THROUGH YOUR EYES

3. Nouveautés

Le lendemain. Kansas City, Missouri.

Amora

— PUTAIN, AMORA CALDWELL, TU VAS DESCENDRE OUI ?!

— J'arrive, arrête de gueuler, Ivy !

— C'est pas toi qui te gèles la chatte dehors ! Allez putain, si t'es pas là dans trois minutes, je me casse !

Je souris tout en terminant rapidement mon café. Je retirai le haut parleur de mon téléphone, le temps d'enfiler ma veste.

— Dois-je rappeler à Madame, qu'elle a perdu son permis et qu'elle compte sur moi TOUS les matins pour la conduire ? Et que si tu n'avais pas perdu le double de mes clés que je t'ai donné, tu pourrais être ici, avec moi, au chaud ?

Elle m'insulta sans répondre, ce qui m'arracha un léger sourire. Elle était aussi très tête en l'air. Je claquai la porte de mon appartement après une dernière caresse à Missy.

— Je reviens ce soir, mon bébé. Sois sage.

Je descendis les escaliers rapidement et un frisson parcourut mon échine dès que mon pied se posa dehors. Il faisait vraiment froid, Ivy n'avait pas menti. D'ailleurs, elle était assise sur le capot de ma voiture, fumant une cigarette en essayant de se réchauffer.

Une étudiante en médecine qui fume.

— Ah ! C'est pas trop tôt !

Je ne lui jetais même pas un regard et montai rapidement dans ma voiture, la blonde sur mes talons. Je soufflai dans mes mains pour tenter de me réchauffer. 08h12. Mon premier cours était à neuf heures, et celui d'Ivy à 9h30.

— Carter, arrête de te plaindre où je te dépose sur le bord de la route pour que tu te fasses enlever.

— QUOI ?! COMMENT OSES-TU ?! C'EST FACILE POUR MADAME QUI NE VA PAS DEVOIR ATTENDRE UNE HEURE SEULE !

— Tu ne devrais pas attendre si tu n'avais pas pris la route ce jour-là.

— J'étais pas bourrée !

— On a dû m'appeler parce que tu essayais d'embrasser un flic !

— Ouais, mais j'avais toute ma tête ! Et il était magnifiquement sexy.

Je levai les yeux au ciel, réprimant un gloussement tout en démarrant. Cette folle avait 22 ans, étudiante en médecine. Très jolie, blonde aux yeux verts, des traits fins, des formes existantes mais pas vulgaires. En un mot : magnifique.

Je n'avais jamais compris comment nous avions pu devenir amies. Nous étions les opposés totaux. Elle, solaire, souriante, sociable. Moi, timide, réservée et détestant les interactions avec des inconnus.

Et tu veux devenir avocate. Scandaleux.

Ivy s'écrasa dans le siège passager, croisant les bras sur sa poitrine.

— T'es lente, Caldwell ! On va être en retard.

— Je vais être en retard. Toi, tu dois attendre je te rappelle. Si tu n'es pas contente, tu peux te trouver un autre chauffeur. Et allez te faire foutre par la même occasion.

Elle éclata de rire. C'était ça depuis toujours nous deux. Des piques, des insultes, des rires. Tellement mieux que ces amitiés cul-cul qu'on voyait dans les films ou les séries.