti perd en puissance. Il est maintenant en difficulté, tentant de se défendre contre trois adversaires.

Les jeunes, terrifiés, observent la scène avec horreur. Certains retiennent leur souffle pour ne pas crier.

Cincotti parvient tout de même à arracher un morceau de peau à l'un des gardes, qui hurle de douleur. Mais ses acolytes se précipitent derrière Cincotti, l'attrapent par-derrière et le font tomber au sol. Le garde blessé, assoiffé de vengeance, place ses mains pointues, menaçantes, sur le visage de Cincotti.

« On doit faire quelque chose, sinon il va se faire tuer, » murmure Rokia, inquiète.

Le désastre est imminent. Paralysés par la peur, personne n'ose agir. Mais en un regard, Rokia et Ryujin se comprennent : ils ne peuvent pas rester là sans rien faire.

Les deux adolescents prennent en main leurs loris. Soudain, une vague de puissance déferle en eux. Les opales accrochées à leurs gorges s'illuminent, et une force inégalable s'éveille. Leurs tâches réapparaissent, prêtes à être accomplies.

Ils passent à l'attaque ensemble. Les couleurs jaillissent de leurs objets magiques : une électrode verte pour Rokia et des jets d'encre violette pour Ryujin.

« Qu'est-ce qui se passe ? » s'écrie l'un des gardes, surpris.

En un éclair, les adolescents projettent leurs ennemis à travers la fenêtre. Mais les intrus ne sont pas encore vaincus et reviennent à la charge.

Les jeunes et les responsables sont éblouis par la puissance et la coordination entre Rokia et Ryujin.

« Vous êtes enfin là ! » grogne l'un des gardes. « Vous n'auriez jamais dû vous montrer ! »

L'un des gardes, resté à l'écart, attaque Rokia sur le côté. Elle ressent une douleur intense alors que ses griffes lacèrent sa peau.

Rokia sent son énergie s'évanouir. Ryujin, debout face aux gardes, tente de les repousser en plaçant des opales dangereuses autour de la pièce. Mais il finit lui aussi par être blessé, touché par un garde caché dans l'ombre.

Ils sont tous les deux à terre, comme Cincotti un peu plus tôt. Les gardes se tiennent au-dessus d'eux, impitoyables.

« Vous êtes des amateurs, incapables de vous défendre. Maintenant, rendez-nous les opales que vous avez volées, ou bien on vous tue tous les deux. »

Opales des AbyssesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant