Nous nous dirigeons dans un long couloir, puis nous entrons dans une chambre. Je me tourne vers Marco et lui dis :
- Pouvez-vous m'apporter une bassine d'eau chaude ?
- Bien sûr.
Je m'approche de Noria qui me prend dans ses bras. Je lui dis :
- Comment tu te sens ?
- Je suis contente de te voir.
- Moi aussi, Nono.
Je touche son ventre et je sens les contractions. Je retire mon sac. Marco revient avec la bassine, et je ferme la porte derrière lui. Noria se lève et pleure dans mes bras. Je lui dis :
- Nono, dis-moi qu'est-ce qui ne va pas ?
- Louloue, on n'a pas le temps... fiou... Pardonne-moi.
Je la vois se retenir, je l'aide à s'asseoir et à lui retirer son short. Je regarde où nous en sommes.
Je lui dis, d'une voix tremblante :
- Le travail va bientôt commencer.
Mes yeux se posent sur sa cuisse, marquée par de nombreux hématomes, et je la vois sangloter. Je lui demande, le cœur lourd :
- Noria, comment te fais-tu ça ?
- Ça n'a pas d'importance...
Elle souffle, et je lui fais signe de pousser. Elle pousse, elle crie. Je lui tiens la main, et elle continue à pousser. Je lui dis, avec une lueur d'espoir :
- Ça y est ! Je vois la tête, encore un effort.
Le bébé sort, c'est une fille, mais elle ne respire plus. Je tente de la réanimer, mais rien. Noria continue à pousser, et je me retourne, allumant ma lampe de torche. Je vois un autre bébé.
Je coupe le cordon ombilical et m'approche pour que Noria voie son fils, mais elle me repousse, désespérée. Elle me dit, d'une voix brisée :
- Prends ça et va-t-en.
- Nono... C'est un garçon, ton fils. La chair de ton sang.
- Je t'en prie, prends mon fils et pars avant qu'il arrive !
Je prends l'enveloppe qu'elle me donne, elle l'embrasse et me dit, les larmes aux yeux :
- Prends soin de Vivi !
- Je te le promets...
- Rentre dans cette armoire, il y a un passage qui t'emmènera à l'extérieur de cet entrepôt. Ne te retourne pas, je t'aime Melling et pardonne-moi pour tout ça.
- Je ne peux pas partir sans toi, Nono ?
- Je sais, ma Louloue, mais il le faut...
La tristesse m'envahit alors que je réalise l'ampleur de ce moment, un adieu déchirant, une promesse faite dans la douleur.
Je dépose l'enveloppe dans mon sac et je mets le bébé dans la couverture. Il pleure, et je me précipite dans l'armoire, berçant le petit dans mes bras. Je ne peux pas partir sans elle.
Au moment où je m'apprête à retourner dans la chambre, Jovinak fait son entrée. Il sort son arme et dit :
- Alors ?
- C'est une fille, elle est morte. Maintenant, laisse-moi partir.
- Jamais, où est ton amie ?
- Marco l'a accompagnée...
- Bien. Je n'ai plus besoin de toi.
Il sort son pistolet, et je me retiens de crier, la peur me paralyse. Noria éclate de rire, et il lui demande, furieux :
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Le choix d'une princesse
RomanceNoria est une jeune princesse de Samrong, pleine de rêves et d'espoir. Elle tisse une amitié indéfectible avec Melling Samora, sa meilleure amie, sur qui elle peut toujours compter dans les moments difficiles. Ensemble, elles partagent des secrets...