Orlando, Floride.
Amora
Je le fixais, incapable de répondre. Comment pouvait-il savoir ?
— De quoi tu parles ? demandai-je, faisant comme si je ne voyais pas de quoi il parlait.
Il haussa les sourcils. Il ne me croit pas. Mais qui le ferait ? Qui me croirait ?
— Tu penses berner qui, comme ça ?
Je baissai les yeux, son regard perçant me déstabilisant un peu plus à chaque seconde.
— Je sais reconnaître quelqu'un qui a subi des violences, Amora. Alors dis moi : Qui t'as déjà putain de frappé ?
Je reportai mon attention sur la télévision, faisant tout pour éviter son regard d'acier.
— Tu ne sais rien de moi, rétorquai-je en me recoiffant légèrement, et je ne sais rien de toi. On a pas besoin d'apprendre à se connaître, OK ?
Il ne répondit rien et s'installa sur le canapé, à l'opposé de moi.
— Pourquoi tu as laissé Mason me frapper ? crachai-je au bout de quelques minutes de silence, le flash de ce qu'il s'était passé à la soirée me revenant au tête.
— Ça aurait été pire si je l'avais arrêté, crois-moi.
J'éclatai d'un rire nerveux. Non mais, pour qui se prenait-il ? Il pensait réellement que j'allais lui faire confiance ?
— Espèce de petit enfoiré, lâchai-je en le pointant du doigt, furieuse. Tu penses vraiment que je vais te faire confiance ? Après ce que tu m'as fait ?! Espèce de sale...
— Ils auraient compris que t'étais sous ma protection si je l'avais arrêté, d'accord ?! Et, fais moi confiance, ça aurait été mille fois pire si j'étais intervenu.
Un rire amer s'échappa de ma bouche.
— Te faire confiance ?! Tu te fous de ma gueule ? Tu as laissé ce... ce vieux pervers me frapper, et tu veux que je te fasse confiance ?!
— J'ai fait ce que j'avais à faire. Mon travail est de te protéger, pas de te respecter.
Ses mots me figèrent net. Il avait raison. Il avait putain de raison. Mes lèvres tremblaient légèrement, il se détourna. Il revint, quelques minutes après, avec un verre d'eau et un médicament qu'il me tendit. Je murmurai un faible "merci" auquel il ne répondit pas, et je l'entendis monter les escaliers.
Non, mais quel enfoiré.
J'allumai la télévision, cherchant à combler le silence qui devenait envahissant. J'ouvris le compte Netflix de Jude, parce qu'il n'y avait rien de particulièrement intéressant à regarder.
Un documentaire sur des tueurs en série ?
Ironique, n'est-ce pas ? Comme si vivre avec l'un d'eux ne me suffisait pas.
Les minutes passèrent, les épisodes s'enchaînèrent, et je commençais à accrocher à cette série. Les profils des criminels étaient tous semblables.
— « Les tueurs narcissiques, expliquait-il, ont souvent un besoin intense de contrôle. Leur charme naturel masque une personnalité souvent brisée par des expériences traumatiques. »
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THROUGH YOUR EYES
RomanceUn contrat. Une mission de plus. La trente-huitième. Pour lui. Un jour. Une journée de plus. La cent quarante-cinquième. Pour elle. Deux destins. Deux vies qui ne sont pas liées. A première vue. Lui, le tueur à gages précis et implacable. Un démon s...