2. Retour au bercail

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Le lendemain, 8h.

Amora


OK. Respire. Ça va aller.

Je courais partout dans la maison depuis au moins une heure. Pour moi ? Bien sûr que non. Pour ma famille ? Prévisible. Très prévisible.

<< — Amora, apporte-toi moi mes chaussures !

— Amora, où est ma valise ?

— Amora, ton chien aboie !

— Amora... >>

Mais j'avais enfin terminé de servir ses vieilles harpies et j'avais du temps pour moi.

J'avais changé d'avis. Je partirais dès que possible, c'est-à-dire... Maintenant. Je chargeais mes bagages dans ma voiture, là où se trouvaient déjà les affaires de Missy que j'avais emmené pour ce week-end. Enfin.

Je retournai dans la maison pour prendre les vêtements que j'avais laissé il y a quelques mois. Ma décision était prise. Il était hors de question de remettre les pieds ici tant que je n'étais pas diplômée. Une année, sûrement. Et encore, rien ne l'obligeait vraiment à y retourner mais bon... la famille quand même...

— Toujours là ?! bailla Sienna qui venait de se lever. J'ai à peine dormi et la première personne sur laquelle je tombe, c'est ta sale gueule !

Quelle délicatesse. La fatigue excusait beaucoup de choses, mais aujourd'hui, je n'étais pas d'humeur.

— En même temps, si vous n'aviez pas baisé comme des animaux hier, rétorquai-je sans réfléchir, ce qui la fit devenir rouge, non pas de honte, mais de rage.

C'était vrai. La nuit dernière, ils m'avaient réveillée en plein milieu de la nuit, Sienna et son "prince charmant", en train de se donner en spectacle. Ils hurlaient tellement que je m'étais demandé si c'était sincère ou une tentative de prouver quelque chose. Parce que sincère, ça ? On sait toutes les deux que c'est du cinéma.

— J'espère que tu mourras dans un accident de voiture, cracha-t-elle d'un ton nonchalant, la haine clairement visible dans ses yeux.

Oh, la pute. Mon sang ne fit qu'un tour et avant que je comprenne quoi que ce soit, ma main atterrit sur sa joue. La gifle claqua dans l'air, violente et instantanée. Ma main qui venait juste de la frapper se plaqua sur ma bouche alors que je réalisais ce que je venais de faire. J'étais figée, tentant de cacher mon léger sourire. J'ai frappé Sienna.

— SALE CONNASSE !

Je tournai les talons, me précipitant à toute vitesse vers ma voiture alors qu'elle criait mon nom, puis celui de son fiancé, l'appelant au secours. Même dehors, je l'entendais faire semblant de pleurer en criant à quel point j'étais "une salope stupide qui ne méritait rien de plus qu'une mort lente et douloureuse, sans personne et sans argent."

Quelle famille adorable. Je n'ai personne et pas d'argent. Il ne me manque plus que la mort lente et douloureuse. Super !

C'était la seule pensée qui résonnait en boucle dans ma tête alors que je démarrais la voiture. Missy me regardait, blottit sur le siège passager. Un léger sourire éclaira mon visage. Je l'ai frappé.

Le début de mon trajet fut calme. J'étais détendue par la musique qui passait, quand mon téléphone sonna, indiquant ainsi que j'avais un appel. Ivy. Je décrochai en activant le haut parleur, car, très honnêtement, j'avais un peu la flemme de me faire arrêter par la police. Sa voix résonna dans l'habitacle de la voiture.

THROUGH YOUR EYESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant