18. Bourrée de mystères

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El Armario. Orlando, Floride.

Aiden

 Carlos veut son putain de fric, Harrington, cracha Jonathan en regardant Jude par dessus son verre. Et tu sais qu'il déteste ne pas avoir ce qu'il veut.

Je retins tant bien que mal un soupir de lassitude. La discussion durait depuis un bon bout de temps déjà, et cela m'agaçait plus qu'autre chose. Les Vipers. De vraies plaies. Littéralement. Et ils me dégoûtaient. Surtout Mason. Il devait avoir fin de la soixantaine, et ça ne l'empêchait pas de reluquer tout ce qui respirait et possédait des formes, en particulier des femmes dans la vingtaine.

Beurk. Beurk, beurk, beurk.

Le regard qu'il avait porté à Amora quand elle s'était assise, la gêne dans les yeux de la petite m'avait serré le cœur. Elle qui détestait attirer l'attention... Enfoiré de mes couilles.

 Carlos aura son argent, rétorqua Jude en tirant une nouvelle latte de son joint, dès que moi je l'aurais.

 Il n'aime pas attendre, tu le sais et-, annonça Caleb en tirant une fois de plus sur son joint.

 J'ai l'air d'en avoir quelque chose à foutre ? le coupa le brun en jugeant les six hommes présents du regard. Je suis pas un putain d'ange gardien, quand j'aurais le fric que veut Carlos, je l'apporterais.

Caleb le foudroya du regard, tout comme Mason. Ce dernier n'avait toujours pas digéré le manque d'intérêt que Amora lui avait témoigné.

Un rageux ? Oui, je pense qu'on peut le définir ainsi.

 C'est ta petite protégée, n'est-ce pas, Scott ?

Je levai à peine les yeux de mon verre de rhum vers l'un des soldats, comme j'aimais les appeler.

 Depuis quand as-tu l'autorisation de parler sans un ordre, Antonio ? murmurai-je, provoquant, mes yeux plongés dans les siens.

Il s'appelait Ricardo. Ou Jules. Ou Michaël.

Très honnêtement ? Je ne savais pas. Et, encore plus honnêtement ? Je n'en avais rien à foutre.

Il me foudroya du regard mais, avant qu'il puisse prononcer le moindre mot, Liam le coupa brusquement :

 Antonio, ferme ta putain de grande gueule ou tu seras la prochaine cible d'entraînement des flingueurs.

Oh, il s'appelle vraiment Antonio ? Putain, je suis trop fort.

Le fameux Antonio obéit à Liam sans manquer pour autant de me tuer des yeux, ce qui m'arracha un léger ricanement que je ne pris pas la peine de cacher. Pourquoi le ferais-je ? Il n'était qu'un pion pour les Vipers, donc, sans importance pour moi.

 En tout cas, susurra Mason en faisant tourner son alcool dans son verre, ses yeux de vieux vautour plantés dans les prunelles de Jude, puis celles de Ash, et enfin, les miennes, elle est vraiment... très jolie. Mais pas ton style, Scott, n'est-ce pas ?

Pour une fois qu'il a raison, putain.

Il disait la vérité. Amora ne m'attirait pas. Pas le moins du monde. Je le considérais plutôt comme une petite sœur.

Une sœur que je peux protéger... Pas comme... elle...

 Pour une fois que ton cerveau se met en marche et que tu fais une phrase censée, Hale, rétorqua Jude, prenant pour la première fois la parole à propos d'Amora depuis que cette dernière était descendue.

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