Orlando, Floride.
Amora
— Jude, pose ta putain d'arme, ordonna Soren en me serrant contre lui alors que je gardais le sachet de coke dans mes mains tremblantes.
— JE VEUX MA COKE ! DONNE MOI MA COKE, 38 !
— Tu fais peur à Amora ! cria en retour le métisse.
Les yeux de Jude s'écarquillèrent dès que son ami prononça cette phrase. Son arme se baissa, lentement vers le sol, comme s'il réalisait seulement combien j'étais effrayée. Il échangea un regard entendu avec Soren qui me prit doucement le sachet des mains. Jude le lui arracha et se détourna pour faire face à l'escalier. Ce faisant, nos regards se croisèrent une petite seconde. Il n'avait plus l'air énervé, ses pupilles avaient retrouvé leur belle couleur orageuse.
Soren soupira légèrement pour me regarder, l'air grave. Je déglutis alors que Jude remontait les escaliers. Mon anxiété monta d'un cran quand le métisse, qui, pourtant semblait le plus calme, parut... exaspéré, presque énervé.
— Princesse, murmura-t-il en posant sa main sur mon épaule, pourquoi tu as pris la drogue de Jude ?
Je lui lançai un regard plus que perplexe. Il se fout de ma gueule ? J'avais essayé d'empêcher son pote de se droguer et il me rabrouait sur ma conduite ?
Je le foudroyai du regard, puis mes yeux se posèrent sur le reste de sang qui tâchait son t-shirt. Il croisa rapidement les bras devant la tâche pour la cacher de ma vue.
— 38 !
Jude hurla si fort que les murs semblaient trembler. J'échangeai un regard perplexe avec Soren qui haussa les épaules.
— CALDWELL !
— J'ARRIVE ! hurlai-je sans pouvoir me contrôler en montant les escaliers en quelques secondes.
À peine eus-je passé la porte de la chambre que celle-ci se claqua derrière moi. Je me retrouvai bloquée entre le bois et le corps un peu trop parfait du mercenaire. Il releva mon menton pour que nos regards se croisent.
— Pourquoi t'as pris ma drogue, 38 ?
— Oh, je ne sais pas, répliquai-je, sarcastique, peut-être pour t'empêcher de te droguer ?!
Son regard s'assombrit légèrement et il fronça les sourcils.
— J'ai pas besoin que tu me surveilles, Caldwell, cracha-t-il sans vraiment me regarder, comme s'il était distrait. J'ai pas besoin d'une mère.
— Ce n'est pas ce que je cherchais à faire ! protestai-je mais il me coupa.
— Ferme la, et ne m'interromps plus jamais.
Je soupirai bruyamment, lui faisant sentir combien j'étais agacée par son comportement, quand, soudain, la conversation que j'avais entendu plus tôt entre Summer et Asher me revint en tête. Conversation dont, par ailleurs, j'étais le principal sujet.
— C'est quoi le... Armario ? demandai-je, pas exactement sûre de la prononciation du mot dont je ne connaissais même pas la langue, et encore moins la signification.
Il ne répondit rien et se détourna. Il enfila le même pantalon et le même t-shirt qu'il portait lorsque nous étions arrivés.
— On s'en va, annonça-t-il, réveille ton sale cabot.
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THROUGH YOUR EYES
RomanceUn contrat. Une mission de plus. La trente-huitième. Pour lui. Un jour. Une journée de plus. La cent quarante-cinquième. Pour elle. Deux destins. Deux vies qui ne sont pas liées. A première vue. Lui, le tueur à gages précis et implacable. Un démon s...