11. Première mission

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Orlando, Floride.

Amora


J'enfilai rapidement un pantalon et un pull par-dessus mon t-shirt. Je ne savais pas ce que nous allions faire, où nous allions, avec qui ou les autres conneries. Je n'avais qu'un seul ordre, du grand manitou : habille-toi. Ultra précis.

Je descendis les escaliers, il était en bas, fumant une cigarette. Il me détailla de haut en bas sans la moindre retenue comme s'il se rappelait parfaitement du spectacle auquel il avait assisté plus tôt. Mon sang se mit à bouillir quand sa bouche s'étira en un léger sourire.

— Je te préférais sans ces vêtements.

J'en connais un qui va bouffer ses couilles au dîner, ce soir.

Je le contournai avant de murmurer une fois près de son oreille :

— Je te préférais enfermer dans ta chambre, mais maintenant t'es là alors, je fais avec. Toi, tu vas devoir faire avec mes vêtements parce que je ne compte pas me mettre à poil devant toi une nouvelle fois.

Il gloussa légèrement sans répondre avant de me bousculer pour se diriger vers une autre porte. Je le suivis tandis qu'il prenait un sac qu'il balança sur son épaule. Il ouvrit la porte et descendit les escaliers, je fis de même, presque en courant tellement il était rapide. Non, il n'était pas plus rapide que moi... il était plus grand. Beaucoup plus grand.

Les escaliers qui s'illuminaient sur notre passage nous conduisîmes au garage où était rangé, non pas une ou deux, mais bien une vingtaine de voitures et de motos. Les phares d'une voiture dont je ne connaissais même pas la marque s'illuminèrent. Jude monta côté conducteur et, bien que réticente, je m'installai côté passager.

À peine fus-je assise qu'il fit vrombir le moteur. Il démarra, la porte du garage s'ouvrit automatiquement et, dès que la voiture sortit du garage, il accéléra violemment. Je fus projetée contre mon siège alors qu'il roulait toujours plus vite.

— Tu... Tu ne veux pas ralentir un peu ? marmonnai-je en essayant de ne pas montrer ma panique.

— T'as peur ? ricana-t-il en appuyant un peu plus sur l'accélérateur.

Oui, j'avais peur. J'étais même terrifiée. La voiture et la vitesse étaient deux choses que je n'aimais pas marier. Les accidents de voiture, c'était ma phobie. Ma seule et unique phobie. À part la peur de l'abandon.

— Jude... ralentis, s'il te plaît...

Il ne répondit pas à ma demande, continuant sur sa folle lancée. Je fermai les yeux, faisant semblant que la rapidité à laquelle nous allions ne me faisait pas peur alors que, putain, j'étais à deux doigts de me chier dessus.

— T'as peur ?

La question aurait pu être bienveillante si ce n'était pas lui qui conduisait.

— Non, hein, ironisai-je, j'adore flirter avec la mort avec un fou furieux au volant. Ralentis !

Après une vingtaine de minutes, peut-être plus, mon ravisseur commença enfin à ralentir, puis s'arrêta totalement non loin d'un immeuble. Il se gara dans une ruelle sombre, sortit un cahier et un bic de son sac, et se mit à fixer le bâtiment.

Il soupira au bout de quelques minutes dans le silence puis me lança le cahier sur les genoux.

— Note tout ce que je te dis, fit-il d'un ton blasé en sortant son téléphone. Tu peux commencer par : Jude est le plus beau et le plus sexy des ravisseurs du monde, et je voudrais vraiment le baiser.

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