Haitanis' sis

Chapitre 21

Le lendemain

Ce matin là, Rian s'habilla de manière simple. Jean large taille basse d'un bleu gris délavé, top court noir, dos nus. Et pour une fois elle s'était fait un chignon d'où quelque mèche bleutées s'échappait. C'était un simple détail, mais un détail important. Elle arrêtait les tresses. Elle attrapa ses clés, une paire d'escarpins vernis, sa veste en cuir et un petit sac à main assorti, puis sortit de son appartement, auparavant partagé avec ses frères.

Lorsqu'elle fut dehors, elle huma l'air un instant et soupira. Le soleil brillait, illuminant et réchauffant doucement ce matin de février. Elle grogna :

- Quelle journée de merde en perspective.

Sur ces mots, elle enfourcha sa moto et partit en direction de la prison de Shinjuku.

Elle arriva, une bonne trentaine de minutes de plus tard, le soleil était parti et des nuages gris pointait à l'horizon. Elle entra et s'adressa directement à la femme de l'accueil.

- Bonjour, je viens voir Ran et Rindo Haitani.
- Bien. Nota la femme. Et vous êtes ? Il me faut votre pièce d'identité.
- Bien sûr. Fit Rian en fouillant dans son sac. Je suis une cousine. Ma mère m'a demandé de passé les voir. Je m'appelle Aika Jabami.

Rian posa sa fausse carte sur le comptoir. La femme l'examina quelques seconde puis hocha la tête.

- Je vois. Tout est correct. Vous pouvez y aller, la porte à droite au bout du couloir bleu. Quelqu'un vous conduira à eux d'ici quelques instants.
- Merci.

Rian s'inclina poliment et partit en direction du couloir indiqué par la femme. On la pria d'attendre quelques temps.

Puis finalement un gardien la fit entrer dans une pièce éclairée par une simple lampe au plafond et seulement remplie par une table et trois chaises.

Ses frères étaient déjà assis, le regard sur leurs poignets entravés par des menottes en plastique orange.

Rian s'avança dans la pièce et s'assit sur la seule chaise vide. Le gardien sortit en fermant la porte derrière lui.

Les frères Haitanis gardaient toujours leurs têtes baissées, alors Rian commença.

- Kakucho est pas mort. Moi non plus.

Les deux garçons levèrent brusquement leurs têtes et leurs yeux s'écarquillèrent.

- Rian...
- Qu'es ce qui t'es arrivé au visage ?!
- Un accident de moto, rien de mortel. Mais là n'est pas le sujet de notre discussion aujourd'hui. Je me demande quand même ce que je branles ici.

Rindo prit un air vexé.

- On s'est fait arrêté et on en a pour 3 bonnes années de taules. C'est la moindre des choses que notre petite sœur vienne nous rendre visite.

Rian le fusilla du regard, la colère illuminant ses yeux violets.

- La moindre des choses ?! Tu te fous de ma gueule Rindo ?! Vous vous êtes regardez tous les deux ? Vous faire arrêtez comme deux faibles ! C'est pas ce que vous m'avez appris !
- On a pas eu le choix, princesse. Fit remarquer Ran.

Rian lâcha un rire nerveux en passant vaguement sa main dans ses cheveux, dont le chignon commençait à se défaire.

- On a toujours su éviter les flics. Cracha Rian. Racontes pas de la merde, Ran. C'est l'une des premières choses que vous m'avez apprises lorsqu'on vivait dans la rue. On s'est jamais fait choper ! On est forts ! On est les Haitani, merde !

La voix de Rian se brisa sur son nom de famille. Puis elle enchaîna :

- J'ai eu honte ce soir là en vous voyant vous faire embarquer. J'ai honte de devoir me traîner jusqu'à une putain de prison pour rendre visite à mes deux faiblards de frères.